Invasion

Luke Rhinehart

Trad. Francis Guévremont

Éditions aux Forges de Vulcain, août 2018, 530 p., 22 €

Mes lectures Aux Forges de Vulcain

4e de couv. :

Des boules de poils intelligentes débarquent sur Terre. Venues d’un autre univers, elles n’ont d’autre but que de s’amuser. L’une d’entre elles, Louie, est adoptée par Billy Morton, un Américain moyen plein de bon sens. Quand les autorités décident de se saisir de ces bestioles, Billy et sa famille, échaudés par l’Amérique
contemporaine où ils se sentent de moins en moins à l’aise, prennent la tangente : peut-être que, finalement, la sagesse n’est pas du côté du pouvoir politique, mais du côté de cette anarchie sympathique, de cette libération improbable que cette invasion apporte.

Anecdote de lectrice :

Parfois un livre est plus qu’un objet que l’on tient dans la main, une histoire que l’on lit seul. C’est le cas de ce roman. Si vous suivez la maison d’édition Aux Forges de Vulcain sur les réseaux sociaux par exemple, vous remarquerez qu’elle est portée par son fondateur pour qui chaque livre publié est tout une aventure qu’il partage en parti avec ces lecteurs. C’est ainsi que j’ai découvert que Luke Rhinehart est un auteur Culte qui a écrit entre autre un roman qui l’a rendu célèbre « L’homme dé ». Il y a des fans absolus, soit dit en passant une nouvelle traduction verra le jour en octobre Aux Forges de Vulcain. Cet auteur, 85 ans, est venu l’été dernier en Europe, mais je ne l’ai pas vu en vrai mais je le suis sur Facebook où il s’amuse à faire des blagues comme écrire sa nécrologie ! Vous imaginez bien que j’avais envie de lire son roman. Si vous me suivez vous savez que je peux m’égarer dans mes lectures ! J’ai enfin terminé la lecture de ce roman très drôle et très effrayant…

Ma chronique :

J’essaierai de mettre des liens vers des chroniques plus intelligentes que la mienne. Je ne saurais pas vous parler de la portée politique ou psychologique de ce roman. Moi mon créneaux ce sont les émotions et les ressentis très subjectifs.

J’ai tout de suite accroché à l’humour un peu potache du narrateur. Je crois que c’est le côté monsieur tout le monde de Billy Morton qui m’a rendu l’histoire à ma portée. Billy Morton est un pécheur et il ne voit pas la portée de cette rencontre du troisième type. Il a bien ce côté « si je peux faire un truc pour enquiquiner l’État » mais il n’a pas d’ambitions politiques.  Il peut se faire passer pour plus bête qu’il ne l’est (quoique !)… il a aussi un côté pas doué de la vie.

Donc ce monsieur tout le monde va devenir un ami sincère de cet extraterrestre qu’il va nommer Louie. Et il va aider les extraterrestres dans leur dessin. Entrainant avec lui sa famille qui est consentante. Mais voilà aux USA ou on est avec eux ou contre eux, il n’y a pas de nuance. L’humour est dans les petites phrases, il est aussi très visuel avec un personnage gaffeur qui va de Charybde en Scylla. Les extraterrestres vont faire leur show à la TV par exemple.

On a des extraterrestres (PP) qui sous prétexte de « s’amuser » vont mettre le feu aux poudre en touchant entre autre aux financiers à travers les réseaux informatiques. Ils vont jouer aux Robins des Bois des temps modernes. J’ai adoré comment il démonte le capitalisme et le détourne en leur faveur… vous imaginez bien que ça ne va pas faire rire les dirigeants !

On va découvrir les aspects des  États Unis gouvernée par les Républicains. Et là on a un humour sarcastique et caustique, une critique franche de la société nord américaine. Il dénonce des comportements gouvernementaux et de toute la machinerie politique et  dérives sécuritaires. Bien sûr on rit mais cela fait peur car on sent un fond de vérité…

Les chapitres sont des extraits d’un journal de  « Billie Morton, Mon ami Louie », à chaque fois c’est une aventure-mésaventure qui est raconté par le menu. Entre deux il y a des « extraits de l’histoire des PP. Incroyable mais vrai ! » là on a une autre focale, une autre façon de raconter les choses.

C’est un roman qui va du drôle au tragique, car on ne peut pas s’amuser impunément dans ce monde d’adultes où le pouvoir c’est tout ce qui compte.

Un roman subversif  à mettre dans vos valises, comme un objet de contrebande ! (une pensée pour le chapitre 19, p.192 ça donne pas très envie de passer la sécurité dans un aéroport américain !) brrr !

Je remercie Les Éditions Aux Forges de Vulcain de me faire confiance.

vulcain
kokeshi coup de coeur

Sur BABELIO

Garoupe

Article précédemment publié sur canalblog

La vie selon Pippa (2) Ma vie est un merveilleux désastre

Barbara Tammes

Trad. Du néerlandais : Myriam Bouzid

Éditions Syros,  7 février 2019, 160 p., 17,95 €

Mes lectures Syros

4e de couv. :

Impossible de me passer de mon journal dans lequel j’écris et je dessine !

Pippa s’interroge : est-elle quelqu’un de bien ? Son journal intime va l’aider à y voir plus clair car elle a de gros doutes à ce sujet. Elle va nous expliquer pourquoi…

Ma chronique :

Lorsqu’on est petits nos livres sont surtout fait d’image, on  grandit et le texte prend de plus en plus de place jusqu’à faire disparaître les illustrations… Aujourd’hui on fait de plus en plus appel à un mélange des deux, peut-être se sont-ils rendus compte que l’image est partout hors du livre et que l’enlever du livre c’est un peu trop le mettre à part. Le dessin reprend une place importante dans la vie de tous les jours sur tous les supports. Barbara Tammes est illustratrice pour le magazine « happinez », l’idée de bien-être on la retrouve aussi dans ces romans « s’exprimer » « être une meilleure personne ». Elle est dans l’air du temps et elle joue aussi sur la typographie, tout à un sens, tout va dans la même direction s’exprimer !

J’adore ce personnage et la structure de cette série « La vie selon Pippa » qui la mettent en scène. Ce n’est pas construction à chaque fois mais il y a le même esprit. Après « la vie selon Pippa », Barbara Tammes nous avait proposé un cahier d’exercice pour faire notre propre journal intime « Une semaine de la vie de… »

Nous avons ici un journal intime non pas avec une date mais avec un numéro, comme si point par point l’histoire avançait. On n’a pas de phrase du style « cher journal » alors on a l’impression qu’elle s’adresse directement à nous. Des dessins viennent appuyer ou expliciter ses propos. Traits simples avec une touche de couleur, comme les illustrations sur la couverture, c’est le style de Barbara Tammes.

J’aime beaucoup ce personnage. Une adolescente de 14 ans qui se pose des questions existentielles. D’une part elle se dit qu’elle est une « mauvaise personne » et va nous le démontrer point par point… sa démonstration la conduire à se dire que tout n’est pas noir ou blanc. Les événements qui vont se succéder vont lui permettre de se rendre compte qu’elle change et tire les conséquences de se actes. Tenir une promesse n’est pas chose aisée.

On retrouve une adolescente tiraillée entre la semaine à la campagne avec sa mère et le week-end à la ville avec son père. Tout est cloisonné mais que ce passe t-il lorsqu’une faille vient tout chambouler dans sa vie.

Ce que j’aime dans cette série c’est de voir que selon les besoins elle peut compter sur l’un ou l’autre. Famille ou amis chacun joue un rôle dans sa vie. De plus, on n’est pas dans les stéréotypes père/ mère, leur caractère est plus important que leur « fonction ». On réalise aussi que les adultes ont parfois un comportement puéril, ils ne contrôlent pas plus leurs émotions que leurs enfants !

Ce qui est intéressant c’est la place qu’on est chevaux dans sa vie. On la sent passionnée, on la voit entrer en contact avec eux en faisant appel à son intuition et à ce qu’elle a appris de leur comportement. Et cela change aussi le regard qu’elle porte sur la société et son entourage. Elle tire des leçons de ses actes et des réactions de ces animaux.

Différentes formes d’amour sont ici développées : aimer ses parents, aimer ses frères et sœurs (demi frère, beau-frère…), beau-père, belle-mère,  être aimés d’eux… aimer ses amies, aimer un garçon… être aimé en retour… ou pas ! Ah oui j’oubliais aimer les chevaux et le retour…

Les sujets vous paraissent un peu trop sérieux, trop philosophiques ? N’ayez aucune crainte l’humour est là, que ce soit dans les réflexions, les réparties, les situations et les illustrations… C’est ça aussi le bien-être savoir prendre du recul et un peu d’autodérision ne nuit pas bien au contraire.

Pippa déploie une énergie positive qui vous laisse le sourire sur les lèvres et une envie de prendre son crayon.

Je vous laisse découvrir l’intrigue et les multiples rebondissements. Un roman inspirant.

Je remercie les Editions Syros de leur confiance.

Qui en parle ?

Jangélis

kokeshi coup de coeur

 

Sur mon Blog vous pouvez lire aussi mes chroniques de :

La vie selon Pippa 1

Mon journal à la manière de Pippa Une semaine dans la vie de…

Article précédemment publié sur Canalblog

Le tableau périodique

Alice James

ill. Shaw Nielsen

trad. Pascal Varejka

Editions Usborne, découvrons ensemble, fév. 2019, 16 p., (125 rabats), 12,50 €

Mes lectures Usborne

4e de couv. :

118 : c’est le ombre d’éléments qui composent tout ce qui se trouve dans l’univers. Ces éléments sont tous répertoriés dans une grille appelée « tableau périodique ». Ce livre fascinant t’invite à tous les découvrir.

Ma chronique :

Vous l’aurez compris,  si vous me suivez, que je suis plutôt une littéraire, alors ce livre sera pour moi une source de découverte. Je me souviens en avoir un peu entendu parler au collège mais c’était comme une évidence, le prof croit que celui de l’année précédent en a parler, conclusion on survole …

Pour commencer sur une notre d’humour. Lire ce livre est un excellent exercice de diction… Tous ces mots en ium et autres consonance dont nous n’avons pas l’habitude. Cela détend un peu l’atmosphère quand on dits ces noms à haute voix avec son enfant qui pourrait trouvé trop difficile à en lire certains.

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Nous avons suivi page après page. On part du tableau général et on va découvrir chaque partie du tableau. pour chaque élément on va avoir ses spécificités et se propriété.

Dans ce livre on nous parle des scientifiques qui on donné leur noms à certains éléments. Ce qui est un plus pour la culture générale et permet à l’enfant de savoir qui lui a donné le nom, ce n’est plus aussi abstrait.

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Le système des rabats a un côté ludique qui plaît aux enfants. Les éléments avec leurs formes et leurs couleurs viennent donner corps à l’élément. Les couleurs sont toujours aussi importantes pour rendre le sujet plus gai, ça stimule l’attention. Les illustrations sont parfois drôles, comme pour ne pas se prendre au sérieux, alors que le sujet l’est !

Mon diablotin était un peu réticent et puis il a commencé à le relire, les noms des éléments l’ont bien amusé…En effet ce n’est pas un livre qu’on va vite ranger dans sa bibliothèque car il faut revenir sur certains passages. Je crois qu’on n’a pas fini d’en parler car des questions surgissent.

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Ce que j’ai apprécié dans ce livre c’est qu’on part du tableau général puis on détaille chaque groupe. Dans chaque double page consacré à un groupe on commence par nous montrer où se situe la partie dans le grand tableau. Cela peut paraître anecdotique quand sait mais lorsqu’on découvre on repère vite au lieu de chercher et de perdre son attention.

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Le titre de chaque double page donne le nom de la catégorie et explique pourquoi cela forme un groupe.

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Les couleurs varient d’un groupe à l’autre, c’est expliqué, cette identification par la couleur permet aussi de mémoriser.

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On a tout le long du livre un personnage qui représente le scientifique qui a créé le tableau. Cela donne l’impression que quelqu’un nous parle, c’est moins impersonnel.

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Vous aurez noté dans tous ces extraits qu’il ne sagit pas de textes longs et rébarbatifs, les auteurs s’appuient sur les illustrations, sur le système de rabat et le jeu de questions-réponses pour que cela reste simple et « ludique ».

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Chers adultes, pour finir sur une note d’humour,  je vous direz que c’est un moyen d’enrichir son vocabulaire pour le Scrabble !

C’est un livre que je recommande autant pour les petits que les grands qui veulent pouvoir répondre aux questions des plus jeunes. D’autant que parfois aux actualités on entend parler de certains éléments. Je vous souhaite de belles découvertes.

Je remercie les Éditions Usborne pour leur confiance.

kokeshi coup de coeur

Qui en parle ?

Jangelis

Article précédemment publié sur canalblog

L’île des disparus. Tome 2 : le secret du brouillard

Camilla & Viveca Sten

Trad. : Marina Heide

Michel Lafon, février 2019, 361 p., 16,95 €

Mes lectures Michel Lafon

4e de couv. :

Le printemps est là, et pourtant, un épais brouillard a envahi l’archipel suédois. D’après la légende ancestrale, cette brume opaque annonce de terribles événements. Bientôt, elle va noyer les navigateurs et perturber les signaux des GPS, troublant l’équilibre de l’île.

Changelin parmi les humains, la jeune Tuva tente par tous les moyens de découvrir la vérité, sur elle-même et sur le danger qui menace sa terre natale. Aux côtés de son meilleur ami Rasmus, et de Maria, sa fidèle alliée mara, la jeune fille comprend qu’une créature mythique offensée par les hommes s’est réveillée sous la forme de ce brouillard. Le peuple des océans dont elle pensait être la seule survivante est loin d’avoir dit son dernier mot.

Ma chronique :

Attention c’est un tome 2 et je ne m’imagine pas commencer cette trilogie par le milieu. Les autrices fond bien des rappels sur le précédent tome, ce qui est utile quand vous l’avez lu il y a un an.

Ce tome 2 je l’attendais avec impatience et maintenant c’est le tome 3. C’est de la littérature jeunesse mais en tant qu’adulte j’ai pris grand plaisir à continuer l’exploration de « ce peuple ancien », « ce peuple de l’océan ». On ne peut plus le lâcher dès qu’on l’a entre les mains.

C’est un roman à la première personne, il s’agit de Tuva, On est au plus près de la pensée et de l’action. On « entend » tout ce qui se passe dans sa tête. On ressent ses souffrances et ses luttes entre les deux mondes.

On retrouve notre jeune héroïne cette adolescente pas comme les autres, dont la vie fut bouleversée par les événements du premier tome. Elle sait qu’elle n’est pas humaine mais elle est en quête de ce qu’implique être un « changelin ». Tenue à l’écart des légendes de la mer elle est un peu perdue. Nous avons toute la thématique qui pourrait convenir à toute adoption mais avec un petit truc en plus.

Seule et rejetée avant même de connaître ses origines elle a peu de soutien. Elle ne regarde plus les gens de la même façon. Leur superstitions et leur peur de l’étrange ne joue pas en sa faveur. Cette quête de son identité et de son essence va nous permettre de découvrir des créatures du « folklore nordique », comme le « draugr » par exemple. Le côté effrayant de ces morts vivants donne le frisson. Cet élément se rajoute aux autres autour de « entre deux mondes » Alors attention à qui vous le conseillez !

Tuva fille de l’eau va-t-elle découvrir d’où provient ce brouillard surnaturel qui veut tuer des humains. Sur qui va-t-elle s’appuyer cette fois –ci ? Les réactions des parents sont assez troublantes et en même temps cela donne à Tuva pleinement le premier rôle de cette aventure.

On va  suivre Tuva pas à pas, jour après jour. Les différentes parties du roman représentent une journée. Cela donne le rythme.

La thématique autour de l’écologie est au cœur de cette trilogie et c’est clairement indiqué, on retrouve en fin de volume des faits concrets (comme dans le tome 1).

L’écriture à deux mains mère-fille donne un joli résultat et c’est avec impatience que j’attends la suite et fin de cette trilogie.

J’adore la couverture de ce tome elle rappelle vaguement celle du premier tome avec une autre position pour notre jeune héroïne. Elle sortait de la grotte et comme une nouvelle naissance, tandis qu’ici elle est sur une barque au milieu du brouillard dans tous les sens de l’expression.

Vous l’aurez compris c’est un nouveau coup de cœur.

Je remercie les Éditions Michel Lafon pour leur confiance.

lafon
kokeshi coup de coeur

Qui en parle ?

Jangélis

Vous pouvez lire mon avis sur le tome 1 sur ce blog :

île disparus 1

Article précédemment publié sur Canalblog

Comme il pleut sur la ville

Mon Combat 5

Karl Ove Knausgård

Trad. Du Norvégien Marie-Pierre Fiquet

Éditions Denoël, 2019, 836 p., 26,90 €

Mes lectures Denoël

4e de couv. :

À vingt ans, Karl Ove s’installe à Bergen. Il est le plus jeune étudiant jamais accepté à la prestigieuse Académie d’écriture et arrive débordant d’enthousiasme et d’ambition littéraire.
Mais rapidement ses illusions volent en éclats. Son écriture se révèle puérile et pleine de clichés, et ses efforts de socialisation se soldent par des échecs cuisants. Maladroit avec les femmes et très timide en société, il noie son humiliation dans l’alcool et le rock.
Puis, petit à petit, l’horizon commence à s’éclaircir. Il tombe amoureux, renonce à l’écriture pour se consacrer à la critique littéraire, plus immédiatement gratifiante, et les premières pierres de sa vie d’adulte sont posées.

Ma chronique :

Je ne veux pas lire de livre de plus 500 pages, mais comment résister au dernier opus de Karl Ove Knausgård 837 pages ? J’ai bien fait de ne pas suivre une règle aussi absurde ! Je crois que je me transforme en fan de cet auteur. Je suis en train de voir pour m’acheter les trois premiers tomes de cette série.

L’autofiction est un genre littéraire particulier, chaque auteur l’aborde avec sa personnalité et un but plus ou avoué. Côté lectrice, j’ai toujours peur qu’on nous fasse jouer le rôle de voyeur. Le lecteur navigue entre la sensation d’être dans de la fiction, puisqu’il s’agit d’une vie recrée (l’auteur nous montre ce qu’il veut) et les points d’ancrage dans la réalité. Comme je ne connais Karl Ove Knausgård qu’à travers  ce type d’écrit  et de plus il est norvégien je ne cherche pas à savoir si c’est véridique. Par contre l’auteur à mon âge alors il y a des aspects de la vie en général qui me rappelle cette époque.

Ce que j’aime dans ce roman (et le précédent) c’est son écriture, l’impression d’écouter l’auteur se raconter, dérouler sa pensée avec une grande fluidité. C’est très structuré, il y a important travail d’écriture qui enrichi le contenu. Il dit lui-même qu’il a choisi un roman foisonnant, c’est tout à fait ça ! car c’est ce qui me plait aussi dans ce roman, c’est qu’il fait des commentaires sur son écriture sur les livres qu’il écrit.

Je ne vais pas vous faire des commentaires sur tout le roman… on y retrouve les questions liées à la culpabilité qu’engendrent par exemple : la peur, la colère, l’alcool (dépendance et destruction) et au sexe (pulsions et couple, fidélité)…

Ce qui m’a marqué c’est l’image d’une boucle qui se fermait. Karl Ove revient sur sa terre natale après un voyage en Europe et lorsqu’il va voir son père il n’est pas le bienvenu, vers la fin du roman c’est Karl Ove qui accompagne son père vers son dernier voyage, qui le met en terre. On laisse donc un jeune homme à un tournant de sa vie et on n’a qu’une envie c’est de lire la suite.

La famille avec ses liens complexes qui forgent un caractère et influence la vie est une thématique que Karl Ove développe à travers ses écrits, c’est intemporel…

Ce que j’aime chez cet écrivain, du moins de ce qu’il nous en dit dans ces romans, c’est qu’il avait cette conviction profonde qu’il voulait vivre de son écriture (dans le tome IV on le voyait écrire des poèmes et des nouvelles). On va donc le voir continuer à faire ses armes. Il a un côté jeune prétentieux au début et à la fin il a évolué.

Dans ce tome V, on retrouve certains personnages qu’on avait croisé dans le tome IV, mais ce n’est qu’au bout de quelques phrases qu’on les re-situe ou pas. J’ai toujours autant de mal entre les prénoms masculins et féminins nordiques. J’ai alors remarqué qu’après un an il me restait beaucoup d’images et de souvenirs du tome précédent. C’est donc comme si je continuais une conversation avec un « ami » de longue date qu’on n’a pas revu depuis longtemps. Le temps est une autre des thématiques importante. Étrange sensation, j’ai vraiment accroché à son univers.

A la question doit-on avoir lu les tomes précédents avant d’aborder cette phase de la vie de Karl Ove. Je ne crois pas, cela ne m’a pas manqué pour le précédent. Cependant le tome IV et V sont assez proche dans le temps. Ce sont tout de même des expériences de vies qui peuvent se découvrir de manière indépendante. Projet 2019 m’acheter les trois premiers tomes en édition Denoël  et les lire !

C’est un roman dont le sujet est l’écriture, entre fantasme d’un jeune homme qui se rêve d’écrivain, illusions et désillusions, quand la vie va le confronté à la réalité. Il a un regard sur le jeune auteur qu’il était, il n’hésite pas à parler de ses défauts. On va le voir passer du rôle de critique littéraire à l’écrivain interviewé, ce n’est pas pour autant que sa vie sera plus facile.

Si vous me suivez un peu vous savez que je suis très attachée aux thématiques liées aux éléments, je peux vous dire que ce roman est un régal, suivre ses images qui en découlent, les éléments combinés aux couleurs et à la lumière donne une force supplémentaire aux émotions. Il y a notamment un texte qui vient s’insérer dans la narration qui s’intitule « le feu ». Je pense que ce roman a un fort potentiel pour de la recherche. C’est un texte très travaillé qui donne l’impression qu’il s’agit d’un roman de formation qui aborde des sujets de réflexion autour de l’éducation, l’existence, la famille et la construction de sa vie, le tout avec un travail d’introspection sur ces réactions et les conséquences.

Dans ce roman le temps et la mémoire n’ont rien d’innocent, ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle le Proust Norvégien et qu’il fait référence « à la Recherche ». On découvre ici la fin de la vie d’étudiant. Entrée dans la vie d’adulte qui s’accompagne de la perte du père, une certaine dualité s’arrête. J’ai beaucoup aimé comment il a traité  le passage autour de la préparation de l’enterrement, et le début du deuil. Il reste cependant des choses en suspend comme dans tout décès.

Je remercie les Éditions Denoël de m’avoir laissé le temps de lire ce roman… 

kokeshi coup de coeur

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