Pour le bien de tous

Laurent Scalese

Éditions Belfond, mars 2019, 320 p., 20 €

4e de couv. :

Sur une route de campagne, un homme est percuté par une voiture. Mort sur le coup, ce n’est pourtant pas la collision qui l’a tué mais les balles qu’il a reçues dans le dos. Si la victime n’a pas de nom ni de papiers, son identité semble précieuse, puisque le véhicule des pompes funèbres qui le transporte est braqué, et le corps enlevé… Les deux flics chargés de l’enquête forment le tandem le plus mal assorti de l’histoire de la police.
Mélanie Legac est jeune, brillante, nerveuse. Le commandant Joseph Schneider a la soixantaine bien tapée, il ne peut plus courir après personne, et ce  » croulant « , comme elle l’a baptisé, pourrait être son père. C’est la première fois qu’ils travaillent ensemble et ils vont vivre la pire affaire de leurs carrières.

Ma chronique :

J’avais bien aimé « Je l’ai fait pour toi » sorti il y a trois ans. Je voulais lire d’autres romans de Laurent Scalèse, et je réalise que je ne l’ai pas fait !

J’attendais une autre enquête avec le personnage de  Samuel Moss  mais il en a décidé autrement, il a créé un duo assez spécial.

Les duos dans les romans policiers sont une donnée importante qui  rée une dynamique dans l’intrigue.

Nous avons ici un duo improbable, deux opposés. Elle est plutôt jeune et lui plutôt en fin de carrière. On n’a pas vraiment de tension sexuelle entre eux, quoique…  Ils ont les même grades dont il n’y pas de relation chef subordonnée. Ils font connaissance au début de l’affaire et bien sûr ça commence mal avec des quiproquos et de la provoc, se qui fait sourire le lecteur. De cette relation bancale vont naître des situations périlleuses tant pour l’un que pour l’autre. Le danger est tout près. La mort à ses pourvoyeurs.

La touche sexuelle de tout bon roman policier/polar est ici présente derrière une façade de respectabilité.

La situation géographique on est dans un milieu plutôt pavillonnaire, voire campagnard et paisible. La forêt joue ici le rôle de lieu mortel, ce n’est pas là qu’on ira se ressourcer… elle étouffe les cris et s’abreuve de sang. Il n’y a pas de « fantastique », ce sont bien des humains pas très humains qui massacrent.

Le titre du roman et la couverture viennent jouer avec les contradictions, et les justifications d’actes de barbarie… c’est bien trouvé !

Ce roman nous parle de manipulation idéologique. On retrouve des sujets qui sont notre quotidien au JT surtout en ce moment dans le contexte politique…  Après chacun ces opinions politiques… on va avoir ici deux façons de penser bien différentes qui vont s’affronter. Je ne m’étendrais pas… Ce roman par certaines facettes est très représentatif de notre époque.

Un des thèmes que j’affectionne est très présent, c’est celui de la famille ont à là quelques relations familiales parfois assez dysfonctionnelles. Je vous laisse les découvrir.

Nous avons les réponses à nos questions sur le pourquoi, du comment. D’autant qu’on a des chapitres qui se déroulent du côté des « méchants ». Quand à la fin … je ne vous laisse découvrir, elle est surprenante !

Une nouvelle fois j’ai dévoré un roman de Laurent Scalèse… Il faut vraiment que je lise ces autres romans et ne pas attendre son prochain !

Je remercie les Éditions Belfond pour leur confiance.

Qui en parle ?

Litote

Sur ce blog :

fait pour toi

Article précédemment publié sur Canalblog

Je l’ai fait pour toi

Laurent Scalese

Éditions Belfond,  sept. 2016, 349 p., 19 €

Mes lectures Belfond

4e de couv. :

Première loi : le crime parfait existe.
Deuxième loi : le criminel parfait n’existe pas.
Troisième loi : l’enquêteur doit donc concentrer ses efforts non pas sur le crime, mais sur le criminel.

Bienvenue à Lazillac-sur-Mer, dans l’univers du commandant Samuel Moss dont les armes sont le charme, la séduction et l’art du détail : rien ne lui échappe, que ce soit sur une scène de
crime ou au quotidien.
Cette histoire débute quand la romancière à succès Jade Grivier est retrouvée morte chez elle, dans son bureau, suicidée. Après avoir inspecté les lieux, à sa façon, Samuel Moss conclut qu’il
ne s’agit pas d’un suicide mais d’un homicide, dont il identifie immédiatement le coupable. Le plus compliqué, maintenant, pour Samuel Moss, est de comprendre comment le meurtrier a procédé et de prouver sa culpabilité, avec élégance bien sûr, et surtout sans salir ses nouvelles chaussures sur la plage de Lazillac…

Mon billet

C’est le premier roman  avec le  commandant Samuel Moss comme personnage principal, mais l’auteur n’en ai pas à son coup d’essai.

L’important dans les séries avec un policier récurrent, c’est de créer un personnage assez complexe pour qu’on ait envie de le suivre, souvent il est assez torturé ou tourmenté. Il faut qu’il soit original et plus ou moins sympathique, quoique ce dernier point ne soit pas obligatoire. J’étais donc très curieuse de voir à quoi ressemblait Samuel Moss. La couverture, nous le présente comme un homme avec un look classe, et derrière lui les falaises bretonnes, et à part la barbe et la moustache ça y ressemble assez.

Samuel Moss a tout pour plaire avec son élégance, sa galanterie et son humour, mais c’est sans compter sans ses névroses et ses obsessions, son intelligence et sa maniaquerie.   Il peut séduire et tout gâcher en même temps. Il a une place particulière au sein de la police puisqu’il choisit ses enquêtes et donne des cours de criminologie.

Il a besoin de tout contrôler et dominer, ce qui de drôles de situations comme par exemple sa consultation médicale dans un restaurant.

C’est un homme  qui est entouré de femmes et cela ne  se passe bien  que lorsqu’elles tiennent en compte ses particularités sinon c’est l’affrontement. On apprend par exemple que son ancienne collègue est partie car elle n’a pas trouvé sa place dans leur duo.  Le capitaine Cheyenne Calvera  saura t-elle s’imposer ?

Comme il s’agit de leur première enquête ensemble, le premier quart du livre sera consacré à la mise en place des personnages avec un crime au milieu. On va voir les interactions par rapport à Moss. Dans cette partie là, l’auteur place ses personnages comme des pièces sur un plateau de jeu d’échec. On découvre aussi  que Samuel Moss et Cheyenne Calvera dans un jeu de miroir. Leur jardin secret, leur obsession  qui est le moteur de leur vie sont identiques.

La résolution du problème. On va dire qu’elle est assez rapide. Le reste du roman se sera comment amener l’assassin à avouer ou à trouver les preuves et le mobile de ce faut suicide. Il pousse à la faute le criminel en créant des pressions. Contrairement à « Colombo » lui affirme qu’il sait et va le prouver parce que tout réside dans le détail, il n’est pas du tout modeste. Il joue au chat et à la souris. Mais n’est-ce pas risqué ?

L’absence du père et de la mère est un fil rouge entre les différentes histoires. Les histoires de famille ont des conséquences sur le présent que ce soit du côté des victimes, du/des criminels ou des policiers.

La chute est intéressante car un mobile peut en cacher un autre. Le titre nous induit en erreur. Il faut donc lire jusqu’au bout pour avoir les tenants et les aboutissants.

Tout est en place pour que cette série continue. Le lecteur doit attendre la prochaine enquête pour découvrir de nouveaux éléments sur la quête de Samuel et Cheyenne.

Le fait que Samuel soit professeur de criminologie permet de le voir dans un autre contexte. Là ses tocs il va en jouer.  Il est le centre d’attention et capte l’intérêt de ses étudiants. L’humour est très présent dans tout le roman et notamment dans ces parties là. L’amphithéâtre permet d’introduire et de conclure l’histoire.

C’est un roman policier agréable qui se lit vite, c’est une bonne détente. On enchaînerait volontiers avec une autre enquête, mais il faut attendre qu’elle soit écrite…

Je remercie les Editions Belfond pour leur confiance renouvelée cette année.

Belfond logo

Mes mises en scènes sur Instagram

fait pour oi 1
fait pour toi 2

Capturer% rentrée 2016

Article précédemment publié sur Canalblog

Austerlitz

Anne-Laure Beatrix & François-Xavier Dillard

Éditions Belfond, mars 2016, 272 p., 19,00 €

Mes lectures Belfond

4e de couv. :

En 1910 la Seine avait atteint lors de la grande crue de Paris son niveau maximal : 8.62 mètres sur l’échelle hydrométrique du pont d’Austerlitz.
Aujourd’hui, la pluie tombe depuis trois jours dans la capitale. Les trois premiers jours les habitants de la grande ville ont râlé. Et puis, le soir du quatrième jour, l’alimentation électrique a été coupée. La plupart des arrondissements ont alors connu un black-out total faisant souffler un vent de panique sans précédent dans la population. Le métro a été fermé. L’ensemble du vaste réseau sous-terrain des transports publics s’étant retrouvé noyé par des hectolitres d’eau sombre et glacée. Lorsque les premiers immeubles se sont effondrés et que la grande vague de boue a déferlé sur la ville, une véritable hystérie collective s’est emparée des parisiens et les pires exactions ont été commises. Au nom de la survie… La peur, puis la violence ont déferlé sur la ville.
Paris est dévastée et la plupart des habitants, du moins ceux qui ont la chance d’avoir encore un toit, se terrent chez eux en attendant que cette pluie démentielle cesse enfin…
Sous le pont d’Austerlitz l’eau a atteint son record : 10.5.

Un an plus tard, on sait que Paris ne sera plus jamais la même. Pour François Mallarmé qui a tout perdu dans cette catastrophe, sa femme et son enfant, la vie n’est qu’un long cauchemar. Il continue tant bien que mal à faire son boulot de flic dans une ville où plus rien n’a de sens. Jusqu’au jour où une affaire de meurtres sordides le ramène à son cauchemar, au cœur même du Louvre, dans ce musée qui pour le monde entier était le symbole de ce qui fut la plus belle ville du monde, et où même la Joconde a disparu….

Mon Billet :

Un titre qui intrigue, une couverture très accrocheuse, très belle et me voilà embarqué dans un roman policier.

Au début on est vraiment dans le roman SF apocalyptique on est au cœur de la tourmente avec les éléments qui se déchaînent. On a à peine le temps de respirer qu’on est submergé par les vagues d’eau et de boue… on est avec les personnages qui vivent des situations dramatiques. La fin du chapitre on reprend notre souffle mais pas tous les personnages…

Puis un an passe est c’est un Paris post-apocalyptique  qui apparaît et avec lui les enquêtes. Le commissaire suit un tueur en série et une journaliste des trafics… mais comme le monde est petit tout semble s’entremêler. On n’est pas au bout de nos surprises et nos protagonistes non plus. Rebondissements en tout genre. La Mort rode, plane…  on est dans une atmosphère délétère. Il faut se méfier de tout le monde, on ne sait pas qui va donner le prochain coup mortel.

Qui dit Paris, dit capitale et l’on voit les enjeux politiques qui viennent nourrir l’ambiance malsaine où les relations sont faussées.

Une sorte de course contre la montre se met en place dès qu’un enfant disparaît parce qu’il était au mauvais endroit  et au mauvais moment…

Le problème c’est que les personnages sont des gens blessés moralement, affaiblis et perturbés alors ils ne sont pas à cent pourcent performants et  il y a de gros malades de la tête en face !!!). Les vies humaines n’ont plus de valeur.

L’intrigue, les personnages, les décors, d’accord j’ai bien aimé… mais ce qui m’a vraiment  mais vraiment plu et qui fait son originalité se sont les titres des chapitres.  En effet, chaque chapitre porte le nom d’un tableau, sculpture du Louvre… Car Le Louvre est un personnage de l’histoire ! 

Mais ce n’est pas juste pour faire joli… le contenu du chapitre fait écho à l’œuvre et là s’engage une relation entre le lecteur et le livre. Cela m’a fait penser à un « desk », un mur avec des images qui inspire l’écrivain et qui donne le sentiment  texte augmenté, derrière les mots une image. Avant de commencer le chapitre je regardais sur mon téléphone une reproduction et je me demander à quoi le texte allait s’attacher…  Attention ce n’est pas une explication picturale… par exemple une scène de chasse cela va donner un chapitre où l’action et la traque vont être les maîtres mots… Parfois je n’ai pas trouvé vraiment le lien subtil. C’est un livre qui mériterait avoir des illustrations.

C’est un roman qui vous reste en tête une fois posé… mais il faut que j’arrête d’en parler sinon je vais spoiler !

Je remercie les Éditions Belfond pour ce beau roman et la découverte de deux auteurs.

Kafka sur le rivage

Haruki Murakami

Trad. Corinne Atlan

Éditions Belfond, 2003, 619 p.

LU DANS LE CADRE DU Challenge Livre’deux pour Pal’addict *2*

LU DANS LE CADRE DU CLUB DE LECTURE D’AUF

C’est mon bînome Delcyfaro qui a choisi ce roman dans ma Pal

Excellent choix !

4 e de couv :

Kafka Tamura, quinze ans, fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. Nakata, vieil homme simple d’esprit, décide lui aussi de prendre la route, obéissant à un appel impérieux, attiré par une force qui le dépasse. Lancés dans une vaste odyssée, nos deux héros vont croiser en chemin des hommes et des chats, une mère maquerelle fantomatique et une prostituée férue de Hegel, des soldats perdus et un inquiétant colonel, des poissons tombant du ciel, et bien d’autres choses encore. Avant de voir leur destin converger inexorablement et de découvrir leur propre vérité.

Mon petit mot :

C’est avec un peu d’appréhension que j’aborde ce gros pavé. Mon premier Murakami. Je suis impressionnée car il y a beaucoup d’avis enthousiaste.

On entre dans un roman « étrange et pénétrant ». Une histoire bien complexe. On a la réalité, l’onirisme, et une frontière entre la réalité et une autre dimension.

Plusieurs thèmes s’entremêlent, notamment celui du sang : l’élément liquide et vital, l’hémophilie, les menstruations, le sang qui coule (poignards baïonnettes).

Du thème du sang découle aussi  la thématique des gènes, du déterminisme, du destin de l’homme.

Le thème du labyrinthe qui est induit du thème du sang qui circule dans le corps à la recherche d’une sortie.

Nous voilà avec le thème de la mythologie, Œdipe, Thésée, avancer sans se retourner. Toujours aller de l’avant quoi qu’il arrive, nous sommes prédestinés.

Puis vient aussi toute la thématique sur le temps qui s’écoule, qui s’arrête, qui reste en suspens, qui s’accélère.

Les personnages prennent conscience du vide de leur vie, le vide dans leur cœur et leur esprit.

On a une présence de la nourriture très importante, soit on se nourri, soit cela représente la tradition, soit cela rythme la vie.

Nous avons tout ce qui concerne la tradition, l’initiation, la continuité, le cycle de la vie.

Le thème de l’initiation et de la prise de conscience qua chacun a un rôle dans la société.

Kafka reçoit une initiation à la vie en tant qu’adolescent. Hoshino lui va être initié une fois adulte.

Les personnages sont très attachants et complexes.

Pour les amoureux des chats il y a des scènes amusantes et un épisode très violent. J’ai beaucoup aimé les conversations entre Nakata et  les chats. Sans parler de la scène avec Hoshino.

C’est un roman très riche et qui m’a fortement impressionné et il y a beaucoup de choses à en retirer et ce n’est pas en quelques lignes que l’on peut le faire.

Je remercie mes copines de m’avoir incité à le lire et je ne peux que le conseiller.

C’est un roman « fantastique » dans tous les sens du terme. Je le mets dans les rangs des chef d’œuvre.

Pensez-vous que Murakami aura le Prix Nobel de littérature cette année ?

A bientôt pour d’autres découvertes.

challenge3

NB : lecture fini le 15 septembre 2012

Article précédemment publié sur Canalblog