Le chant du perroquet

Charline Malaval

Préludes, janv. 2021, 315 p., 18,90 €

Mes lectures Préludes

Le Chant du Perroquet

4e de couv. :
São Paulo, 2016. Tiago, un jeune journaliste indépendant, fait la connaissance de son voisin, Fabiano, qui habite  le quartier depuis plusieurs décennies, avec un perroquet pour seul compagnon. Au fil de leurs rencontres, le vieil homme raconte son passé à Tiago, l’épopée d’une existence soumise aux aléas de l’Histoire. Le départ de son Nordeste natal pour participer à la construction de Brasília avec ses parents, son travail d’ouvrier dans les usines Volkswagen de São Paulo… et, surtout, il lui parle de la femme de sa vie, qui a disparu à la fin des années 1960, sous la dictature. Avec l’idée d’en faire le sujet de son premier roman, Tiago recueille, fasciné, ce palpitant récit et, son instinct de journaliste reprenant le dessus, il décide d’effectuer des recherches par lui-même.
Mais bientôt les pistes  se brouillent et le doute s’insinue dans son esprit.

Véritable ode à la transmission, à l’amour, à la résistance, Le Chant du perroquet nous offre également, grâce  à ses personnages inoubliables et à son écriture vive  et magnétique, un magnifique et vibrant hommage  à un Brésil immortel, celui d’hier et d’aujourd’hui.

Connaissez-vous les publications Préludes ? L’une de leurs particularités c’est de proposer pour chaque titre publié trois livres passerelles dans l’idée que si vous avez aimé ce roman vous aimerez peut-être ces trois autres. Alors je fais le contraire je regarde les trois proposés pour me faire une idée sur cette nouveauté. Dans ce cas c’est la présence de « La vie invisible d’Euridice Gusmão » (livre de Poche) « Les milles talents d’Euridice Gusmão » chez Denoël de Martha Batalha qui fut un coup de cœur et la référence à García Márquez qui m’ont donné envie de le lire. Et j’ai frôlé le coup de cœur.

Ce roman est une dragée. D’abord c’est tout doux et puis lorsqu’on croit que le sucre va fondre on  tombe sur l’amande … mais pas l’amande douce, une amande amère qui va vous réveiller les papilles.

L’histoire débute en 2016 et la rencontre passionnelle de deux jeunes adultes. Lui, Tiago, est journaliste freelance, un célibataire « freelance » aussi jusqu’à cette rencontre, on ne sait pas grand-chose de Juliana. Alors qu’ils sont dans cet état fusionnel, ils font la connaissance de Fabiano, le voisin de Tiago, qui va leur raconter sa vie depuis 1957… Entre ces deux allers retours entre hier et aujourd’hui c’est la petite histoire qui vient se mêler de la grande Histoire du Brésil. Histoire des mouvements sociaux et politiques et l’histoire de la musique. De la Samba à la Bossa nova on a en parallèle la passion de Tiago pour Juliana et celle de Fabiano pour Josefa. On sent monter les tensions sociales et les tensions sensuelles. On est dans le Brésil des grands drames, guerre de pouvoir et rivalités amoureuses.

D’entrée Josefa n’est plus avec Fabiano alors on se dit qu’il y a eu drame. On est donc dans cette attente. Le lien entre le présent et le passé c’est aussi la présence du perroquet Chico qui dit de drôles de choses et qui a un comportement curieux.

Histoire plaisante, intéressante qui va connaître un revirement sur le dernier tiers du roman. Un petit grain de sable va venir faire dérailler le train train dans lequel on était. Je n’en dirais pas plus, mais cette dernière partie c’est celle qui va donner une autre dimension à l’intrigue. Je vous laisse découvrir.

C’est un roman qui fait la part belle à l’oralité. Transmission des musiques de l’un à l’autre. Transmission des fragments de vies. Et ce Perroquet qui contribue à cette transmission. Que reste t-il quand tous disparaîtront ? Mais finalement les traces écrites prendront le dessus. Pour la musique se transmets avec toutes les variations personnelles, sauf les versions enregistrées. La mémoire est une thématique qui me plait beaucoup !

Ce que j’ai aimé en dehors des intrigues dont je viens de parler, c’est le personnage de Tiago. Ce journaliste qui veut écrire l’œuvre qui le fera connaître. Ce jeune homme qui est idéaliste, qui a des idées sur son travail de journaliste, sur celui d’écrivain et qui se laisse emporter par ce qu’il vit et entend. Il est comme aveuglé par ses émotions. Il faudra attendre le grain de sable pour qu’il reprenne les choses en main…

J’ai eu en flash des réminiscences du film « Orfeo Negro », et les romans de Vasconcelos et de Jorge Amado. Et en bande sonores Carlos Jobim, Chico Buarte, Vinicius de Moraes, Stan Guetz João Gilberto… des musiques que j’aime.  A la fin du volume l’autrice à mis la liste des titres cités, de quoi se faire une play list !

Je remercie les éditions Préludes de leur confiance.

L’hiver de Solveig

Reine Andrieu

Éditions Préludes, 11 fév 2021, 447 p., 19,90 €

Mes lectures Préludes

4e de couv :

Été 1940. Dans la France occupée par les Allemands, les habitants sont contraints de donner gîte et couvert à l’ennemi. À Lignon, paisible bourg du Bordelais, les Lenoir, une famille de notables, doivent héberger Günter Kohler. Passée sa répulsion première, Noémie, la jeune épouse, éprouve une violente attirance pour l’adjudant  qui vit désormais sous leur toit.

Printemps  1946. La guerre est terminée, mais elle a laissé derrière elle son lot de malheurs, et de nombreux déplacés. Parmi eux, une fillette, retrouvée assise sur un banc, dans un village non loin de Bordeaux. Qui est-elle ? d’où vient-elle? Et pourquoi semble-t-elle avoir tout oublié ? Justin, un gendarme de vingt-quatre ans, décide de la prendre sous son aile et de percer le mystère qui l’entoure.

Mes impressions de lecture :

Quelle jolie découverte que ce premier roman français. Un roman très prenant qui vous embarque dans la petite histoire d’une région, d’un village, d’une famille… c’est dans la ligne éditoriale de Préludes, ce côté saga familial et secrets.

« L’hiver de Solveig » nous transporte dans des époques bien troublées en France. Nous avons une partie de la narration qui tourne autour de 1941 et une autre en 1946… un autre temps apparaît mais je n’en parlerai pas. On est à Lignon en zone occupée, juste à la frontière avec la France Libre, cela a son importance.

C’est un roman choral puisque plusieurs protagonistes vont donner raconter les événements à leur façon et de leur point de vue. Les différentes façons de parler sont bien retranscrits.

On sent très vite que les deux époques sont liées, on attend le moment où la tresse va finir par croiser les fils.

J’ai préféré la partie 1946 avec Justin et Angel, l’enquête, le mystère autour de cette petite amnésique. Cette fillette intrigue. Le fait de croiser les chapitres entre une histoire et l’autre cela donne plus d’intensité que si on avait une la suite chronologique. L’autrice a évité l’écueil d’un chapitre un et un chapitre l’autre. Elle laisse assez de place pour qu’on soit pris par la montée en intensité de l’histoire.

On retrouve certaines tensions narratives dans la partie « occupation », mais ce sont des sujets déjà traités. Cependant j’ai noté des petites « idées » de notre temps, il y a des réflexions de certains personnages qui montrent que c’est une autrice d’aujourd’hui qui a écrit.

Je ne voudrais pas développer trop pour ne rien dévoiler.

Cette collection Préludes a la particularité de proposer des livres passerelle, cette fois-ci je n’en ai lu aucun : « Today we live » Emmanuelle Pirotte, « Par amour » Valérie Tong Cuong et « Elle voulait juste marcher tout droit » Sarah Barukh. Alors ce livre est pour vous si vous avez aimé ces livres, ou alors ce roman vous donnera envie de découvrir les autres.

Ce roman a réveillé quelques souvenirs d’autres lectures telles que « les sanglots de pierre » Dominique Faget et « A la place de l’autre » Guy Rechenmann entre autre parce qu’elle se déroulent dans ce coin de France avec des thématiques semblables.

Maintenant la question est : « où nous entrainera Reine Andrieu dans son prochain roman ? »

Je remercie les Éditions Préludes de leur confiance.

Un été de neige et de cendres

Guinevere Glasfurd
Trad. : Claire Desserrey
Editions Préludes, sept 2020, 447 p., 18,90 €

 Mes lectures Préludes

été neige et cendres

4e de couv. :
Été 1816. Un été polaire, comme de mémoire d’homme  on n’en avait jamais vu… Sarah Hobbs, une fille de ferme courageuse et déterminée, et Hope Peter, un jeune soldat de retour des guerres napoléoniennes, tentent de résister à la misère qui guette les campagnes et les villes.  Cet été-là, l’écrivaine Mary Shelley et le peintre John Constable décident aussi de leur destin au prix d’intenses sacrifices. Tous subissent les conséquences sans précédent de l’éruption du volcan Tambora, en Indonésie, un an auparavant.
Porté par une plume précise et poétique, et par  des personnages inoubliables, Un été de neige et de  cendres s’inspire d’une catastrophe climatique mal connue et raconte comment le sort du monde et celui des hommes sont inextricablement liés.

Mes impressions de lecture :

« Un été de neige et de cendres » est un roman historique passionnant On va suivre des personnages réels (Mary Shelley, son mari et Byron, Polidori, d’un autre côté John Constable) ou imaginaires (de tous les milieu). Le tout donne un vision panoramique de cette période 1815-1816.

Le monde au bord de la révolution. Les problèmes climatiques créent des problèmes dans le monde paysan et l’introduction de  progrès entre les mains des propriétaires terriens vont créer encore plus de pauvreté. On va le voir sur plusieurs lieux.

En 1815 un volcan va bouleverser une région et peut-être même le monde. Henry médecin sur un bateau qui se trouvait dans la région du volcan. Il va être aux premières loges de la destruction. Il va être confronté à ses propres limites.

Ce roman met en avant des aspects géographiques et historique.

La thématique Politique aussi nous parle de tourmente et de vent de changement. Toute une époque.

Culture écriture et peinture. Mary Shelley d’un côté se pose des questions sur son avenir. D’un autre côté on a John Constable qui essai de trouver une place dans le monde pictural anglais.

Guinevere Glasfurd nous fait passer de la sphère intime à la sphère familiale, puis à la sphère sociale. On va ainsi naviguer d’un milieu à un autre. Chaque personnage se bat afin de trouver sa place dans la société. Que ce soit le médecin sur le navire, le peintre face à ses pairs et face à la famille de sa prétendante, le prédicateur face à ces ouailles, Les paysans face aux grands terriens… Le cas de Mary Shelley est différent, elle se bat pour être mère, elle se bat pour l’écriture… Dans ce roman la cause féminine est aussi marquée que les autres causes politiques et sociales.

Les éléments se déchaînent que ce soit le fameux volcan, la sécheresse, le froid… tout semble se liguer.

La mort est très présente, qu’elle serve à obtenir un héritage, qu’elle soit souffrance et deuil, elle marque la fin pour certains et le début pour d’autres. Nous avons le retour des soldats des guerres et du manque de reconnaissance. Par certains côtés cela m’a fait penser à 1918. l’Histoire est-ce un éternel recommencement ?

Ce roman de la rentrée est un coup de cœur pour sa force romanesque et la multitudes de sujets abordés. Les personnages et les situations sont très variés et chacun sera attiré plus par l’un ou par l’autre ou comme moi par tous. Un vrai page turner avec du contenu qui fait réfléchir, hier est-ce si différent d’aujourd’hui ?

NB: Au sujet de Mary Shelley, il se trouve que sur France Culture il y a eu une émission qui lui était consacré il y a peu dans « La compagnie des œuvres » 1er octobre 2020.

Je remercie les éditions Préludes de leur confiance.

préludes
kokeshi coup de coeur
kokeshi rentree

L’iguane de Mona

Michaël Uras

Éditions Préludes, 27 mai 2020, 285 p., 17,90 €

Mes Lectures Préludes

Iguane de mona

4e de couv. :

A quarante ans, Paul est un tantinet désœuvré. Il n’aime plus son travail, une activité avilissante qu’il n’a pas vraiment choisi. Il déteste ses collègues, de sombres idiots jaloux les uns des autres, et son patron, un homme prétentieux et vulgaire. Il est exaspéré par son voisin, un forcené du vélo donneur de leçons. Quant à son dentiste, il vient d’avoir l’idée saugrenue de partir en vacances sur l’île de Mona au moment où Paul souffre d’une rage de dents…
Plus rien à perdre ! Rêvant de se la couler douce au soleil comme les iguanes sur l’île de Mona, il décide alors de « sécher » le travail et de partir à l’aventure… dans le quartier ! Tout ceci pourrait mal se finir… Mais Paul peut compter sur le soutien de son épouse, la sérieuse et délicieuse Kate, prof de français à l’université, sur son petit génie de fils Milan, qui parle comme un livre, et surtout sur son chien Pomme, un bon gros briard complice de ses errances.

Ma chronique :

C’est toujours avec curiosité et tendresse que j’attends le prochain roman de Michaël Uras. Pourquoi tendresse me demanderez-vous ? Eh bien parce qu’il en a pour ses personnages, ces êtres d’encre dont il narre leur questionnement intérieur. Et ces histoires sont empreintes d’une douce mélancolie voire de nostalgie. Le passé, les temps heureux…

Son personnage masculin se débat encore une fois avec ce qu’il ressent et l’image qu’il renvoie de lui. Paule passe son temps à dire qu’il n’a pas le courage de tout envoyer balader et pourtant par son comportement il fait de  la résistance passive.

Paul observe son entourage et nous décrit des êtres pas plus satisfait de leur vie que lui mais qui continuent à jouer leur rôle.

J’ai adoré cette petite touche « magique », ce petit nuage au-dessus de sa tête qui le mouille à chaque pas qu’il fait à contre cœur. Personne ne comprend pourquoi il est mouillé. Il ne pleut que pour lui.

Il a trouvé son paradis « l’île de Mona », son havre de paix fantasmé.

La première fois que j’ai vu le titre « l’iguane de Mona » j’ai que Mona était une femme qui avait un iguane. Et c’est l’une des caractéristiques de l’écriture de Michaël Uras. Il joue avec les mots. Il crée des ambiances où les personnages jouent un rôle social.

Paul est touchant par sa fragilité de rêveur, mais il est plus fort que ce qu’il croit. Paul vit avec les lacunes affectives du passé avec la peur de mal faire…

C’est un roman à la troisième personne mais c’est Paul que l’on suit dans sa tête et dans ses actes. C’est donc son point de vu sur les autres que l’on a. On a Paul papa, Paul employé, Paul mari…  Paul et ses angoisses face à l’impératif d’être à la hauteur. Pas facile d’être un Homme. Parfois le « je » intervient et le narrateur va jusqu’à interpeler le lecteur. C’est souvent quand il est seul.

L’humour est présent dans des scènes cocasses à la limite de l’absurde. Et les dialogues son savoureux. Et je ne vous ai pas parlé de son chien et autres animaux !

C’est le livre idéal pour se mettre dans une chaise longue et passer un bon moment.

Ce roman est terrible à chroniqué car on a envie de partager des scènes et les émotions qu’elles engendrent.

Une nouvelle fois je me suis régalé avec les références cultures et littéraires et le regard bienveillant sur « les gens bien » comme Paul, des gens simples qui ne veulent pas avoir d’histoire.

L’une des particularités des Éditions Préludes c’est de proposer d’autres romans de la même veine. Proust est cité, ce qui pour un spécialiste de Proust qu’est Michaël Uras doit être gratifiant.

Je vous laisse découvrir cet auteur et ses romans.

Je remercie les Éditions Préludes de leur confiance.

Nb: c’est le deuxième roman lu récemment qui cite le peintre Rothko. L’autre étant « 12 bis, Maréchal-Joffre.d’Anne de Kinkelin.

Sur ce blog vous pouvez aussi lire mon avis sur :

« Chercher Poust »

« Aux petits mots les grands remèdes »

« Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse »

Article précédemment publié sur Canalblog

Un verre couleur du temps (3)

Sophie Nicholls

Trad. Michelle Charrier

Éditions Préludes, nov 2019, 281 p., 16,90 €

Mes Lectures Préludes

un verre de couleur

4e de couv. :

Ella Moreno séjourne à Venise, dans l’appartement de sa tante artiste, Valentina, qui habite un antique palazzo  de la cité des Doges. Tandis qu’elle se promène à travers le dédale des ruelles et explore les multiples cafés et églises de la ville, elle trouve dans une boutique un mystérieux portrait représentant Augusta Franzi, fille d’un marchand de café du XVIIe siècle, et Luca Verzilini, un souffleur de verre. Frappée par la ressemblance entre Augusta et Valentina, Ella va découvrir des liens troublants entre le tableau et le passé de sa tante. Et le destin de la jeune femme pourrait bien en être bouleversé.

Ma chronique :

Voici le troisième volet des aventures de Fabia et Ella. Je vous conseille fortement de lire les deux premiers avant pour bien vous imprégner de la magie qui touche plusieurs personnages, le mieux c’est d’enchaîner les trois. Si vous êtes passionné de Venise une grande partie de ce roman se déroule dans cette ville…

Le titre anglais « The glass » à moins de pouvoir évocateur que le français. « Un verre couleur de temps » nous indique trois points importants de l’histoire… il est aussi plus poétique.

J’aime beaucoup cette série car elle nous parle d’une lignée de femmes, et d’autres femmes qui viennent graviter autour. Chacune en elle possède une étincelle de magie. Cela donne une petite touche fantastique à la narration. Attention cependant ce n’est pas du tout un roman avec des sorcières ou magiciennes.

Chaque femme est liée à un métier créatif. Fabia elle son Art c’est la couture « Une robe couleur de vent », dans le premier tome elle nous a montré comment elle rendait aux femmes leur confiance en elles. Ella c’est l’écriture, elle est jeune, elle se cherche encore « un rêve couleur de nuit »… Valentina elle s’exprime à travers la peinture… Bryonny sa spécialité ce sont les plantes. Chacune est liée par un lien ténu et par le monde des rêves.

On va suivre nos personnages principaux mais aussi d’autres avec qui elles vont se retrouvé liées… Et puis il y a les affres de la passion, le premier amour et toute l’alchimie qui rend la vie différente.

Les hommes ont leur rôle à jouer dans cette pièce de théâtre qu’est la vie.

C’est un roman qui se dévore. J’ai tout particulièrement aimé, l’histoire dans l’histoire, voir la jeune écrivaine chercher l’inspiration pour son prochain roman et comment l’histoire qu’elle doit écrire vient à elle. On va suivre Ella a Venise et ses alentours et c’était comme si on y était. Mois qui adore la thématique de l’eau j’ai été gâtée.

J’ai adoré tout ce qui touchait au verre que ce soit dans la magie de la création ou la magie des couleurs, les degrés de transparence ou d’opacité, la fragilité, à la fois éphémère et intemporel puisqu’il reste des pièces anciennes ou des modèles. En début de chaque chapitre  il y a la description d’une pièce unique…

Ce qui est intéressant aussi dans ce roman c’est la notion de racines, le lieu originel, le lieu fondateur. On est toujours dans cette quête d’identité, qui suis-je et d’où je viens, qu’il ne faut pas oublier.

J’avais cru comprendre qu’il s’agissait d’une trilogie, mais la fin laisse entrevoir d’autres aventures possibles. Je me suis attachée aux personnages.

Quand aux livres passerelle proposés en fin de volume, je n’en ai lu qu’un sur trois donc me voilà avec de nouvelles  idées lectures !

Je remercie les Éditions Préludes de leur confiance.

robe de vent
rêve couleur de nuit

Article précédemment publié sur Canalblog

N’habite plus à l’adresse indiquée

Nicolas Delesalle

Éditions Préludes, 2 oct 2019, 224 p., 15,90 €

Mes Lectures Préludes

nhabite pas à l'adresse

4e de couv. :

La première fois qu’elle reçoit une lettre d’amour anonyme, Sissi est furieuse. C’est quand même le comble, pour une factrice ! La cinquantaine bien sonnée, un physique loin de celui de Romy Schneider, divorcée et marquée par l’accident de son fils, elle voudrait bien savoir qui ose jouer avec ses sentiments. Heureusement, Sissi peut compter sur ses collègues pour l’aider, surtout Simon. C’est encore lui qui parle le mieux de Sissi, de leur quotidien au bureau de poste, de leur monde à eux avec Dine, qu’on distingue à peine derrière ses tatouages, Luc, à l’humour aussi noir que naze, Paulo, le boulanger écolo philosophe, Martin, le père de famille au bord de la crise de nerfs. Alors quand les lettres enflammées se multiplient, les amis s’organisent et décident de mener l’enquête. Jusqu’au bout, jusqu’à la révélation finale. Même s’ils auraient peut-être préféré ne rien savoir.

Ma chronique :

C’est le troisième roman de Nicolas Delesalle que je lis et c’est la troisième expérience lecture. On ne sait jamais où il va nous mener… on comprend d’entrée que ce sera  dans les failles humaines qui font que le cœur à parfois des ratés.

C’est un roman qu’on dévore car on veut avoir le fin mot de l’histoire et en même temps on ne veut pas aller trop vite car on sent que le drame va arriver. C’est un roman qu’on a envie de reprendre au début pour savourer pleinement après les découvertes de la fin comme si on pouvait changer le passé. Il y a des choses que l’on devine avant qu’elles soient dévoilées mais qu’importe… le but du voyage ce n’est pas l’arrivée, c’est le chemin qu’on parcoure.

L’originalité de ce roman tient en partie dans le fait que c’est un dialogue dont on n’entend qu’une voix. L’interlocutrice de notre héros apparaît que de manière indirecte. C’est Simon qui place les questions de la Demoiselle, et qui commente les réactions de la jeune femme. Nous avons donc la narration au présent Simon et la Demoiselle dans le bar avec leur limonade et le monde qui l’entoure… les lettres que Sissi a reçu et que ces amis ont vu… la narration du temps de Sissi et de ces fameuses lettres et les temps plus anciens de l’enfance de certains protagonistes.

Au début on découvre Simon un être solitaire qui semble être un SDF (qui se dénigre) et on va découvrir comment la vie va l’emmener là… On va le voir vivre au travail, dans un groupe, plus … avant…

En aucun cas il s’agit d’une histoire triste et nostalgique. Le Simon d’aujourd’hui porte un regard sur l’enchaînement des événements dramatiques.

La notion de temps et d’espace est toute relative puisqu’on est dans la narration. Les mouvements vont vers les gens qui vont mettre en œuvre tout ce qui est possible pour sauver leur amie et aussi se sauver moralement. On va découvrir les personnages grâce aux confidences recueillies par Simon qui à son tour les fait revivre pour cette demoiselle.

Je pensais que l’important c’était cette boîte aux lettres qui fait vivre Simon et non ce sont ces êtres qui ont partagé la vie de Simon avec leur fêlures.

J’ai bien apprécié tout ce qui concerne la météo avec la forte présence de l’eau. La pluie, les tempêtes, la plongée sous marine etc…

Je vous laisse découvrir les secrets et les mystères qui ont conduit Simon à parler…

La particularité des éditions préludes c’est qu’elles proposent des passerelles vers d’autres romans sur la même thématique. Ils proposent « La liste de mes envies » de Grégoire Delacourt, je n’aurais pas pensé à ce roman mais tout compte fait oui. « Les oubliés du dimanche » de Valerie Perrin je ne connais que de nom donc je ne peux pas trop dire, sauf que ce n’est pas la même période donc pas la même problématique me semble t-il… quant à «  Le facteur émotif » Denis Thériault je découvre ce titre et il me donne bien envie, là on est plus près du facteur en tant que personnage. C’est une bonne idée de ne pas laisser les lecteurs avec un livre fermé.

Il ne nous reste qu’à attendre le prochain roman de Nicolas Delesalle… et une nouvelle quête intérieure.

Je remercie les Éditions Préludes de leur confiance.

Du Même auteur sur ce blog :

Le goût du large

Mille Soleils

Article précédemment publié sur Canalblog

 

Le jardin des bonheurs égarés

Tor Udall

Traduit  de l’anglais par Claire Desserrey

Éditions Préludes, 2018,  411 p., 16,90 €

Mes lectures Préludes

jardin des bonheurs égarés

4e de couv. :

Audrey était l’épouse, l’amour et la meilleure amie de Jonah. Mais la jeune femme est brutalement décédée, et Jonah ignore comment vivre après ce drame. Il ne trouve de réconfort que dans les luxuriants et paisibles Kew Gardens, qu’Audrey adorait tant. Au fil des jours, Jonah y rencontre d’intrigants personnages : Chloe, une artiste passionnée hantée par un secret et par les gracieux oiseaux de papier qui naissent entre ses mains, Harry, intrépide jardinier chargé de prendre soin des plantes, et enfin Milly, une fillette de huit ans qui promène un peu partout sa bonne humeur.
Tandis que Jonah lutte contre ses démons, les mystères se multiplient. Où sont les parents de Milly ? Qui est réellement Harry ? Le journal intime d’Audrey, que Chloe découvre, pourrait les aider à dénouer les fils de l’écheveau qui s’est tissé dans les allées des jardins…
Un ballet de personnages d’une élégance rare, le décor splendide des parcs londoniens, la délicatesse des origamis…

Mon Billet :

J’ai eu très envie de lire ce roman dès que j’ai vu le sujet et qui le publiait. Les premiers avis étaient donnés par des lecteurs enthousiastes, alors je me suis dit qu’il fallait que je le lise. Le travail de communication avait fonctionné.

Ce que j’aime avec les éditions Préludes c’est qu’ils associent d’autres livres et créent des « passerelles ». Cela peut donner une indication, ici Virginia Woolf, Barbara Constantine et Yasunari Kawabata n’ont fait que confirmer que c’était une lecture pour moi.

Le titre français est bien choisi car en effet on va avoir à faire à des « bonheurs » et des âmes égarées. Dans le terme égaré il y a un côté perdu, mais aussi errance. Petit lapsus révélateur j’ai eu tendance à nommer ce livre « le jardin des cœurs perdus » !

Le titre anglais « A thousand paper birds »  est plus poétique, on verra que dans la définition de l’origami qui nous est donnée on retrouve la même idée qu’en français.

J’ai cependant été déroutée par la structure de la narration. C’est un roman à la troisième personne qui va donc nous faire aller d’un personnage à l’autre. Et c’est justement le fait de passer d’une focale à l’autre qui donne un sens à l’histoire. Les personnages sont singuliers et donc leurs relations ne peuvent être que particulières.

Certains jouent à cache-cache et sont passés maîtres dans l’art de l’esquive, alors que d’autres n’ont tout simplement conscience de tout ce qui les entourent.

Les rencontres vont se faire deux par deux à l’insu des autres, c’est tout l’intérêt de ce type de narration, car le lecteur à connaissance de tous les faits. Contrairement aux protagonistes. Mais, j’ai eu un moment de flottement car j’attendais des réponses (qui n’arriveront qu’à la fin) et j’ai failli décrocher.

Je lisais dernièrement « carnets d’Amérique du Sud » de John Hopkins où il disait :  « Ce qui m’intéresse à présent, c’est la logique, la logique des événements qui aboutit à une conclusion inévitable. La logique du personnage qui le mène de façon inéluctable… l’influence logique implacable du paysage et des autres forces sur le déroulement de l’intrigue. Cette logique ne sautera peut-être pas aux yeux au premier abord mais à la fin du livre, lorsqu’il y réfléchira, le lecteur devra conclure le livre dans lequel toutes les forces convergent pour aller dans le sens d’une destinée tracée dès la toute première page. » et c’est ce qui m’a stimulé à poursuivre ma lecture. (NB :  une autre interférence entre deux lectures, il y a un personnage dans «Le jardin des bonheurs égarés» qui s’appelle James Hopkins!)

L’auteur fait ses choix pour sa composition et nous en tant que lecteur on aurait suivi d’autres sentiers. Ma réaction et cette réflexion montre aussi que ce roman est fait de possibles, comme la vie. Et si à ce moment là j’avais dit/ fait ou pas telle ou telle chose, la suite aurait été différente.

Sans le faire exprès cette lecture est entrée en résonance avec une autre de mes lectures récentes « Guide de survie pour le voyageur dans le temps amateur » dans ce roman SF il est question de gens qui peuvent vivre dans des « boucles temporelles ». Ici la boucle est émotionnelle, le temps continue sa course et nos personnages semblent tous coincés dan une boucle qui les empêche psychologiquement d’avancer. Ils ont été propulsés sur une orbite et parfois ils se croisent au cours de leur cycle. Il faut une impulsion pour modifier cette trajectoire. La première à vivre cet instant c’est Audrey, elle va sortir de la galaxie ce qui va faire dériver légèrement la trajectoire d’autres personnages qui vont pouvoir se croiser. On retrouve cette idée de boucle jusqu’à ce que Chloé décide que cette boucle ne lui convient pas et met un coup de booster et progresser… les impulsions sont différentes dans les deux cas et donc les réactions en chaînes aussi. Chacun à son rythme va changer de voie car il n’y a pas d’aiguilleur pour vous mettre sur la bonne voie. Les réponses sont en nous.

Dans ce roman il est aussi question de libre arbitre. Chacun doit prendre ses décisions et ne pas répercuter son malheur sur les autres. La culpabilité aussi ronge de l’intérieur et crée un cercle vicieux.

J’ai beaucoup aimé le fait que le jardin de Kew soit un personnage) part entière avec son histoires, ses mouvements, ses différentes facettes, avec son côté sombre et son côté lumineux.

On croit connaître quelqu’un et finalement, on est si complexe que chacun voit en cette personne ce qu’il veut voir ou celle qu’elle veut montrer. Cette thématique est bien développée.

Quand au deuil, ce roman met en avant le fait que le deuil fait partie de la vie de chacun et cela ne concerne pas forcément la perte d’êtres chers / ou de chair. On fait le deuil de son enfance, de ses illusions, de certains de ses rêves…

Ce roman met aussi en évidence le problème de communications entre les gens, en partie à cause du parasitage causés par les sentiments, de là naissent des quiproquos et des imbroglios… A chacun son jardin secret !

J’étais partie plus sur un feel good qui nous parlerait d’entraide dans des moments délicats, avec l’idée de parler d’un être disparu,   j’ai abouti sur une lecture plus complexe car il y a plusieurs noyaux autour desquels s’interroger, tout ne tourne pas autour d’Audrey.

La carte qui représente  Kew Garden permet de se rendre compte de la variété de constructions et des plantations.

Ce roman donne aussi très envie de se mettre à l’origami, j’ai déjà testé et ce n’est pas toujours très évident !

Je remercie les Éditions  Préludes pour leur confiance.

Article précédemment publié sur Canalblog

Cachemire rouge

Christiana Moreau

Éditions Préludes, avril 2019, 263 p., 16,90 €

Mes lectures Préludes

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4e de couv.

Trois destins liés par un fil rouge, celui d’un précieux cachemire tissé de manière ancestrale. Toscane. De l’Asie à l’Europe, du Transsibérien jusqu’en Italie, elles braveront tous les dangers pour prendre leur destinée en main et tenter de réaliser leur rêve.
Avec humanité et un grand sens du romanesque, Christiana Moreau compose une histoire vibrante, véritable ode à l’amitié et au courage.

Ma chronique :

Je vous ai parlé du précédent roman de Christiana Moreau l’année dernière, il s’agissait de « La sonate oubliée » qui se déroulé sur deux périodes à Venise, un roman autour des femmes « exploitées », je suis allais de découverte en découverte.

J’étais donc curieuse de voir où nous entraînerait cette autrice, et quelle période elle explorerait.

Dans cette nouvelle histoire l’autrice nous fait voyager sur deux continents l’Europe avec l’Italie (en Toscane) et en Mongolie intérieure à notre époque.

Les éditions préludes on une particularité, c’est que pour chaque roman ils créent des passerelles avec d’autres histoires. Ici sur le trois proposées j’en ai lu deux qui m’ont touché et la troisième est dans ma wish list… donc il y avait de grandes chances que ce roman me corresponde !

« La tresse » Laetitia Colombani

« No et moi » Delphine De Vigan

« La saga des immigrants. T1  Au pays » Vilhelm Moberg

J’ai découvert bien des choses que ce soit autour du cachemire que de l’implantation de la communauté chinoise en Italie.

Nous avons donc la rencontre entre une italienne et une mongole sur un Marché du bout du monde. Tout les sépare : deux milieux culturels, deux milieux financiers, deux continents… Elles ont pourtant des choses en commun. Les deux principales : une amitié indéfectibles avec une autre femme, une passion pour le cachemire … Alessandra a Giulia et Bolormaa a Xiaoli, chacune à son alter ego qui la complète, quelqu’un sur qui s’appuyer pour avancer sur le chemin de la vie.

Ces jeunes femmes volontaires doivent faire des choix pour gagner leur vie. Toutes deux sont victimes de la main mise des chinois sur le cachemire. On retrouve l’idée de l’effet papillon puisque l’effondrement des petits producteurs entraine une hausse des prix pour ceux qui achetaient directement. L’effondrement est dû en partie à la forte demande de produits de luxe des nouveaux riches chinois.

La famille de Bolormaa se voit contrainte à vendre le troupeau de chèvres qui fournissait l’argent de la famille, en partie à cause des changements climatiques et d’autre part de cette main mise des chinois dur le marché du cachemire.

Bolormaa va faire deux rencontres décisives celle d’Alessandra l’italienne qui lui donne sa carte de visite et celle de Xiaoli grâce à son courage et à ces deux rencontres elle va changer sa vie.

Il est aussi question de voyage et d’aventures. D’épreuves et de rencontres. Il y a l’idée de vases communicants. Chaque personnage à besoin d’aide à un moment donné et c’est grâce à l’autre que les choses avancent.

Il y a des passages révoltants et touchants, d’autres plus drôles. Beaucoup d’émotions.

La couverture du livre  et le titre font référence au rouge… rien de politique… on va avoir la thématique de la couleur qui va être très importante.

On retrouve l’idée que certaines femmes sont victimes de leur condition économique et culturelle, mais qu’elles sont capable de soulever des montagnes pour s’en sortir ou au moins essayer de s’en sortir.

Je ne voudrais pas trop vous en dire alors je m’arrêterai là…

Ah si encore une chose… J’ai beaucoup aimé les quatrains qui débutent les chapitres ainsi que les « dictons » que Xiaoli et Bolormaa utilisent pour se donner du courage ou pour expliquer leur vie. On dirait des incantations, des formules magiques.

Je remercie les éditions Préludes pour leur confiance. Il ne me reste plus qu’à attendre le prochain roman de Christiana Moreau !

De la même autrice :

La sonate oubliée

Article précédemment publié sur Canalblog

Anatomie d’un scandale

Sarah Vaughan

Éditions Préludes, janv 2019, 447 p., 16,90 €

Mes lectures Préludes

anatomie

4e de couv :

Kate vient de se voir confier l’affaire de sa vie, celle qui accuse l’un des hommes les plus proches du pouvoir d’un terrible crime. Kate doit faire condamner James Whitehouse. Sophie adore son mari, James. Elle est prête à tout pour l’aider et préserver sa famille. Sophie doit trouver la force de continuer comme avant.
Comme avant, vraiment ? Quels sombres secrets dissimule le scandale, et à quel jeu se livrent réellement ces deux femmes et cet homme.
ELLE VEUT LE DÉTRUIRE. ELLE VEUT LE SAUVER. LA VÉRITÉ EST UNE CHOSE DANGEREUSE.

Ma Chronique :

J’avais aimé « La ferme du bout du monde » son précédent roman. J’étais curieuse de lire son nouveau roman. Il semblerait que les secrets de famille sont une thématique qu’elle affectionne. Tout garder à l’intérieur de la maison, du couple, de la chambre, de la tête.

Anatomie,  du grec disséquer. Étude de la forme et de la structure et des êtres organisés et description des relations des organes entre eux, nous dit à peu près le dictionnaire. Et c’est de cela qu’il s’agit dans ce roman. Le corps est omniprésent. Mais voilà lorsque les sentiments, les émotions et l’aspect psychologiques interviennent sur les histoires du corps il se passe à alors un dérèglement.

Sarah dissèque cette société qui fait bien propre sur elle, qui représente l’élite de la nation. Belles façades et vie bien rangée en apparence, on se rendre pas à pas que ce n’est pas aussi idyllique. Ce n’est pas un simple constat ou étude de mœurs d’une société policée qui nous est proposé.

L’autre mot important du titre c’est « scandale » on sait dès le début qui est mis en cause, qui doit « tomber ». Donc ce n’est pas une enquête à proprement parler, c’est une autre quête … suspens maintenu jusqu’à la fin du procès… la fin du roman

Ce roman aborde les problèmes de rapport de force entre des êtres humains. On a l’impression qu’il questions de relations sexuelles non-consenties mais on se rend compte que cela va au-delà.

La structure narrative qui d’un chapitre à l’autre donne la parole à l’un ou à l’autre, qui convoque le passé et le présent. Permet au lecteur de voir plusieurs facettes de ces vies détruites. Ce que j’ai bien apprécié c’est qu’en titre de chapitre on a le nom du narrateur ou du personnage principal et la date, ce petit balisage permet de bien se repérer. On notera qu’il n’y a que les chapitres « Kate » ou la narratrice dit « je », les autres c’est il ou elle selon.

J’ai beaucoup aimé le côté crescendo. On part d’un adultère dans le milieu du travail à bien autre chose. L’origine du mal est plus profonde, plus lointain et plus tentaculaire. D’où l’intérêt d’avoir des scènes du passé et l’introspection de l’épouse.

Des rebondissements, des retournements de situations vont tenir en haleine le lecteur. Des femmes à bout ? Des femmes qui mènent le jeu ? Jusqu’où sont elles prêtes à aller ? L’intrigue est bien menée. Sarah Vaughan met l’accent sur le fait de garder le silence, et ses conséquences.

Ce qui est intéressant c’est de voir les différentes interprétations. J’ai trouvé très pertinent le fait que les deux parties adverses aient une avocate, on n’est pas dans la dualité homme femme. Sarah Vaughan joue avec les frontières désir, fantasme et conséquences.

Ce roman confirme que j’aime beaucoup les histoires de Sarah Vaughan que je compte suivre.

Cette collection donne des idées lectures, crée des passerelles entre des histoires, je n’ai lu aucun de ces romans, je note.

Je remercie les Éditions Préludes de leur confiance.

article précédemment publié sur Canalblog

Mille Soleils

Nicolas Delesalle

Éditions Préludes, janv. 2018, 247 p., 15,60 €

Mes lectures Préludes

mille soleils

4e de couv. :

Ils sont quatre, réunis en Argentine par le travail et des passions communes. Vadim le taiseux aime la physique des particules, et le bel Alexandre a installé des panneaux solaires sur les 1 600 cuves de l’observatoire astronomique de Malargüe. Avec ses yeux clairs, Wolfgang est un astrophysicien rêveur, spécialiste des rayons cosmiques d’ultrahaute énergie. Quant au jeune Simon (qui consulte toujours Clint Eastwood avant de se décider), il doit écrire un article sur ces rayons pour le CNRS. Ils ont quelques heures pour parcourir 200 kilomètres de piste et prendre leur avion à Mendoza. Pourtant, en une seconde, leur existence va basculer.
Que faire quand le drame survient et que, du haut d’un volcan, seul le ciel immense de la pampa vous contemple ?

Mon billet :

Il y a un mois je lisais  « le goût du large » du même auteur. J’y découvrais l’auteur et son regard de reporter qui en a trop vu. J’avais aimé sa façon de raconter et de faire avancer sa mémoire et son présent. C’était un mélange de récit et de carnet de voyage.  Alors j’ai eu envie de le découvrir en romancier.

Aujourd’hui, j’ai lu « Mille soleil » et je retrouve ce goût d’ailleurs et de rencontres incroyables. D’hommes et de femmes qui  se surpasse dans des situations extrêmes. Nous avons quatre hommes dans une voiture et une femme sur un vélo qui vont en sens inverse… leur cheminement intérieur aussi est différent. Ils sont tous au milieu de la Pampa argentine. Où un drame les attend !

On a un effet de miroir entre l’espace qui est leur sujet de prédilection et cet espace terrien vaste et dépeuplé.

Chaque chapitre commence avec leur à la minute près ce qui donne d’une part un côté témoignage et d’autre part crée une ambiance anxiogène. Pourquoi cette précision ? Parce qu’il s’agit de scientifiques ? Par que tout est une question de temps ? A quel moment tout va basculer ? Mais sait-on à l’avance que cela va se produire… on guette les indices…

Le fait que l’histoire se déroule sur une journée donne envie de lire le roman d’une traite pour savoir comment tout va se terminer…

Nicolas Delesalle donne la parole à chaque personnage ce qui donne une vue d’ensemble de l’état d’esprit, du caractère de chacun.

Ils ont passé cinq jours ensemble, certains se connaissaient avant, d’autres pas. On ne sent pas une grande sympathie entre eux, chacun a hâte de retourner chez lui.

L’homme est si petit face à l’univers… la couverture nous montre un homme seul au bord du précipice face à l’infinité de la nature… on dirait presque un paysage lunaire.

Qu’est-ce que l’espace et le temps quand un drame survient et  qu’on sort meurtri, blessé ou mort ? Comment survivre ?

Est-ce vrai qu’avant de mourir on voit défiler sa vie ? C’est un peu la sensation qu’on a après l’accident, on entre dans leur tête dans leur intimité…

Ce que j’ai aimé ce sont les digressions de l’auteur qui nous parle des personnages en incluant d’autres comme l’histoire de  Henri Guillemet et St Exupéry, ou  Ernest Shackleton…

Les nombres  viennent parfois rassurer les personnages et donner un aspect concret (ex. p. 97-98).

Il y aura pour certain un avant et un après…  Je vous laisse découvrir la fin de cette longue journée en enfer.

Je remercie les Éditions Préludes pour leur confiance.

Du même auteur sur ce blog :

Le Goût du large

Article précédemment publié sur Canalblog