Le joueur d’échecs

Stefan Zweig

Livre de poche, (VO. 1943), 95 p. (il existe beaucoup de versions)

4e de couv.

Qui est cet inconnu capable d’en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu’antipathique ? Peut-on croire, comme il l’affirme, qu’il n’a pas joué depuis plus de vingt ans ? Voilà un mystère que les passagers oisifs de ce paquebot de luxe aimeraient bien percer.
Le narrateur y parviendra. Les circonstances dans lesquelles l’inconnu a acquis cette science sont terribles. Elles nous reportent aux expérimentations nazies sur les effets de l’isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges.
Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit le personnage avec une ironie douloureuse, « pourrait servir d’illustration à la charmante époque où nous vivons ».

Mes impressions de lecture :

J’ai cette nouvelle depuis bien longtemps dans ma pal parce que j’aime beaucoup ce que Stefan Zweig a écrit. Le classique à lire qui attendait sagement sans que j’aie lu la quatrième de couverture.

Je suis entrée dans cette histoire en aillant en tête que le coup de folie d’un jour d’échec. Quelle surprise ce fut de découvrir la composition de cette nouvelle, car c’est plus que cela.

Nous débutons avec une description d’une vie à la campagne simple avec cet enfant pauvre qui semble un peu pauvre d’esprit aussi et qui se révèle être autre. On est dans cette vision du début du XXe s. Il va être pris en main et va apprendre à contrôler sa vie pour qu’on ne lui fasse pas de mal.

Puis au cours de son ascension il va croiser le chemin de vaniteux, de curieux … jusqu’à un mystérieux Monsieur B.

Là l’histoire bascule puisque c’est un autre être singulier qu’on va suivre. Et là ce fut un choc, je ne m’attendais pas à cet récit.

Le narrateur est l’observateur de tout cela, il va devenir le confident de M. B. La tension monte crescendo.

La nouvelle se lit d’un trait, la fin est bien amenée et laisse le lecteur le souffle court.

Je ne suis pas devenue meilleure aux échecs…

J’ai vu que cette nouvelle fait partie des meilleurs ventes en littérature allemande… je suppose que la série « le jeu de la dame » a du relancer sa lecture de cette.

Challenge 15 K #Goldorak : un livre considéré comme un classique.

La nuit des flammes

Grégoire Godinaud

City Editions, mars 2020, 398 p., 19,50 €

Mes lectures City

nuit des flammes

4e de couv. :

Le « Pack de six » était un groupe d’amis qui ont fait les quatre-cents coups quand ils étaient adolescents. Une bande qui a éclaté lorsque l’une d’entre eux, la belle et mystérieuse Lucie, a disparu dans un terrible feu de forêt. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Connaissez-vous vraiment vos amis ?

Ma chronique :

Ce roman m’a attiré pour son histoire mais la couverture à joué aussi un rôle, ce regard fixe tourné vers le haut. Ces flammes dans l’œil laissent présager des visions qui restent fixées à la rétine….

Il est beaucoup question d’absence, de disparitions dans tous les sens, de la perte de contact à la mort.

La scène inaugurale laisse présager quelque chose de terrible au cours de l’histoire… Ce genre de chapitre à le don de m’énerver car il est généralement très intense, mais pas question de s’en passer ! Cela crée aussi une rupture dans la chronologie.

On sent très vite qu’il y a des ombres qui voilent une partie du passé. Cela exacerbe la curiosité.

Le deuil du décès de la mère va perturber le quotidien de Chloé d’autant qu’elle lui laisse un message posthume qu’elle est plus ou moins la seule à comprendre. Car d’autres deuils n’ont pas été faits.

Le rapport à la mère est très important. Et à la filiation en général.

Les personnages sont assez ambigus pour créer des ambiances étranges et anxiogènes. Ajoutez à cela les non-dits et les secrets du passé et on a un bon thriller psychologique.

Le passé ce n’est pas une page qu’on tourne, les séquelles des traumatismes passés a affecté tous les protagonistes qui semblent avoir continué à avancer mais une étincelle et le feu peut reprendre. Le texte alterne des scènes du présent et du passé et d’autres souvenirs, on a donc plusieurs « niveaux » de passé.

Ce roman privilégie beaucoup le mouvement. Les protagonistes ne peuvent se fixer longtemps en un lieu. France, Corse, Angleterre, Italie… et j’en passe. Ces mouvements incessants montrent des personnages sur le qui-vive. J’ai adoré les descriptions de Sienne et Florence entre autre.

Un thriller qui balle le lecteur d’une question à une autre, d’une quête à une autre… créant un suspens qui ne laisse pas le lecteur indifférent.

Je remercie  City Editions de leur confiance.

city éd