Portrait au couteau

Malika Ferdjoukh

Éditions Bayard, 12 janv. 2022, 235 p, 13,90 €

Masse critique Babelio / Éditions Bayard

Chronique jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Hiver 1910. Tous les jeudis, la jeune danseuse Marie Legay quitte l’Opéra de Paris et s’en va poser pour le peintre Odilon Voret. C’est un grand homme sombre, terrifiant, qui peint au couteau. Elle l’a surnommé « l’Ogre ». Ce jeudi-là, le destin de Marie bascule dans l’effroi…
XXIe siècle. Antonin et Élisabeth, étudiants en art, observent avec stupeur la jeune fille qui pose pour la classe de dessin. Flavie – c’est son nom – porte en effet, au niveau du cœur, des cicatrices étranges, semblables à cinq coups de couteau.
Quelques jours plus tard, au musée d’Orsay, Antonin découvre, stupéfait, fasciné, un tableau signé Odilon Voret. Intitulé « Le cœur déchiré », il représente une jeune fille assassinée de cinq coups de couteau…
Qui est-elle ? A-t-elle un lien avec Flavie ? Et lequel ?
C’est le début d’une dangereuse enquête, une enquête dans les mystères du temps, qui va mener Antonin, Élisabeth et Flavie bien plus loin qu’ils ne l’imaginaient…4e

Mes impressions de lecture :

J’ai lu il y a quelques mois « Embrouille à minuit » de cette autrice et j’avais bien aimé. Lorsque Babelio m’a proposé ce partenariat je n’ai pas hésité.

J’ai bien aimé l’histoire en deux temps, deux événements et deux époques.  La première partie pourrait presque être une nouvelle. Avec la mise en place de l’histoire et le crescendo  vers le drame. On voit cette jeune danseuse (16 ans) gravir la côte puis les étages vers son destin tragique. On est au plus près de ce qu’elle ressent.

Le crime a lieu et on spécule sur qui a commis le crime.  Mais il faudra attendre la toute fin du roman pour avoir la réponse puisque qu’il existe plusieurs possibilités. J’avais trouvé, mais chut !

La deuxième partie qui est la plus longue est celle de l’investigation du « cold case ». Il y a un effet miroir. On retrouve une danseuse/ modèle et des peintres. J’ai bien aimé la part de fantastique qui donne qui crée l’ambiance et permet la résolution.

C’est très astucieux d’avoir utilisé les références à Théophile Gauthier et toute la veine d’auteurs qui étaient très attirés par le Spiritisme. La coïncidence veut que j’aie récemment écouté des émissions de radio sur Conan Doyle et d’autres auteurs de l’époque qui jouaient avec le contact avec l’au-delà.

J’ai beaucoup aimé découvrir à travers les recherches documentaires des jeunes gens les faits tels qu’ils se sont déroulé plus de cent auparavant.

Il va donc se passer d’étranges phénomènes alors qu’on est à notre époque. Cela crée une certaine atmosphère.

Nous avons donc des adolescents qui vivent à notre époque qui vont vivre de drôles de choses, ajouter à cela les émois amoureux et vous avez un cocktail détonnant. On va avoir un trio amoureux, le personnage masculin va être l’élément charnière, tantôt avec l’une tantôt avec l’autre jeune fille il ne va pas toujours partager toutes les informations, pour diverses raisons. Cela fait durer le suspens dans l’enquête et dans le cheminement amoureux.

Ce que j’ai aimé c’est que la résolution du mystère ne se fera pas d’un coup. Il y a des rebondissements inattendus.

Un roman jeunesse où l’amitié et la fraternité jouent un grand rôle.

Ceux qui connaissent Paris sauront apprécier les scènes dans leur espace géographique.

La plume de Malika Ferdjoukh ne manque pas de malice et d’humour, ce qui est toujours appréciable lorsque l’ambiance devient par trop angoissante. Il a bien sûr le crime qui est affreux mais ce que va vivre Antonin n’est pas anodin. Le thème de la folie est sous-jacent.

Je remercie Babelio et les Éditions Bayard de leur confiance

Son espionne royale (7) et l’héritier Australien

Rhys Bowen

La Bête Noire, Éditions Robert Laffont, mai 2021, 363 p., 14,90 €

Mes lectures La bête Noire

Série : Son Espionne Royale

4e de couv. :

Comté du Kent, Angleterre, 1934.
Passer un smoking pour le dîner, utiliser une fourchette pour la viande, une autre pour le poisson… Franchement, quel intérêt à toutes ces simagrées ? C’est pourtant bien ce à quoi va devoir se plier Jack Altringham, héritier du duc d’Eynsford fraîchement débarqué d’Australie.
Pour l’aider, une seule candidate, la charmante Georgie. Mais, dès son arrivée à Kingsdowne Place, dans le Kent, elle découvre que certains membres de la famille d’Eynsford se donnent beaucoup de mal pour mener la vie dure à son élève. Et quelques jours plus tard, le duc meurt poignardé.
Aux yeux de tous, Jack est le suspect parfait. Sauf pour Georgie qui va tout faire pour démêler le faux du vrai entre petits secrets, rancune de classe et vengeance à froid…

Mes impressions de lecture :

Lorsqu’on suit une série on fini par prendre des habitudes, par exemple visuelles. Pendant 6 épisodes nous avions une couverture avec une charte graphique très identifiable, des couleurs vives, le personnage principal mis en avant et un bandeau avec le titre (je fais court, je ne suis pas spécialiste) et voilà que le tome 7 a une couverture différente. J’ai failli passer à côté en croyant que la série passait en petit format ce qui entraine généralement un changement. C’est un détail me direz-vous mais cela surprend. J’avais besoin de le dire. « Ah c’est lectrices qui aiment que les séries soient bien identifiables sur leur étagère ! ».

La question suivante est : « est-ce que le contenu à changé », car c’est là le plus important !  J’ai découvert une légère modification… rien un détail. Cette série fonctionne comme si la narratrice (et personnage principal) écrivait son journal intime. Ici point de date, l’indication de lieu  a été gardé. Il s’agit toujours du journal intime. Parfois dans sa façon de s’adresser à on journal on a l’impression qu’elle parle au lecteur.

Dans le tome précédent nous avons eu une hécatombe, des meurtres parfois déguisés en accident mais une série de meurtres. Point d’escalade ici, on se demande à quel moment le crime va avoir lieu. Rhys Bowen joue ici avec nos nerfs et ceux de ses personnages. On sent la montée en tension. Jusqu’au moment fatidique. Et l’enquête commence. Comme on est dans un cosy mystery ce qui compte c’est l’atmosphère et la mise en situation qui est importante, ainsi que l’humour. Tout y est !

Nous avons un nouveau lieu, une nouvelle famille aristocratique et donc une nouvelle galerie de portraits savoureux parfois à la limite de la caricature. Rhys Bowen force le trait sur les défauts de certains, ce qui contribue à rendre amusante la série. On retrouve quelques personnages emblématiques et surtout Lady Georgiana et Darcy. D’ailleurs leur couple a un peu évolué. Georgie va sur ses 24 ans… elle a mûrie depuis le premier épisode, un peu moins gaffeuse, mais elle a l’art de se mettre dans des situations difficiles !

Ce roman met en face à face l’aristocratie anglaise des années trente et le reste de la population. La domesticité  est en train d’évoluer mais dans ces grandes familles il y a encore des liens particuliers liés à la loyauté et à la tradition. Il y a des questionnement sur la place et le rôle des femmes, est abordé le thème de l’héritage…

Nous avons donc le monde de l’aristocratie, le monde artistique, le monde des domestiques et le monde des enfants, leurs relations sont parfois bien compliquées…

Arrive dans cette aventure un éleveur de mouton australien, qu’on a propulsé héritier du duché, pas du tout au fait des règles de conduites, cela donne lieu à des scènes cocasses et des incompréhensions entre ces deux continents.

La partie sexualité est menée par la mère de Georgie, son amie Belinda et un nouveau personnage Lady Virginia la vieille dame n’en rate pas eu pour parler de ses anciennes expériences amoureuses/sexuelles. Nous avons aussi le duc Cédric qui a un faible pour les jeunes hommes qui l’entourent.

Bien sûr lorsque le drame à lieu c’est un policier assez bourru qui vient enquêter Lady Georgiana va le seconder tant sur l’enquête que sur la diplomatie dont il faut faire preuve  avec la duchesse. Là aussi on frôle la caricature à effet comique.

Côté enquête les fausses pistes et les indices multiples ne laissent pas prévoir la solution. Que de rebondissements !

J’ai bien aimé cette aventure, j’ai appris des choses et j’ai passé un bon moment distrayant et c’est avec impatience que j’attends les prochaines mésaventures de Georgie.

Je remercie les Éditions Robert Laffont, La bête noire de leur confiance.

Sur ce blog :

Tome 1 Son Espionne Royale mène l’enquête
Tome 2 Son Espionne Royale et le mystère Bavarois
Tome 3 Son Espionne Royale et la partie de chasse
Tome 4 Son Espionne Royale et la fiancée de Transylvanie
Tome 5 Son Espionne Royale mène l’enquête et le collier de la Reine
Tome 6 Son Espionne Royale et les douze crimes de minuit

Petits meurtres à l’étouffée

Crimes gourmands 1

Noël Balen & Vanessa Barrot

Éditions, Points, 2016 (Fayard 2014), 193 p., 6,40 €

4e de couv. :

Stupeur dans le Vieux Lyon : plusieurs restaurateurs sont retrouvés assassinés selon le même procédé. Laure Grenadier, éminente critique gastronomique en reportage dans la capitale des gourmets, connaissait bien les victimes. Bouchons populaires, tables étoilées, marchés historiques et producteurs régionaux, elle se lance dans une enquête qui, loin de lui couper l’appétit, va mettre en éveil tous ses sens.

Anecdote  autour du livre :

Jusqu’à l’été dernier, je ne connaissais pas cet auteur. C’est une voisine qui m’en a parlé car elle et son mari sont fan de la série « Le sang de la vigne » (version papier). J’avais rangé cette petite info dans un coin de ma tête, en me disant que si l’occasion se présentait j’en lirai un.

Au mois de mai 2017 (voir bientôt article Le salon du livre du Grand Narbonne ) je me suis retrouvé à une table ronde autour des polars avec d’un côté Noël Balen et Victor del  Arbol. Deux pros de la communication qui ont tellement bien parlé de leur dernière  parution respectives que j’ai acheté un de leurs romans. Noël Balen nous présentait sa nouvelle série (4 enquêtes publiées) « Crimes gourmands », comme j’aime se qui touche à la cuisine je me suis lancée dans la lecture du premier tome. Tiens maintenant que j’y pense dans ce même salon l’année dernière j’ai rencontré « Michèle Barrière » ces romans policiers historiques aussi ont comme base la cuisine !

J’ai proposé la lecture de « Petits meurtres à l’étouffée » pour le club de lecture d’au féminin et il fut choisi… Je suis curieuse de voir se qu’en pensent les copines.

Au cours de ma lecture le nom de Bocuse a fait son apparition comme de bien entendu et du coup j’ai ressorti « cuisine du marché de Paul Bocuse qui prenait la poussière sur mes étagères. Mon dieu que je suis loin de cette cuisine là !

Ma chronique :

Nous voilà donc partis à Lyon, ville que je n’ai pas encore visitée ! A nous les bouchons et les traboules, les canuts,  la Vieille ville, Croix Rousse et Fourvière…  Je connaissais déjà quelques petites histoires…

Les personnages principaux de la série sont d’une part Laure Grenadier (joli nom !) critique Gastronomique pour son célèbre magazine « Plaisirs de table » et Ermenegildo dit Paco Alvarez un espagnol. Ils font des reportages, ce qui permettra de faire varier les plaisirs au cours des différentes enquêtes. Il y a Daphnée, la secrétaire de rédaction du magazine qui elle assure la permanence au journal à Paris, musicienne à ses heures, look assez punk. Les autres personnages sont des « locaux », journalistes, chefs cuisiniers, policiers etc…

Il n’y a pas de concurrence avec la police pas de jeu de police/amateur. Les deux personnages ne vont pas au contact avec la police. Laure connaissait les victimes alors elle s’interroge est c’est par le biais d’un journaliste que les infos vont circuler. En fin de compte c’est tout l’environnement autour de la cuisine qui prend le dessus.

Il n’y a pas non plus de d’enjeux sexuels entre les deux. Quoi que… On verra dans les prochains épisodes.

Ce qui m’a plu dans la thématique culinaire ce sont  les comparaisons entre les recettes d’antan, celles d’avant la nouvelle cuisine et l’évolution des considérations diététiques.

Il  bien sûr une dose d’humour. Les deux personnages principaux ont leurs caractéristiques propres. Paco le madrilène, trublion,  il joue le rôle du novice à qui on fait découvrir le patrimoine culturel et culinaire. Laure, la parisienne élégante, séduisante et femme de tête, c’est elle qui mène le tandem tambour battant.  Lui commence à avoir un petit ventre, elle est toute mince. Elle est mère d’une fille de 15 ans, il est célibataire et baroudeur. Ces contrastes font qu’ils se complètent. Il y a aussi quelques jeux de mots et quelques scènes drôles au milieu des drames.

Lors de la présentation de sa série, Noël Balen nous avait expliqué que lui et sa femme se complétaient dans les sujets abordés. Il y a un gros travail de documentation et de dégustation, donc il y a beaucoup de détails. Je m’interrogeais tout de même sur le résultat d’un travail à quatre mains et finalement ça ne se voit pas. Ils ont su créer un texte homogène avec un équilibre entre intrigue policière, intrigues personnelles, travail journalistique et rencontres professionnelles, scènes drôles, scènes de séduction ratées. Bien sûr on y goûte beaucoup de mets accompagnés de bons vins de la région.

C’est un roman « détente »  que j’ai lu tranquillement sur le week-end entre deux petits plats. Cela nous donne envie d’escapades culinaires et envie de découvrir les lieux. Les offices du tourisme devraient le proposer…  cela pimenterait les séjours…

Bon les autres tomes sont dans ma wish list pour mes petites récréations littéraires.

meurtres à l'étouffée chro

Article précédemment publié sur Canalblog

Posté par : ramettes à 20:19 – LU EN 2017Commentaires [0] – Permalien [#]
Tags : crime, crime gourmand, cuisine, culinaire, Lyon, série policière