Lulu

Léna Paul-Le Garrec

Éditions Bûchet-Chastel, sept 2022, 175 p., 16,50 €

Mes Lectures de la Rentrées 2022

4e de couv. :

Enfant singulier et solitaire, élevé par une mère maladroite, étouffante, malmené par ses camarades de classe, Lulu trouve refuge sur le littoral. Tour à tour naturaliste, collectionneur, chercheur de bouteilles, ramasseur de déchets, il fera l’expérience de la nature jusqu’à faire corps avec elle.

Conte initiatique et poétique, Lulu, premier roman de Léna Paul-Le Garrec, interroge…

Mes impressions de lecture :

J’ai fait la découverte de ce premier roman de Léna Paul-Le Garec lors d’une soirée VLEEL sur le net. L’autrice nous en a parlé avec tant d’enthousiasme qu’elle a su me convaincre. Le fait que cela se passe sur les côtes bretonnes a aussi contribué à me tenter.

J’ai lu ce roman et lorsque je l’ai fini j’ai eu envie de relire le départ comme pour fermer une boucle.

D’entrée nous savons que le petit garçon a réussi une fois adulte. Je crois que cela m’a aidé émotionnellement car il était un enfant très particulier, en souffrance.

Lucien, est un enfant sans papa, avec une maman surprotectrice. On comprend petit à petit pourquoi ils ont cette relation. Et on a beau surprotéger son enfant arrive le moment ou l’enfant a besoin de déployer ses ailes.

Pour Lulu les relations avec ses congénères à l’école sont trop compliquées. Lulu n’est pas plus compris par les autres que lui ne les comprend. Et comme dans la vraie vie c’est la combinaison de rencontres et de découvertes de centres d’intérêt qui vont permettre des ouvertures. Lulu a commencé à ce construire une carapace de protection quand une institutrice a su s’intéresser à ce qui le passionnait.

L’enchaînement des passions est très logique, très bien trouvées. J’ai aimé cette recherche d’équilibre entre le monde intérieur de Lulu et celui de la société. Il y a mouvement entre intérieur et extérieur. Le flux et le reflux de la mer, marée basse et marée haute.

La place de la musique dans cette histoire, on en comprendra toute la portée vers la fin. Sa musique intérieure, sorte de vibration qui est le début de son langage. La musique c’est aussi les vinyles que sa mère écoute. On sent une certaine complicité entre ses deux personnages coupés du monde.

La construction du roman m’a tantôt fait penser à ces ronds dans l’eau qui se forment lorsqu’on lance un galet plat. Des petits rebonds qui donnent à chaque fois des cercle qui s’élargissent et tantôt j’avais l’impression d’un éventail qui s’ouvrait et se refermait et qui dévoilait dans ses plis des secrets et des mystères.

Si la mère parait hystérique et castratrice au début, on fini par comprendre son comportement et cet amour quelle ressent pour son enfant. On se rend compte qu’elle fait ce qu’elle peut avec sa propre histoire.

Ce que j’ai aimé c’est de voir que Lulu est considéré comme « étrange » parce qu’il n’est pas sur la même longueur d’onde que la société et puis on se rend compte chacun est porteur de singularité, la mère et cette fixette sur la musique, Félicie et son détecteur, Ferry et sa collection… Pas évident de ne pas rentrer dans le moule social et scolaire…

Nous avons donc un narrateur « je » qui va nous raconter son enfance et ce qui l’a amené à être qui il est. Les chapitres cours rappellent l’élocution de Lulu. Il est devenu un scientifique mais on réalise très vite que c’est sa nature profonde.

Je vous laisse découvrir ce beau roman dont la couverture est une belle entrée en matière. Je vous laisse découvrir, sur le replay Youtube de cette rencontre Vleel, la petite histoire derrière cette couverture.

Je remercie le groupe des VLEEL sans qui peut-être je n’aurais pas vu ce roman parmi la flopée de nouveautés. Il n’y a plus qu’à attendre le prochain…