Vengeance Haute Couture

La vengeance secrète de Tilly

Rosalie Ham

HarperCollins, coll. Mosaïc, , 2016, 313 p., 18,90 €

Existe chez Pocket 7,50 €

Cercle littéraire de la médiathèque, Dans ma médiathèque il y a…

Club de lecture Auf

vengeance

4e de couv.

1951. Tilly Dunnage est de retour. Chassée de sa petite bourgade de l’outback australien lorsqu’elle était enfant, elle est devenue une élégante jeune femme et une couturière de génie, pour qui le style et le chic de Paris n’ont plus aucun secret.
Sa revanche, elle la tient. Elle suscite le désir des hommes et l’envie des femmes. Celles qui la méprisent, aujourd’hui encore, veulent à tout prix ses conseils et ses robes. Alors Tilly coud. Tilly coupe. Mais, en secret, Tilly prépare le grand finale qui vengera son enfance blessée et lui rendra sa dignité.

A chronique :

Le texte original date de 2000. L’histoire se déroule en 1951 (on parle de la publication de « L’attrape-cœur de Salinger ) en Australie, il est fait référence à une robe créée par YSL en 1957 (« lys noir » erreur de documentation ?). C’est un roman qui a eu des prix et dont on a tiré un film en 2015  « haute couture » avec Kate Winslet qui semble avoir une autre portée (plus punchy). Le titre original « The dressmaker » « la couturière » est plus près du texte. Ce roman porte aussi un autre nom « la vengeance secrète de Tilly ». Le mot vengeance  dans le titre français est de trop à mon avis, il donne un côté sensationnel.

Le personnage principal est une jeune femme d’une trentaine d’année qui revient dans son village où elle a vécu des choses douloureuses. Elle sait qu’elle n’aura pas un accueil chaleureux, alors pourquoi revenir ? Se venger comme le suggère le titre ou autre chose, il faut attendre pratiquement la fin du roman pour le découvrir…

On va la voir vivre des épreuves, elle fait tout pour se faire accepter… y arrivera t elle à travers ses talents de couturière.

Ce qui est intéressant dans ce roman c’est la satire sur ce microcosme reflet d’une société et la forte présence féminine. Il y a Elsbeth qui mène sa famille progressivement à la ruine depuis son domaine, Il y a l’épicier qui détient l’argent et les reconnaissances de dette de la grande famille, il y a le politicien qui abuse de son pouvoir pour avoir une emprise sur les femmes, le pharmacien qui détient des potions et connaît les secrets intimes de la population. Il y a la postière qui espionne tous les courriers, elle aussi détient des secrets. Il y a la famille pauvre que l’on méprise mais dont on a besoin, eux ne profitent pas du pouvoir qu’ils ont dans leur main. Tilly elle a le pouvoir entre les doigts celui de créer des vêtements qui peuvent sublimer les femmes et les connaître dans l’intimité.

Il y a tout le côté sexuel avec la thématique de la virilité, de la fidélité, des apparences. On est dans les années 50 dans un bled perdu de l’Australie on se doute que l’épanouissement sexuel n’est pas une priorité.

Le côté original c’est tout ce qui touche à la haute couture. Le roman se divise en plusieurs parties qui portent le nom d’un type de tissu avec une définition. Pour ceux qui aiment la couture vous allez être gâtés par tous les termes liées à la haute couture. Les vêtements créés sont détaillés avec des termes techniques et des références aux grands couturiers.

Nous avons un personnage atypique de cette époque. Le chef de la police confectionne ses vêtements et s’habille en femmes chez lui. Là on aborde le côté apparences et des non-dits.

Rosalie Ham va jouer avec les défauts majeurs des habitants et des femmes en particulier Méchanceté, hypocrisie, luxure, frustration,  orgueil, leur vanité vont le mener au ridicule, voire plus. Je crois qu’on retrouve tous les péchés capitaux et véniels.

Il est beaucoup question de corps, leurs imperfections, leur souffrance et leur sensualité… de corps qui porte la vie et corps qui va vers la mort.

On rit parfois car il y a des scènes et des situations cocasses et grotesques.

Il y a la thématique de l’identité on verra notamment deux personnages qui changent de nom comme pour changer de vie. Il y a des questions d’hérédité, de transmission…

Mon petit bémol c’est le rythme narratif qui n’est pas soutenu. La mise en place des personnages est un peu lente. Il y a des passages un peu « décousus » qui donne une impression de patchwork c’était peut-être volontaire mais cela m’a un peu perturbé au début. Il y a des bribes de souvenirs qui viennent s’insérer. Nous aurons des réponses au cours du roman, notamment en se qui concerne la folie de la mère.

Je vous laisse découvrir…

Dans la même thématique je vous conseille :

« Une robe couleur de vent » de Sophie Nicholls

Article précédemment sur Canalblog

Sucre noir

Miguel Bonnefoy

Éditions Rivage, août 2017, 19,50 €

Lu pour le club de lecture d’Auf et le cercle littéraire de la médiathèque.

sucre noir

4e de couv. :

Dans un village des Caraïbes, la légende d’un trésor disparu vient bouleverser l’existence de la famille Otero. À la recherche du butin du capitaine Henry Morgan, dont le navire aurait échoué dans les environs trois cents ans plus tôt, les explorateurs se succèdent. Tous, dont l’ambitieux Severo Bracamonte, vont croiser le chemin de Serena Otero, l’héritière de la plantation de cannes à sucre qui rêve à d’autres horizons.
 Au fil des ans, tandis que la propriété familiale prospère, et qu’elle distille alors à profusion le meilleur rhum de la région, chacun cherche le trésor qui donnera un sens à sa vie. Mais, sur cette terre sauvage, la fatalité aux couleurs tropicales se plaît à détourner les ambitions et les désirs qui les consument. 

Mon billet :

Un roman surprenant qui débute par un événement presque surréaliste avec ce bateau posé sur la canopée amazonienne. De cet événement originel vont découler bien des folies. Cela m’a fait penser aux conquistadors du film  « Aguire la colère de Dieu ».

Un commandant qui devient et entraine dans sa chute son équipage. Ce trésor maudit va hanter bien des vies. Il s’en dégage une atmosphère létale. C’est comme si ce trésor faisait ressortir la cupidité cachée au fond du cœur de certains.

La folie de l’or va conduire certains vers la perte de leur âme. C’est presque comme une épreuve pour les cœurs purs. Qui va se laisser corrompre l’âme ? On a un parallèle qui est fait dans la recherche du bonheur dans ce cas aussi certains peuvent se perdre.

On va surtout suivre les parcours de Serena et  Severo. Elle, elle cherche l’éveil de l’esprit et du corps, lui, cherche ce trésor maudit mais chacun va dévier l’autre de sa quête, du moins momentanément.

Ce qui m’a frappé dans cette histoire c’est la notion (distorsion ?) du temps.

Le temps d’inaction sur le bateau. Ces hommes qui passent des mois sans tenter de partir comme si le trésor les aimantaient.

Trois cent ans séparent les deux périodes de cette narration.

Puis dans l’histoire des familles Otero-Brancamonte on a parfois des scènes ou le narrateur dit par exemple pendant 20 ans ils vont faire cela, puis on revient au présent alors on ne sait plus si des jours, des mois ou des années sont passés. On a des références tel que la TSF, le détecteur de métaux, la Ford T, la première guerre mondiale, la photographie,  la mise en place de la poste etc. et en même temps ce lieu semble coupé du monde et du temps.  L’Andalou et le photographe sont les seuls apports extérieurs. Ils ne vont jamais à la capitale et l’Etat ne vient pas à eux, pourtant ils tiennent leurs comptes et vivent dans une structure administrative.  En lisant ce roman je n’ai pu m’empêcher d’avoir une pensée pour « le vieux qui lisait des romans d’amour » de Sepulveda.

Il faut attendre la génération suivante pour qu’Eva Fuego offre une horloge à la ville : « Ce fut à la même époque que l’on installa la première horloge sur le fronton de la mairie, afin que le temps ne soit le privilège de personne » p.185

Il y a une accélération du temps à partir du moment où apparaît Eva Fuego. C’est comme si les incendies  jouaient  un rôle d’accélérateur  qui met le feu aux poudres et se propagent et détruisent tout.

J’ai bien aimé le personnage de Serena dont on ne sait pas si elle vie dans sa bulle ou si elle passe à côté de sa vie ou si au contraire elle sait prendre les trains en marche.  Le fait qu’elle lise les livres sans en connaître la fin, et tout particulièrement celui de « Madame Bovary » je trouve cela très significatif.

Serena n’est pas aussi sereine que le laisse présager son prénom. Severo n’a rien de sévère. Il n’y a que Eva Fuego qui porte bien son prénom peut-être parce qu’il lui a été donné dans des circonstances particulières.

La fin nous laisse songeurs, le trésor ne se révèle qu’à certaines personnes. Il brûle les esprits si on ne sait en faire bon usage.

Ce roman me laisse un peu perplexe il y a un côté elliptique qui rend la lecture assez rapide et dynamique,  cependant on sent qu’il y a matière à un roman plus dense et plus étoffé, les personnages ne demandent qu’à être plus développés, les relations entre caractère et rôle en fonction du sexe sont au stade de l’ébauche.  Est-ce parce que « cent ans de Solitude » hante mon esprit ?

RL 2017

Article précédemment publié sur Canalblog

Dans mon sac il y a… (2)

carnet rouge 1

Chers lecteurs,

Voilà bien longtemps que je ne vous ai pas parlé de ce que contient mon sac… Et si je vous parlais de mon carnet rouge.

C’est un petit carnet qui se ferme avec un élastique qui a perdu toute élasticité, car cela fait bien des années qu’il m’accompagne. C’est un carnet que les fournisseurs donnaient aux artisans avaient pour noter mesures et autres prix des matériaux. Si je vous dis cela c’est pour que vous compreniez que ce n’est pas l’objet en soit qui a de l’importance. Il y a aussi une dimension sentimentale et symbolique. Ce genre de carnet me renvoie à des souvenirs d’enfance avec mon papa, et c’est mon mari qui me l’a offert. La part symbolique c’est qu’il est un lien entre artisanat et ma passion…

Quels mystérieux secrets recèle t-il ?

Pourquoi l’avoir créé ?

carnet rouge 5

Bon l’écriture n’est pas géniale… mais c’était sensé être pratique.

j’avais du noter cette citation lors d’une lecture.

J’ai bien l’impression que j’ai arraché des pages avant ou qu’elles se sont détachées, je ne me souviens pas.

Mon carnet débute par une citation en français et une citation en espagnol. L’une se rapporte à la mer et l’autre la lumière… ceux qui me suivent reconnaitrons là mes petits prismes que l’on retrouve dans mes chroniques lecture.

Il faut remonter à la petite enfance de ma fille. A cette époque ont commencé à fleurir les vides greniers en plus des marchés aux puces et des brocantes. Nous y allions tous les dimanches et ont trouvait beaucoup de livres et de magazines. Et une fois par semaine une petite visite chez Emmaüs. J’ai commencé à collectionner des séries, alors pour ne pas avoir de doubles je devais noter les titres que j’avais déjà… ou inversement les titres qu’il me manquait.

carnet rouge 2
carnet rouge 6

Listes abandonnées… les enfants ont grandit !

Les années ont passé mon fils a hérité des magazines de sa sœur et j’ai continué à en acheter pour compléter les collections. Certains magazines nous avons arrêté de les acheter, j’en ai même donné. Cependant il me reste aujourd’hui des traces de ces moments passés, je ne suis pas certaine que ces listes soient encore valables car il y a eu des déménagements, des petites mains qui sont passés par là… mais je ne déchire pas les pages.

carnet rouge 3

Les couleurs de stylo font partie du charme de ce carnet

En suite il y a des listes d’auteurs chouchous dont je notais les derniers titres publiés… Là j’avoue qu’il faudrait que je le mette un peu à jour…

Depuis que j’ai changé de départements j’achète moins de livres. Les vides greniers sont moins achalandés, Emmaüs un peu plus cher, et puis je deviens plus précise dans mes recherches… faute de place pour les ranger, et de temps pour les lire.

Jusque là ce que je vous raconte vous le faites peut-être déjà…

L’autre utilité de ce carnet c’était de noter les livres que recherchaient les copines, là ça devenait cocasse car il fallait que régulièrement je leur demande si elles les cherchaient encore… Parfois elles étaient avec moi chez Emmaüs et c’est moi qui leur disais… « Tiens il y a le livre que tu cherchais ». Parfois il y avait le doute est-ce que j’avais noté ceux de la trilogie qu’elles avaient déjà ou le contraire… Pourtant ça me paraissait clair quand je le  notais. Je ne citerai personne, mais certaines se reconnaîtrons d’autres ne l’on jamais su…

Autre subtilité j’ai scotché deux pages en laissant juste une ouverture pour glisser un billet de secours au cas où je tombais sur un livre alors que  j’avais oublié mon porte-monnaie… Alors que j’écris cette chronique je suis allée vérifier, ma cachette est vide !

Généralement dans mon sac il y a un petit agenda et un carnet pour noter des choses, mais parfois en changeant de sac il ne restait que ce carnet alors il me servait  pour noter des réflexions, des numéros de téléphones, des rdv, des débuts de chroniques… Il a même servit à jouer avec mes enfants.

Dans ce carnet il y a aussi de précieuses feuilles avec une liste de livres que je réimprime de temps à autres. Quelle est cette liste volante ?  C’est ce que j’ai appelé ma bibliothèque idéale. De quoi est est-elle constituée ? Allez je vous raconte un peu ma vie…

carnet rouge 4

il faut que je les mette à jour car elles datent !

Lorsque j’ai commencé à me connecter sur internet (2003 il me semble) la première chose que j’ai faite c’est de m’inscrire sur un site où je pourrais discuter avec des lectrices. Les hommes étaient rares et ceux qui cherchaient à draguer été vite évincés. C’est là que j’ai découvert un club de lecture créé en 2001 et petit à petit nous avons commencé à être une bande de copines les « potinettes ». Le principe était simple on proposait des livres (plutôt format poche pour que ça soit plus abordable) puis on votait et environ 3 livres étaient sélectionnés. Ensuite il fallait lire ceux pour lesquels on avait voté. Et poster un avis. J’ai commencé à noter ces titres. Comme nous venions d’horizons différents et que nous avions toutes des goûts différents j’ai commencé à m’ouvrir à d’autres lectures. Avant cette période j’avais tendance à lire tout ce qu’un auteur avait publié, c’était  difficile de sortir d’un univers pour aller dans un autre.

Ce club continue même si aujourd’hui le site est moins agréable à utiliser et que Facebook et la vie en a éloigné beaucoup. Parfois dans les chroniques lectures vous voyez « club auf » et bien c’est cela. Une des potinettes à même créé un blog pour répertorier ses choix, puis elle a passé la main… Blog du potinoir .

Dans ce carnet il y avait aussi des listes de livres pour différents challenges auxquels j’essayais de participer sur le net ou pour moi-même…

Ce carnet est bien fatigué et bien taché … et même si je ne m’en sers peu aujourd’hui j’ai du mal à l’abandonner. Aujourd’hui  le téléphone portable pourrait le remplacer mais Ramettes aime le papier.

Avant la mode ce carnet était associé avec l’agenda de la même taille et le carnet de notes avec mes to do list… une sorte de Midori pas bien fait !

NB : je ne transporte jamais mon bullet journal.

Ce carnet c’est aussi les prémisses de mon blog, cela fait partie de ma formation avant de créer le blog. 

Je ne sais pas si ce message vous à plu et si vous y avez trouvé un certain intérêt… mais si vous aussi vous avez un carnet dans votre sac n’hésitez pas à en parler en commentaire.

Merci à ceux qui sont arrivé au bout de ses plus de mille mots sur mon petit carnet rouge ! Et encore je n’ai pas tout raconter car il en vécu de drôles d’histoires…

Je vais peut être en refaire un plus actualisé… ou pas…

A bientôt.

Article précédemment publié sur Canalblog

Intérieur nuit

Marisha Pessl

Trad. américain Clément Baude

Folio, 2017, 850 p., 9,49 €

Mes lectures folio

Club de lecture AUF

4e de couv. :

Un génie, un maniaque, une arnaque? Qui est vraiment Stanislas Cordova, ce réalisateur de films d’horreur auquel on voue un culte acharné et qui vit reclus dans une vaste propriété? Bannis des cinémas, ses longs-métrages sont projetés lors de séances clandestines qui tiennent plus du rite satanique que du divertissement. Le journaliste Scott McGrath a tenté de percer son mystère et y a laissé son mariage et sa carrière. Quelques années plus tard, quand la fille du cinéaste est retrouvée morte dans un entrepôt de Manhattan, McGrath décide de reprendre l’enquête, quitte à devenir un personnage de plus dans l’univers paranoïaque de Cordova…
Marisha Pessl joint la virtuosité d’une Donna Tartt à la science de l’intrigue d’une Gillian Flynn dans ce thriller quise double d’une réflexion sur la puissance de la fiction. Addictif.

Mon billet :

Ce roman fait partie de ces histoires qui semblent tirées d’histoires vraies. Des documents  viennent corroborer les dire de l’autrice. Ici ils sont même reproduits comme des photos ou des captures d’écran pour les recherches sur le net. C’est comme si le lecteur regardait par-dessus l’épaule du narrateur. On le regarde en train d’examiner des articles de journaux, des rapports de police etc. C’est très troublant.

D’un point de vu littéraire c’est très impressionnant et intéressant car l’autrice à écrit dans différents genres. Elle ne sais pas contenté d’un simple dialogue pour nous parler d’une conversation téléphonique qui a eu lieu quelques années auparavant on a une retranscription avec des corrections et des notes manuscrites.

Tous ces documents font partie de la narration, il est hors de question de les laisser de côté, ce ne sont pas des documents annexes, ils apparaissent lorsque le narrateur les a entre les mains. Ils ont une influence sur l’histoire. Attention c’est parfois écrit plus petit. Sans parler des textes en blanc sur fond noir pour reproduire les articles de magazine.

Le narrateur à la première personne est un journaliste qui a vu sa vie basculer lorsqu’il a voulu démontrer qu’un cinéaste célèbre est un monstre. C’est comme si le passé rattrapé les protagonistes lorsque la fille de ce cinéaste est trouvé morte.

Le côté thriller nous plonge dans les méandres du mal. Intérieur nuit nous conduit dans les souterrains, les tunnels dans la part d’ombre où certains individus laissent libre court à leur part maudite. Ce roman est dans la collection blanche et non pas celle des thriller.

Un suicide devient vite suspect lorsque la victime est mystérieuse et  qu’elle est la fille d’un homme encore plus énigmatique Mais il n’y a pas d’enquête de police pour un suicide, pas d’enquête de détectives privé puisque la famille ne communique pas Alors qui va chercher le petite bête ? Un journaliste qui a vu sa carrière tomber au fond d’un puits à trop titiller ce fameux cinéaste, ses deux acolytes : un drogué qui a connu la victime dans des circonstances particulières et une apprentie comédienne qui l’a croisée cette fameuse nuit Un trio bancal pas très doué qui ne passe pas inaperçu

On va faire le chemin  à l’envers Où était-elle avant sa chute ? Dans un club on découvre Nora qui est restée fascinée par la jeune femme mais avant ce soir-là ? la dernière localisation connue remonte à une dizaine de jours avant sa mort Un clinique et là aussi on découvre qu’elle a fasciné quelqu’un et bouleversé sa vie et ainsi de suite … j’arrête là car je vais vous dévoiler l’intrigue…

Ce roman joue beaucoup avec le clair obscur. Tantôt la lumière éblouie pour mieux cacher et tantôt l’obscurité met l’accent sur ce qu’elle est censée cacher. Prenez par exemple la première scène la fille au manteau rouge sous le réverbère, c’est quand elle est dans l’ombre qu’on veut savoir ce qu’elle pense et ce qu’elle fait et c’est ce qu’on doit découvrir.

Il y a beaucoup de personnages sombres voire glauques, tous semblent perturbés par certaines rencontres.

Marisha Pessl a  cependant glissé des scènes un peu rocambolesques, absurdes et drôles pour laisser respirer le lecteur. Alors oui on sourit parfois. Je pense notamment à la scène dans l’asile où rien ne se passe comme notre héros l’avait prévu.  Ou encore lorsqu’il voit Nora griffonner dans un carnet avant de réaliser qu’il l’a acheté  chez un relieur pour un certain prix. Il y a aussi des moments tendres. Il n’y a pas que de la noirceur dans ce roman.

On va donc suivre des êtres cabossés de la vie jusqu’au lieu le plus reculé possible…

J’ai été surprise par la rapidité de lecture. Marisha Pessl prend  son narrateur et  le lecteur et ne les lâche plus. Dans quel état finissons-nous ?!!!

Je remercie Folio de leur confiance.

Article Précédemment publié sur Canalblog

Qui touche à mon corps je le tue

Valentine Goby
Folio, 2010, 144 p.,

Parlons Livres 66

4ème de couv :
 « Marie G., faiseuse d’anges, dans sa cellule, condamnée à mort, l’une des dernières femmes guillotinées. 
Lucie L., femme avortée, dans l’obscurité de sa chambre.
Henri D., exécuteur des hautes œuvres, dans l’attente du jour qui se lève.
De l’aube à l’aube, trois corps en lutte pour la lumière, à la frontière de la vie et de la mort. »

Valentine Goby.

Ma Chronique

Le thème proposé en ce mois de mars 2015, n’est pas un thème inconnu pour moi. Il se trouve que depuis le début de l’année j’ai lu trois autres livres forts où l’état de femme est au centre de l’intrigue.(1)

« Qui touche à mon corps je le tue » avec un tel titre on entre déjà dans vif du sujet. Au fils des vies qui se dévoilent on va découvrir se qui se cache derrière ce titre.
La femme, son corps et son esprit, parfois on lui nie l’un ou l’autre voir les deux et plus encore.
La thématique de cette lecture commune était un titre avec un prénom ou que cela parle de la femme. J’ai choisi ce roman car c’est un livre que j’ai essayé de lire à plusieurs reprises et que j’ai du reposer car ce n’était pas le moment. Aujourd’hui, c’était le bon moment semble-t-il… ne vous y trompez pas il est assez bref, mais vous le reposerait de temps en temps car il est intense, il vous prend au ventre … Valentine nous emporte dans des émotions fortes.
Il ne s’agit pas d’un livre qui traite sur pour ou contre l’avortement, les deux positions seront présentes, Valentine Goby va au-delà de ce clivage.
On a trois personnages que rien ne laisse présager que leurs destins se croiseraient. On a Lucie L. celle qui veut avorter, Marie G. la faiseuse d’ange, et Henri D. l’exécuteur des Hautes Œuvres … et la mort qui rode dans ce Paris sous occupation Allemande.
Valentine Goby va nous raconter trois parcours différents mais où il est question de rapport à la mère et des conséquences sur leur avenir. Ils ont tous trois des failles et blessures émotionnelles et psychologiques.
Valentine Goby a choisi de montrer l’évolution et ne s’est pas contenté de dire « ils sont comme ça aujourd’hui parce qu’ils ont vécu ça durant leur enfance et jeunesse », c’est plus complexe.
Elle nous parle des meurs en France fin XIX début XX siècle. Elle nous remets dans le contexte… l’histoire se termine le 30 juillet 1943.
La notion de classe et position sociale a une grande importance. Par exemple :
La bonne à tout faire dit qu’elle est blanchisseuse.
Le bourreau crée une entreprise de cycle pour ne pas dire à son fils qu’il est exécuteur officiel.
Les thématiques touchant à la propreté et de la souillure sont omniprésentes.
Les trois personnages se voient comme des êtres transparents qui s’effacent…
La mère de Lucie L. tisse la laine.
Les parents d’Henri D. travaillent dans une usine de bonneterie, et tissage industriel.
Et Valentine Goby tisse des scènes qui racontent alternativement les souvenirs de chaque personnage.
Il est beaucoup question de couleur et de lumière dans ce roman.
L’écriture de Valentine Goby nous entraîne dans l’intimité de ses personnages qui ont plus ou moins existé dans la vraie vie.
Chacun à leur manière ont recherché que leur vrai Moi soit révélé pour se sentir exister. Valentine Goby leur donne corps, un corps, leur corps et leur âme vont rentrer en symbiose. 
(1) « La garçonnière » Hélène Gremillon (auteur de « le confident ») –  « Le gardien invisible »  Dolores Redondo – « Jeanne » Patrick Da Silva

Article précédemment publié sur le blog Parlons livres 66, mon ancien club de lecture.

Les déferlantes

Claudie Gallay,

2008, J’ai lu (2010), 539 p.

Grand Prix des lectrices Elle.

LU DANS LE CADRE D’UNE LECTURE COMMUNE AVEC LANGUE DELIEE

LU DANS LE CADRE DU CLUB DE LECTURE D’AUF

 4 e de couv :

La Hague… Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu’il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d’hommes. C’est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier depuis l’automne. Employée par le Centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs. La première fois qu’elle voit Lambert, c’est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d’un certain Michel. D’autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l’ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L’histoire de Lambert intrigue la narratrice et l’homme l’attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.

Mon Avis :

La narratrice, surnommée la ténébreuse, observe. Son travail, c’est de surveiller les oiseaux migrateurs, comme pour eux elle a les sens en éveil pour examiner leurs attitudes. Elle est un catalyseur.

Dans un long monologue intérieur elle nous dévoile ces souffrances de femme en reconstruction. Elle est venue là comme si elle allait au bout de monde pour oublier, mais tout est encore à fleur de peau.

Elle va mettre à jour des secrets, des non-dits et des souffrances qui lient : Lambert, Lili, Théo, Florelle, La mère et Michel.

D’un autre côté on a Max, Morgane et Raphaël qui forment un groupe aussi de gens en souffrance émotionnelle.

J’ai beaucoup aimé la thématique des éléments : la terre (la plage, la falaise, les animaux de la ferme), air (la lumière, le vent), les oiseaux, l’eau (la mer, les vagues, les déferlantes, la pluie) et le feu (soleil, la lumière, le phare).

Nous avons aussi une galerie de portraits qui nous montre des être bouleversés et bouleversants, des écorchés vifs.

-Raphaël, le sculpteur qui a été marqué par un voyage à Calcutta et par les gens qui l’entourent.

Morgane La sensuelle qui est à la recherche d’un but qui tend vers le départ.

Ila petite fille singulière qui cherche le contact.

Mr Anselme qui vit avec le souvenir de Prévert qu’il a côtoyé jusqu’à sa mort. 

Les chapitres sont courts, non numérotés, comme si des idées étaient développées les unes après les autres … ça rend la lecture fluide. Je ne me suis pas rendu compte et en quelques jours j’ai été happée par l’histoire.

Il y a tout un travail à réaliser sur les surnoms donnés aux personnages : la ténébreuse, le vieux, la vieille, Nan, la Cigogne, Tom pouce, La bête…

La narratrice se met en retrait et pose des questions pour qu’on ne lui en pose pas. C’est vers la fin qu’elle arrive à partager son expérience avec certains.

Ce roman montre des gens qui vivent le deuil d’êtres chers de façon différente… Comment vivre après est une question qui sert de fil conducteur.

Citation :

« Les questions, les réponses, ce complexe tricotage de mensonge et de vérités. Les choses dites en décallé, celles dites seulement en partie et celles qui ne le seront jamais. Toutes les teintes du contre-jour. » p.196

NB :

Ce roman me donne envie de lire « Les vagues » de Virginia Woolf… Livre qui n’a rien à voir et que je n’ai pas… Un livre me donne parfois envie d’en lire un autre !

Article précédemment publié sur Canalblog

Kafka sur le rivage

Haruki Murakami

Trad. Corinne Atlan

Éditions Belfond, 2003, 619 p.

LU DANS LE CADRE DU Challenge Livre’deux pour Pal’addict *2*

LU DANS LE CADRE DU CLUB DE LECTURE D’AUF

C’est mon bînome Delcyfaro qui a choisi ce roman dans ma Pal

Excellent choix !

4 e de couv :

Kafka Tamura, quinze ans, fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. Nakata, vieil homme simple d’esprit, décide lui aussi de prendre la route, obéissant à un appel impérieux, attiré par une force qui le dépasse. Lancés dans une vaste odyssée, nos deux héros vont croiser en chemin des hommes et des chats, une mère maquerelle fantomatique et une prostituée férue de Hegel, des soldats perdus et un inquiétant colonel, des poissons tombant du ciel, et bien d’autres choses encore. Avant de voir leur destin converger inexorablement et de découvrir leur propre vérité.

Mon petit mot :

C’est avec un peu d’appréhension que j’aborde ce gros pavé. Mon premier Murakami. Je suis impressionnée car il y a beaucoup d’avis enthousiaste.

On entre dans un roman « étrange et pénétrant ». Une histoire bien complexe. On a la réalité, l’onirisme, et une frontière entre la réalité et une autre dimension.

Plusieurs thèmes s’entremêlent, notamment celui du sang : l’élément liquide et vital, l’hémophilie, les menstruations, le sang qui coule (poignards baïonnettes).

Du thème du sang découle aussi  la thématique des gènes, du déterminisme, du destin de l’homme.

Le thème du labyrinthe qui est induit du thème du sang qui circule dans le corps à la recherche d’une sortie.

Nous voilà avec le thème de la mythologie, Œdipe, Thésée, avancer sans se retourner. Toujours aller de l’avant quoi qu’il arrive, nous sommes prédestinés.

Puis vient aussi toute la thématique sur le temps qui s’écoule, qui s’arrête, qui reste en suspens, qui s’accélère.

Les personnages prennent conscience du vide de leur vie, le vide dans leur cœur et leur esprit.

On a une présence de la nourriture très importante, soit on se nourri, soit cela représente la tradition, soit cela rythme la vie.

Nous avons tout ce qui concerne la tradition, l’initiation, la continuité, le cycle de la vie.

Le thème de l’initiation et de la prise de conscience qua chacun a un rôle dans la société.

Kafka reçoit une initiation à la vie en tant qu’adolescent. Hoshino lui va être initié une fois adulte.

Les personnages sont très attachants et complexes.

Pour les amoureux des chats il y a des scènes amusantes et un épisode très violent. J’ai beaucoup aimé les conversations entre Nakata et  les chats. Sans parler de la scène avec Hoshino.

C’est un roman très riche et qui m’a fortement impressionné et il y a beaucoup de choses à en retirer et ce n’est pas en quelques lignes que l’on peut le faire.

Je remercie mes copines de m’avoir incité à le lire et je ne peux que le conseiller.

C’est un roman « fantastique » dans tous les sens du terme. Je le mets dans les rangs des chef d’œuvre.

Pensez-vous que Murakami aura le Prix Nobel de littérature cette année ?

A bientôt pour d’autres découvertes.

challenge3

NB : lecture fini le 15 septembre 2012

Article précédemment publié sur Canalblog

Les visages

Jesse Kellerman

Sonatine (ou points) 2009, 537 p.

Club de lecture d’AUF

Lorsque Ethan Muller met la main sur une série de dessins d’une qualité exceptionnelle, il sait qu’il va enfin pouvoir se faire un nom dans l’univers impitoyable des marchands d’art. Leur mystérieux auteur, Victor Crack, a disparu corps et âme, après avoir vécu reclus près de quarante ans dans une maison délabrée. Dès que les dessins sont rendus publics, la critique est unanime : c’est le travail d’un génie. Mais les ennuis commencent lorsqu’un flic à la retraite reconnaît sur certains portraits les visages d’enfants victimes des années plus tôt d’un mystérieux tueur en série. Ethan va alors se lancer dans une enquête qui va bien vite virer à l’obsession.C’est le début d’une spirale infernale à l’intensité dramatique et au coup de théâtre final dignes des plus grands thrillers.

Ma chronique :

J’ai toujours du mal avec les best-sellers et j’ai donc mis bien longtemps avant de répondre aux sirènes du matraquage publicitaire. Ce qui m’a fait sauter le pas c’est de le voir proposé en partenariat Livr@ddict dans la collection Points.2. Mais, j’ai choisi une édition classique… Je ne le sens pas le format Points.2 !

J’ai bien apprécié ce thriller à cause de sa construction au service de l’intrigue en elle-même. Nous avons un narrateur qui d’entrée nous annonce qu’il va nous raconter une histoire qui lui est arrivé et qu’il va retranscrire comme il l’a vécu et qu’on ne s’attende pas à des scènes d’action et des courses poursuites. Il précise qu’il a choisi le roman policier car c’est le genre qui lui semble convenir le mieux, et qu’on ne doit pas oublier qu’il n’est pas écrivain mais marchand d’Art. Je trouve ce ressort littéraire amusant quoique inquiétant… on dirait soit il s’agit de  fausse modestie,  soit il veut nous signaler : ne vous attendez pas à chez d’oeuvre c’est juste un « bouquin » ! 

Afin de garder la vision à travers ce narrateur, le narrateur a inséré des « interludes » pour qu’on ait une vision plus large de l’histoire. Ce qui met le lecteur dans son camp, on se dit qu’on en sait plus que le pauvre narrateur qui erre dans ses spéculations.

Le narrateur se débat dans sa propre vie et sur le cheminement chaotique de sa construction. Là, je n’ai pu m’empêcher de penser à Jonathan Kellerman, le père de Jesse Kellerman qui écrit des romans policiers sous l’angle des conséquences des traumatismes vécus par des enfants qui se débattent dans leur chemin vers la vie adulte. Je sais que ça ne se fait pas de comparer le fils avec ses deux parents écrivains !

J’ai bien aimé la partie où Ethan interroge les habitants de Muller Courts.

On voit  Ethan évoluer dans un monde où le dédain, l’ironie et le mépris créent un prisme déformant et  est un mode de vie qui ronge les âmes.

Le monde de l’Art y est au coeur de l’intrigue. Le thème de la création de l’oeuvre. Qui décide de ce qui est une oeuvre d’Art ? Comment un objet du quotidien peut devenir autre chose et acquérir un nouveau statut avec une valeur. Qui donne la valeur à cette création, qui l’interprète, qui est le créateur? L’oeuvre de Victor Crack est inclassable et pourtant à un moment donné Ethan Muller va la mettre en lumière, lui donner vie. De là, vont découler un enchaînement de questionnements jusqu’à la remise en question du petit théâtre qu’il a créé autour de lui pour donner un but à  sa vie. Comment distinguer parfois le vrai du faux. Les « interludes » renvoient à l’Histoire de l’Amérique, au thème du rêve américain. Cette alternance crée un suspens.

Ethan cherche à donner un sens à sa vie en rejetant ses racines qu’il croît connaître. Il recommence la même erreur quand il va déchiffrer les dessus de Victor Crack. Toutefois là, il va se donner une chance de comprendre l’oeuvre d’Art.

Les personnages féminins sont intelligents et terre à terre, elles contrôlent leurs passions.

Je ne crierais pas au génie mais l’histoire est bien menée. Mais je suis contente d’avoir découvert l’écriture de ce jeune écrivain. on va voir la suite de sa carrière.

A bientôt.

NB : roman finit vers le 15 juillet 2011… Il était temps que je mette cette chronique en ligne.

Qui en parle ? Delcy …

Article précédemment publié sur Canalblog

De l’eau pour les éléphants

Sarah Gruen

Éditions Albin Michel, 2007, 403 p.

Club AUF

Le film sort au mois de mai (bande annonce) mais il me semble qu’il n’y a que la partie du passé qui a été pris en compte.

4 e de couv : Ce roman pas comme les autres a une histoire exceptionnelle : en quelques mois, il a fait d’une inconnue un véritable phénomène d’édition, le coup de cœur de l’Amérique. Durant la Grande Dépression, dans les années 30, les trains des petits cirques ambulants sillonnent l’Amérique. Jacob Jankowski, orphelin sans le sou, saute à bord de celui des frères Benzini et de leur  » plus grand spectacle du monde « . Embauché comme soigneur, il va découvrir l’envers sordide du décor où tous, hommes et bêtes, sont pareillement exploités, maltraités. Sara Gruen fait revivre avec un incroyable talent cet univers de paillettes et de misère qui unit Jacob, Marlène la belle écuyère, et Rosie, l’éléphante que nul jusqu’alors n’a pu dresser, dans un improbable trio. Plus qu’un simple roman sur le cirque, De l’eau pour les Éléphants est l’histoire bouleversante de deux êtres perdus dans un monde dur et violent où l’amour est un luxe que peu peuvent s’offrir.

Mes impressions de lecture :

J’ai eu envie de lire ce roman par le bouche à oreille, ou plutôt par les commentaires des copines du net. D’ailleurs pas moyen de retrouver leur chronique… 

Roman très documenté sur le cirque. Les photos qui illustrent le livre sont très pertinentes, mais c’est dommage qu’il n’y ai pas de légende. On est dans l’Amérique de la prohibition où on met des produits nocifs dans l’alcool frelaté pour le rendre impropre à la consommation et ceux qui transgressent la règle meurent empoisonnés. Nous sommes dans l’Amérique d’après 1929, la crise touche tous les milieux. Des hommes se retrouvent sur le bord de la route dans tous les sens du terme. On y voit aussi l’hypocrisie par rapport à la prostitution.

J’ai beaucoup aimé le parallèle entre le le vieil homme du présent et le jeune homme du passé. L’homme en construction et l’autre en déconstruction. On fait aussi un parallèle entre le jeune homme aspiré par le groupe qui perd son individualité qui doit suivre les codes de son groupe social et le vieil homme perdu dans sa maison de retraite qui doit aussi suivre les normes de son groupe … par exemple : dans un cas il doit manger à une certaine place pour tenir son rang, dans l’autre il doit être à la table qu’on doit lui assigner. Dans les deux cas des représailles pourraient avoir lieu.

A tout à âge il faut s’imposer pour « le respect » de ses choix. L’affrontement et souvent inévitable. Le prix à payer est parfois dur.

La chute est excellente, une belle pirouette à la vie.

Je vous laisse découvrir cette belle lecture, très fluide et qui vous embarque dans le monde du voyage.

Citation :

Chapitre 1 :

« On se met à oublier des mots : ils sont sur le bout de la langue – le hic c’est qu’ils y restent ! on va chercher quelque chose, et en cours de route, on ne se rappelle pas quoi ».

je ne suis pas âgée mais ça m’arrive et c’est agaçant !

A bientôt

Elle s’appelait Sarah

Elle s’appelait Sarah

Tatiana de Rosnay

Le livre de poche, 2010, 439 p.

Sortie du film : 13 Octobre 2010

Club de lecture d’auf

4 e de couv :

Lorsque  Sarah, 10 ans, est brutalement tirée de son sommeil pour être emmenée avec ses parents, elle pense revenir très vite et cache innocemment son petit frère dans le placard secret de l’appartement. Mais c’est au Vélodrome d’hiver que Sarah, comme des milliers d’autres juifs en cette nuit de juillet 1942, est conduite… Lorsque 60 ans plus tard, Julia, journaliste, se voit confier la rédaction d’un article sur les rafles du Vel d’Hiv, elle découvre avec horreur l’histoire de Sarah, et le visage de la petite fille ne la quitte plus. contre l’avis des siens, Julia décide de faire la lumière sur des événements qui ont à jamais changé des vies, et cela même au prix de ce qu’elle a de plus cher au monde…

Mon avis…

Je ne sais pas ce que je peux dire de nouveau vue le succès de ce roman.

L’alternance entre l’histoire en 1942 et 2002 crée un suspens. Dans les premiers chapitres la violence du passé et le calme du présent joue avec deux sentiments. Le passé et le présent comme deux histoires parallèles s’entrecroise pour arriver à la jonction des deux histoires. On sent venir la chose sans savoir quand et comment la bulle du secret va éclater… J’avoue que autant malgré les horreurs j’étais parvenue à me contrôler autant là la boule qui s’était formé dans ma gorge à éclaté… bon j’en dis pas plus mais vous reconnaîtrez facilement ce moment… La deuxième émotion violente que j’ai eu c’est quand le carnet de Sarah est retrouvé et lu.

Une autre chose que j’ai noté c’est l’emploi de la dénomination de « la petite fille » au début de l’histoire et en parallèle à la fin de l’histoire. L’effet de cet effet de style est très intéressant la personne déshumanisée ou universelle.

Certains dirons que ce roman n’apprend rien de nouveau, je ne pense pas que ce soit le but premier, par contre ce qui m’a interpellé c’est le sujet des appartements… Je sait que les familles on été déportées, spoliées massacrées etc. mais je ne me suis jamais arrêtée à ce que devenaient les appartement vides et se que le relogement représentait. Mon esprit ne faisait pas la relation entre le fait de se loger « innocemment » dans un appartement et se loger au détriment de familles. Je ne sais pas si me m’exprime bien. C’est un peu se qui se passe quand Josuah dit à Julia : ton article aurait été parfait si tu avais mis le témoignage de policiers. Cette réflexion je me l’étais faite tout en me demandant quel point de vue serait montré le sincère, le repentant ou le témoignage où le temps à passé et ou la mémoire reconstruit les événements.

D’autres diront qu’ils ont entendu parler de ce sujet à l’école ou de la part des grands-parents, mais comme dans le roman de Tatiana je crois qu’il y a eu beaucoup de silence, la honte du survivant etc. J’ai souvenir qu’à la sortie du film « Holocauste » des débats ont mis en évidence ses problèmes là.

Cette année j’aurai lu « Le journal d’Anne Frank » et « elle s’appelait Sarah », il y a quelques années j’ai lu « Suite française »  d’Irène Némirovsky, (pourtant je ne suis pas une adepte de cette période de l’histoire) et dans chacun j’ai aimé les éclairages différents sur les événements tragiques. Je ne me sens pas encore de lire « Si c’était un homme » de primo Lévi ou d’autres textes de cette période. 

Le film sort aujourd’hui… je suis curieuse de voir comment il a été adapté. Je ne sais pas encore quand j’irais le voir.

Ps : Julia cite une nouvelle de Poe qui lui avait fait faire des cauchemars : Le cœur révélateur , en cliquant sur le titre vous ouvrirez un lien pour une version audio.

En conclusion j’ai pris du plaisir, si on peut dire vue le sujet, dans l’écriture de Tatiana de Rosnay.