Camille Brissot

Chers lecteurs,

J’adore faire des listes pour retrouver plus facilement certains documents. Je vais rassembler dans cet article les titres que j’ai lu de Camille Brissot avec les liens vers les chroniques de ce blog. Cela me permet aussi de mettre à jour ce blog en rapatriant les articles un peu disséminés sur la toile. C’est par ordre de parution du plus récent au plus ancien.

Vous aurez compris que s’il y a autant de titres c’est que j’adore ce qu’écrit Camille Brissot, et j’ai la chance d’avoir depuis quelques années des partenariats avec les Éditions Syros. Ce que j’aime dans l’œuvre de Camille Brissot c’est notamment cette frontière entre les vivants et les morts. L’émotion dû au deuil et parfois allégée d’humour et de tendresse.

J’espère que cet article vous donnera envie de découvrir les romans de Camille Brissot. Elle en a écrit bien d’autres : son site. Lesquels avez-vous déjà lu ?

« Trois jours dans la peau d’un garçon » Camille Brissot

4e de couv.:
Dans la peau d’un autre… suspense et émotions garantis ! 
Alors qu’ils visitent une fête foraine high-tech, Charlie et Sam se font piéger dans une attraction secrète, interdite au public. Et voici Charlie, la fille la plus cool du collège, dans le corps de Sam, le loser absolu au physique ingrat. Et vice versa. Le cauchemar ! Ils vont pourtant vivre l’expérience la plus forte de leur vie.
(nouvelle édition de « dans la peau de Sam »)

« Mystère à Minuit. T3 Le lac aux esprits » Camille Brissot

4e de couv. :

Pourquoi Balti est-il le plus ancien fantôme de Minuit, la ville la plus hantée du monde ?
Comment calmer le fantôme en colère qui a décidé d’effrayer les touristes du Grand Hôtel de Minuit ? Voilà une mission délicate pour Victor, Tamara et leur ami fantôme Balti… Mais il y a bien pire : le réfectoire du collège, en travaux, vient de s’effondrer. Sous les décombres se trouve une crypte secrète, qui renferme… le tombeau de Balti !

mystère à minuit 2

« Mystères à minuit. T2 Le cercle des sorcières » Camille Brissot

Dans la ville la plus hantée du monde… les fantômes sont en danger.

Minuit se prépare à une soirée d’Halloween mémorable. Une équipe de tournage va réaliser un film sur la ville et ses fantômes ! Les touristes sont plus nombreux que jamais. Mais soudain, les fantômes commencent à disparaître mystérieusement… Une mission très risquée pour Victor, Tamara, et leur ami fantôme Balti !

mystères

« Mystères à minuit. T1. La ville la plus hantée du monde » Camille Brissot

4e de couv. :

Bienvenue à Minuit, 3 500 habitants, 736 fantômes !!! Mais pour les voir, il ne suffit pas d’y croire… Minuit est la ville la plus hantée du monde. Mais seul Victor, 12 ans, voit les fantômes pour de vrai ! Lui et son ami fantôme Balti (12 ans aussi, mais depuis plusieurs siècles) proposent leurs services de chasseurs de mystères… Pour les trouver, rendez-vous dans la cour du collège, sur le banc près de l’Arbre à foudre. Si vous l’osez !

« 21 printemps comme un million d’années » Camille Brissot

4e de couv. :

Que feriez-vous si vous appreniez qu’il vous reste peu de temps à vivre ? Le nouveau roman young adult de Camille Brissot.
Victor et Juliette. Amis depuis toujours, ils se connaissent par cœur. Elle fait tellement partie
de sa vie qu’elle habite presque chez lui, il sait décrypter le moindre de ses éclats d’humeur,
bons ou mauvais. Car Juliette est difficile à saisir, toujours en mouvement. Elle est capable
de partir seule au bord de l’océan sur un coup de tête, et de revenir comme si de rien n’était,
avec ses secrets. Elle vit intensément, sans penser à l’après, et Victor la suit, l’attend, prêt
à la rattraper si elle trébuche. Cette histoire, Victor la raconte à une bande de filles très jeunes qui l’écoutent les yeux écarquillés. Elles ont connu Juliette à l’hôpital et veulent tout savoir de celle qui sera à jamais leur héroïne…

« Ceux des limbes » Camille Brissot

4e de couv. :
Du haut du Mont-Survie, Oto admire chaque jour la forêt qui l’encercle à perte de vue. Elle est si belle qu’il en oublierait presque ce qui se tapit sous les arbres. Mais lorsque la montagne s’endort, que les lumières s’éteignent et que les voix s’effacent, le vent résonne d’un chant inhumain, effroyable : le gémissement des limbes, les victimes de l’épidémie. Bientôt, Naha devra passer plusieurs jours et plusieurs nuits dans la forêt. Oto refuse de rester cloîtré en espérant le retour de celle qu’il aime plus que tout. Quitte à être une proie de plus, il va sortir lui aussi.

« Dans la peau de Sam » Camille Brissot

4e de couv. :

Alors qu’ils visitent une fête foraine ultra high-tech, Charlie et Sam se font piéger dans une attraction secrète, interdite au public… Charlie, la fille la plus populaire du collège, se retrouve dans le corps de Sam, le garçon loser dont tout le monde se moque. Et vice versa. L’enfer ! Obligés de vivre chacun la vie de l’autre, Charlie et Sam font l’expérience la plus délirante et la plus forte de leur existence.

maison des reflets

« La maison des reflets » Camille Brissot

4e de couv. :

Depuis 2022, les Maisons de départ ressuscitent les morts grâce à des reflets en quatre dimensions qui reproduisent à la perfection le physique, le caractère, et le petit je-ne-sais-quoi qui appartient à chacun. Les visiteurs affluent dans les salons et le parc du manoir Edelweiss, la plus célèbre des Maisons de départ, pour passer du temps avec ceux qu’ils aimaient. Daniel a grandi entre ces murs, ses meilleurs amis sont des reflets. Jusqu’à ce qu’il rencontre Violette, une fille imprévisible et lumineuse… Bien vivante.

Mystères à Minuit T. 3. Le lac aux esprits

Camille Brissot

Éditions Syros, avril 2021, 214 p., 9,95 €

Mes Lectures Syros

Chronique jeunesse du Mercredi

4e de couv. :

Pourquoi Balti est-il le plus ancien fantôme de Minuit, la ville la plus hantée du monde ? 

Comment calmer le fantôme en colère qui a décidé d’effrayer les touristes du Grand Hôtel de Minuit ? Voilà une mission délicate pour Victor, Tamara et leur ami fantôme Balti… Mais il y a bien pire : le réfectoire du collège, en travaux, vient de s’effondrer. Sous les décombres se trouve une crypte secrète, qui renferme… le tombeau de Balti !

Mes impressions de lecture : coup de coeur

Nous voici dans la troisième aventure de Balti et Victor, Tamara est venue compléter le trio dans le tome 2. Chacun à sa particularité et donc son rôle dans l’histoire et la résolution du mystère.

Lorsqu’on suit une série on a toujours la crainte que la prochaine aventure soit moins excitante que la précédente et bien je vous assure que ce n’est pas le cas dans celle-ci !

Si vous me suivez vous savez que j’ai un coup de cœur pour cette série. Je vous conseille de la lire dans l’ordre car bien qu’une enquête soit complètement résolue  dans l’histoire il y a d’autres enquêtes « secondaires » celles qui vous rendent accro à une série, celle dont la résolution ferme un cycle.

Les personnages sont attachants et chacun a sa propre quête. Cependant on se rend vite compte qu’ils ne peuvent avancer qu’en conjuguant leurs talents.

Ce que j’aime dans cette série c’est que chaque personnage devient le personnage central au cours de l’histoire. Les autres personnages vont le seconder, l’accompagner et lui permettre de progresser. Une amitié qui se renforce à chaque nouvelle aventure.

Nos trois personnages vont progresser et des changements vont se produire entrainant avec eux une partie de leur entourage.

La palette d’émotion est assez vaste pour qu’on soit emporté avec les personnages dans un ascenseur émotionnel important. On s’amuse, on pleure, on rit…

J’avoue que c’est le côté drôle qui me plaît, drôle dans tous les sens du terme. C’est très visuel. A quand une version animée ? C’est bizarre dans ma tête ce n’est pas avec des acteurs réel que j’imagine mais en dessin animé. Et vous ça vous dirait ?

J’ai eu plaisir à retrouver la ville de Minuit et se habitants vivants et morts.

En parlant de ville, j’aime beaucoup la carte à l’intérieur du roman.

Ce que j’aime aussi dans cette série c’est la thématique du passage, de l’entre-deux, de l’impermanence. Il y a aussi cette notion de point de bascule avec le besoin de rétablir l’équilibre.

C’est une narration très dynamique et rythmée qui plaira aux jeunes lecteurs qui aiment la petite touche fantastique.

Vous avez vu je ne vous ai rien raconté pour garder le suspens et titiller votre curiosité de lecteur. Ah si je peux rajouter qu’on a 10 ans quand on lit l’histoire et ça fait du bien.

C’est avec impatience que j’attends la prochaine aventure !

Je remercie les Éditions Syros de leur confiance.

Qui en Parle ?

Jangelis (bientôt)

Sur ce blog vous pouvez aussi lire mes avis sur :

« Mystère à minuit. Tome1. La ville la plus hantée du monde « 

« Mystère à minuit. Tome 2 . Le cercle des sorcières »

Mystères à minuit T. 2. Le cercle des sorcières

Camille Brissot
Editions Syros, coll. OZ, Oct 2020, 213 p, 9,95 €


Mes lectures Syros

mystère à minuit 2

Dans la ville la plus hantée du monde… les fantômes sont en danger. 

Minuit se prépare à une soirée d’Halloween mémorable. Une équipe de tournage va réaliser un film sur la ville et ses fantômes ! Les touristes sont plus nombreux que jamais. Mais soudain, les fantômes commencent à disparaître mystérieusement… Une mission très risquée pour Victor, Tamara, et leur ami fantôme Balti !

Mes impressions lecture :

Je vous présente aujourd’hui un roman que j’attendais avec impatience. C’est le deuxième volet d’une série jeunesse. J’avais été sous le charme du premier et cette fois-ci la magie à encore opéré. Un an sépare les deux aventures. Même si l’histoire débute une semaine avant Halloween le cœur de l’histoire aura lieu le samedi 31 octobre…

Un conseil lisez la première aventure, car dans ce tome il y a beaucoup d’informations sur l’histoire précédente. De plus vous comprendrez bien ce qui fait la particularité de chaque personnage et les enjeux qui se jouent. Et puis de toute façon lorsque vous l’aurez lu vous voudrez ce tome… Oups c’est un roman jeunesse…je reprends : lorsque votre enfant le lira, il voudra une nouvelle aventure, donc combo gagnant s’il peut lire le tome 1 et tome 2…

Nous avons donc une ville qui est connu pour ses fantômes mais les sorcières ne sont pas en reste.

Nous allons retrouver le trio qui s’était formé lors de la première aventure, ainsi que d’autres personnages qui gravitent autour. Chacun fait partie d’une catégorie particulière du fantôme à l’humain « classique » en passant par des « entre deux ».

J’aime beaucoup l’idée de personnages passerelle entre deux mondes, cela donne aux personnages une sensibilité singulière.

Une amitié forte les lie, et c’est beau de voir l’empathie entre eux. Chaque personnage avec sa caractéristique va apporter une partie de la solution. Qui dit amitié dit aussi taquineries, l’atmosphère n’est pas toujours lourde.

Qu’en est-il de l’énigme ? Elle est très bien amenée et elle nous entraine vers des rebondissements qui font frémir les personnages et le lecteur.

La fin est touchante et laisse entre voir la possibilité d’autres aventures. Je croise les doigts. Les personnages sont attachants et bienveillants et on a envie de les retrouver.

Il y a beaucoup d’humour, même si le thème de la mort est omniprésent on va sourire ou rire par moment avec ces ados.

Convient à des jeunes lecteurs, à partir de 8 ans. Les chapitres sont courts, l’enfant peut faire des pauses sans que cela soit au milieu d’un chapitre. Bien sûr on enchaîne chapitre après chapitre pour connaitre le fin mot de l’histoire et la solution au problème t l’autrice/narratrice crée une certaine connivence avec le lecteur en mettant des commentaires en bas de page. J’adore car lorsqu’on lit on fait nos propres commentaires et là on a l’impression qu’elle nous parle à nous.

J’ai reçu ce roman pour Halloween et en ce début de confinement il avait une saveur encore meilleure !

Je remercie les Editions Syros de leur confiance.

syros

Qui en parle ?

Jangelis

mystère minuit

Les Mystères à minuit T.1.La ville la plus hantée du monde

Camille Brissot

Editions Syros, coll. OZ, 25 juin 2020, 224 p, 9,95 € €

A partir de 8 ans

Mes Lectures Syros

Chronique jeunesse du mercredi

mystères

4e de couv. :

Bienvenue à Minuit, 3 500 habitants, 736 fantômes !!! Mais pour les voir, il ne suffit pas d’y croire… Minuit est la ville la plus hantée du monde. Mais seul Victor, 12 ans, voit les fantômes pour de vrai ! Lui et son ami fantôme Balti (12 ans aussi, mais depuis plusieurs siècles) proposent leurs services de chasseurs de mystères… Pour les trouver, rendez-vous dans la cour du collège, sur le banc près de l’Arbre à foudre. Si vous l’osez !

Ma Chronique :

J’ai bien aimé cette histoire, que je proposerais volontiers à l’automne car ça se passe autour d’Halloween. Si vous voulez vous concocter « un challenge jeunesse Halloween » c’est un roman à inclure ! Ainsi que pour ceux qui veulent avoir des frissons en plein été ce roman est très bien, d’autant qu’en été on a une tendance à se promener plus souvent après la tombée de la nuit.

Nous avons une ville étrange ou vivent des fantômes au côté des humains. Un garçon arrive à les voir et les entendre car c’est un enfant de Minuit, en tant qu’habitant de la ville de Minuit mais aussi parce qu’il est né à minuit la nuit de Samain / Halloween.

Sinon pour le reste il est comme vous et moi, il doit aller au collège et trouver sa place parmi les ados. Côté popularité, il est un peu à part, c’est sa particularité qui fait qu’on le remarque et lui a décidé de jouer avec le fait qu’il ait des « contacts » dans les deux monde. Son meilleur ami a 12 ans mais il est mort voilà plus de 500 ans de la peste ! Ce roman va jouer sur le registre de l’enquête et la résolution de mystères, mais la force de l’amitié qui va jouer un rôle dans ces aventures. Émotions assurées tant dans les mésaventures de nos héros que dans la vie privée… la vie n’est pas simple.

On sent que Camille Brissot c’est amusé avec cette histoire par des détails dans le décor, avec des scènes très visuelles et les petites « piques dans les dialogues ». J’ai adoré les petits astérisques qui renvoient à des notes humoristiques en bas de page. Je suis assez sensible à ce genre de petit plus dans les romans. Je viens d’apprendre qu’à l’automne une autre enquête verra le jour dans la ville de  Minuit ! Et ça tombe bien car il reste des questions sans réponses !

Je remercie les Éditions Syros de leur confiance.

syros

Qui en Parle ?

Jangelis

Article précédemment publié sur canalblog

21 printemps comme un million d’année

Camille Brissot

Editions Syros, 10  jan 2019, 224 p,  14,95 €

Mes lectures Syros

21 printemps

4e de couv. :

Que feriez-vous si vous appreniez qu’il vous reste peu de temps à vivre ? Le nouveau roman young adult de Camille Brissot.

Victor et Juliette. Amis depuis toujours, ils se connaissent par cœur. Elle fait tellement partie
de sa vie qu’elle habite presque chez lui, il sait décrypter le moindre de ses éclats d’humeur,
bons ou mauvais. Car Juliette est difficile à saisir, toujours en mouvement. Elle est capable
de partir seule au bord de l’océan sur un coup de tête, et de revenir comme si de rien n’était,
avec ses secrets. Elle vit intensément, sans penser à l’après, et Victor la suit, l’attend, prêt
à la rattraper si elle trébuche. Cette histoire, Victor la raconte à une bande de filles très jeunes qui l’écoutent les yeux écarquillés. Elles ont connu Juliette à l’hôpital et veulent tout savoir de celle qui sera à jamais leur héroïne…

Ma chronique :

Quel joli titre que voilà ! cela fait penser aux formules magiques que l’on dit enfant comme pour exorciser une peur et intégrer l’éternité ou l’infini.

Pour des raisons personnelles, c’est le genre de roman que j’évite, mais c’est un Camille Brissot, je ne pouvais pas passer à côté ! J’aime la manière quelle a de raconter des histoires quelque soit le genre littéraire. Elle un côté pétillant qui donne un tonus à ses histoires, même les plus sombres.

D’emblée on comprend qu’on va partit vers un avant, vers un point de départ antérieur à la chute, et donc  par conséquence c’est la mort qui est au bout. Ce n’est pas dit directement, c’est bien plus subtil, comme si on pouvait encore en changer l’issue fatale. L’humour et les pirouettes vont permettre au narrateur de raconter tout en mettant des distances avec cette histoire qui le touche de très près. D’autant plus que son public est aussi constitué de malades.

C’est un roman vivant, une histoire pleine de vie…

Il y a peu sur les réseaux sociaux, j’ai vu passer une phrase sur le deuil, je ne me souviens pas d’où elle est tirée, qui disait quelque chose comme « ne soit pas triste d’avoir perdu un être cher, soit heureux de l’avoir connu », c’est exactement cette perspective qui nous est proposée ici.

Juliette est un être lumineux, que l’on découvre dans une phase de sa vie où elle explore tout ce qui est possible, on a l’image d’une fille qui part dans tous les sens, qui accumule les expériences extrêmes, capable de tout. Comme personne n’est au courant (ou presque), on la prend pour une jeune intrépide, immature qui brûle la chandelle par les deux bouts. Seul six personnes connaissent la vérité, ils sont là pour l’épauler, la soutenir et luis permettre d’aller au bout de ses désirs. Ne rien dire c’est éviter la pitié, les regards tristes, curieux. Le problème c’est qu’il y a des dégâts collatéraux. Même en le sachant, il va y avoir des conséquences.

C’est un roman qui essai de contourner trop d’émotions par des allusions, mais arrive un moment où il n’y a plus moyen  de faire comme si ça n’existait pas. Elle va faire une beau discours à ce sujet justement.

Ce n’est pas un récit larmoyant, Juliette sans être dans le dénie fait tout pour que personne ne s’en rende compte. Ces excentricités donnent un rythme effréné au roman. Puis arrive le moment où elle dit les choses ouvertement, sans fioritures. On comprend alors que c’est le début de la fin. Bon j’avais les kleenex à portée de la main et j’ai lu ce livre d’une traite, dans un souffle. J’ai été touchée par la façon directe d’aborder la réalité du sujet.

C’est un roman young adulte, avec des héros qui ont à peine la vingtaine. Il n’y a pas de scène choquante. Il y a de l’émotion, des questions existentielles, certaines réponses à des questionnements. Mais chaque cas est si particulier qu’il ne peut y avoir qu’une seule réponse.

On voit de plus en plus émerger des maladies plus ou moins rares qui touchent la jeunesse, il ne faut donc pas se voiler la face nos enfants sont confronté à des cas extrêmes à l’école. Donc pour quoi ne pas en parler directement ?

C’est aussi un moyen de ne pas stigmatiser les malades. Il faut plutôt réfléchir sur comment les comprendre, les  aider, les accompagner dans la vie quotidienne.

C’est un roman sur l’amitié inconditionnelle. Pas besoin d’être  du même sang pour se conduite comme un frère et une sœur. Car il y a aussi cette facette, celle de ceux qui restent, comment accepter l’inéluctable, le départ plus ou moins progressif et douloureux, puis accepter le caractère définitif  de la mort. La vie ne s’arrête pas pour tout le monde… il faut vivre !

C’est un roman qui en 200 pages traite de tant de sujets, il est intense et parfois une légèreté de la jeunesse.

Je remercie les Éditions Syros pour m’avoir permis de lire ce roman en avant-première.

Mon premier coup de cœur de l’année !

syros
kokeshi coup de coeur

Qui en parle ?

Jangelis

L’Eternel Ado

L’ado accro aux livres

Article précédemment publié sur Canalblog

Ceux des Limbes

Camille Brissot

Editions Syros, 5 avril 2018, 484 p., 17,95 €

Mes lectures Syros

4e de couv :

Du haut du Mont-Survie, Oto admire chaque jour la forêt qui l’encercle à perte de vue. Elle est si belle qu’il en oublierait presque ce qui se tapit sous les arbres. Mais lorsque la montagne s’endort, que les lumières s’éteignent et que les voix s’effacent, le vent résonne d’un chant inhumain, effroyable : le gémissement des limbes, les victimes de l’épidémie. Bientôt, Naha devra passer plusieurs jours et plusieurs nuits dans la forêt. Oto refuse de rester cloîtré en espérant le retour de celle qu’il aime plus que tout. Quitte à être une proie de plus, il va sortir lui aussi.

Ma chronique :

J’ai découvert cette autrice avec « la maison des reflets » un livre très particulier qui j’avais adoré de par le fond et la forme. Alors je n’attendais qu’une occasion pour retenter l’expérience…

J’ai reçu ce roman en avant-première et je l’ai dévoré.

C’est un roman à la première personne. Les personnages principaux sont des adolescents de 15 ans.

C’est un roman post-apo. On découvre un monde aux ruines multiples. Une société à survécu à une terrible épidémie en s’isolant sur une montagne. Il reste très peu de gens qui ont connu le monde d’avant. C’est une société pyramidale. Ceux qui vivent tout en bas sont les plus mal lotis, ce sont les plus démunis et méprisés, plus on monte plus on va vers les privilégiés.

Notre narrateur a une position sociale à part. Il a commencé par le plus bas puis a été propulsé tout en haut malgré lui. Il a choisi une position intermédiaire pour essayer de trouver sa vraie place.. sa sensation de liberté qui entoure son cas est toute relative. Il y a la notion de rejet puisqu’il ne fait parti d’aucun clan et qu’il a refusé de rester en haut de la pyramide. Pour la plupart c’est le traitre, l’ingrat. C’est très intéressant de le suivre d’une part parce qu’on découvre cette hiérarchie qui permet de maintenir cette société. Nos n’avons pas à faire à la première génération, ces jeunes que l’on va suivre sont tributaire du savoir des adultes de la « montagne ». Difficile de se faire sa propre opinion sur le monde qui les entoure puisqu’ils n’y ont pas accès. Difficile de se révolter face à l’ordre établi.

Le lecteur a de quoi s’interroger. Les informations nous sont distillées petit à petit. Est-ce que les dirigeants cachent des choses à la majorité de la population ? Qu’en est-il réellement  de la vie à l’extérieur ? Y a-t il d’autres survivants ? Est-ce qu’on cherche à maintenir ce monde clos ? Si oui pourquoi ? Est-ce que la situation peut continuer ainsi ?

Après la vie à l’intérieur avec les antagonismes entre les dirigeants et entre adolescents. On va avoir la phase aventure à l’extérieur.

Il y a un rituel initiatique qui veut que tous les jeunes de 15 ans par petit groupe fassent une sortie dangereuse mais assez encadré et planifiée. Elle est potentiellement mortelle. Il y a peu de risque que ces jeunes « formatés » veuillent allez au-delà des limites autorisées.

Bien sûr cette fois-ci ne va pas être comme les autres. On interdit à notre héros d’y participer. Alors que son principal rival va partir avec son amoureuse. Je vous laisse découvrir les tensions qui entourent ses jeunes gens avant le départ. Démonstration de pouvoir,  de confiance…

Qui dit groupe dit organisation et interactions entre les participants. Ils viennent de toutes les strates de la société. Il y a ceux qui sont préparés et ceux qui  ne le sont pas, il y a ceux qui ont l’équipement adéquat et ceux qui ont du faire du recyclage.

Quitter la montagne protectrice c’est aussi révéler ce sont  capables ces jeunes gens. On va les voir agir en situation de stress extrême et affronter leurs peurs intérieures. C’est aussi l’occasion de règlements de comptes. Alors nous aurons de nombreux rebondissements et des surprises.

Dans ce roman Camille Brissot traite aussi de la mémoire, des séquelles, des absences. De ce qui est caché au fond de nous. Les rêves, les intuitions donnent un côté mystérieux à ce qui se passe à l’intérieur de la Montagne ou dans le monde qui entoure ce lieux protégé. C’est aussi un moyen de faire ressurgir le passé.

Il y a les vivants et les morts, entre les deux ceux des limbes. C’est assez mystérieux ce monde de morts-vivants. On a la sensation d’un monde de brume, comme si un écran de fumé nous masqué des choses.

On a une forte présence de l’élément terre. La Montagne, les caves et les souterrains, les ruines à l’extérieur formées de pierres et de béton, ces arbres aux racines potentiellement dangereuses. On a ces images de champignons, d’humus, de terre en décomposition, de mort latente. L’atmosphère est asphyxiante et oppressante par moment. La peur est palpable.

L’eau, on la retrouve avec la pluie, les ruisseaux, elle n’apporte rien de bon, elle apporte les sangsues ou éveille des sentiments négatifs (la nudité dans la scène du bain par exemple).

L’élément air, j’ai cru qu’il jouerait un rôle plus important avec la notion de sommet de la Montagne et la présente des oiseaux et oiseleurs. Sans parler de la présence du rêve et des odeurs. Finalement il a peut de chance de s’évader par le haut !

Dans l’ensemble les personnages sont assez malmenés par l’autrice, au point que le narrateur se fait souvent la réflexion « qu’est-ce qui va encore m’arriver ? » avec une énumération de toutes les catastrophes  qu’il a subit depuis dix ans. Quand à moi je n’ai pas arrêté d’écorcher son nom. « Otolan » est devenu « Ortolan », la faute à la volière !

La mémoire d’Oto va se débloquer par à-coups, on aura donc des passages en italiques pour bien marquer la frontière entre le passé et le présent. Il faudra attendre la fin pour avoir certaines réponses. Le chemin initiatique d’Oto avec ces différentes épreuves va l’aider à extraire de ces propres  « limbes » ce qui a causé ses blocages. On va découvrir sa vie d’avant.

Les interactions entre les personnages sont très intéressantes. Plus on avance, plus elles s’intensifient. On a des monté de tension. On attend la catastrophe. On sent l’électricité dans l’air. Les rivalités, les jalousies, les tensions cachées, la colère, la haine tout nous prépare à un drame.

On se demande si la révélation de certains secrets, les actes héroïques ou dramatiques vont être à la hauteur de l’attente…. Pour moi cela a fonctionné car j’ai été happée par cette histoire. J’ai eu du mal à lâcher les personnages.

J’ai été peinée par certaines pertes alors que d’autres… Cela fait partie des voyages initiatiques.

La thématique de l’amitié, de l’amour et des trahisons sont aussi bien entendu présente. L’idée de solidarité et d’entraide affrontent l’individualisme et la soif de pouvoir. C’est ce qui fait qu’on s’attache plus ou moins à certains personnages.

Je suis triste d’être arrivée à la fin, j’aurais aimé que l’histoire continue… ils ont mis en mouvement certaines choses alors ont voudrait voir comment tout va évoluer…

J’ai failli oublier l’effet traitre des chapitres courts. On se dit allez entre « un » et puis encore « un autre »… De quoi finir en nuit blanche ! Cela peut aider certains lecteurs qui auraient peur de lire presque 500 pages… moi je ne les ai pas vu passer…

J’arrête là car il ne faudrait pas dévoiler l’essentiel ! Tout ce qui touche à « ceux des limbes » etc.

J’ai été conquise par le rythme, la vivacité des répliques, les interactions entre les personnages, l’intérieur et l’extérieur, le haut et le bas ainsi que la construction de cet univers.

Je remercie les Editions Syros pour leur confiance.

kokeshi coup de coeur

Article précédemment publié sur Canalblog

La maison des reflets

Camille Brissot

Editions Syros, fév.  2017, 347 p., 16,95 €

Mes lectures Syros

maison des reflets

4e de couv. :

Depuis 2022, les Maisons de départ ressuscitent les morts grâce à des reflets en quatre dimensions qui reproduisent à la perfection le physique, le caractère, et le petit je-ne-sais-quoi qui appartient à chacun. Les visiteurs affluent dans les salons et le parc du manoir Edelweiss, la plus célèbre des Maisons de départ, pour passer du temps avec ceux qu’ils aimaient. Daniel a grandi entre ces murs, ses meilleurs amis sont des reflets. Jusqu’à ce qu’il rencontre Violette, une fille imprévisible et lumineuse… Bien vivante.

Anecdotes de lectrice :

Ce roman fait partie de ces livres qui ont leur petite histoire avant d’arriver à la phase lecture. Dès que j’ai vu passer la photo sur les réseaux sociaux et le catalogue Syros j’ai eu envie de le lire. Il ya un côté spectral qui a attiré mon attention.

Je ne connaissais pas l’écriture de Camille Brissot, mais elle fait partie d’une bande d’auteurs de l’imaginaire que j’aime beaucoup alors par extension elle avait déjà une belle aura.

Le synopsis a fini de me tenter. Alors quand on me l’a proposé j’ai dit oui tout de suite. Dès que je l’ai reçu je l’ai commencé… et puis une chose en entraînant une autre le livre s’est retrouvé en bas de ma PAL… Entre temps j’ai même lu un autre roman de la même autrice « Dans la peau de Sam » j’avais été sous le charme de son imagination et ses talents de conteuse.

J’ai enfin pris le temps de reprendre la lecture depuis la première page.

Le contexte dans lequel je l’ai lu a changé et je pense que mon approche a pris une autre tournure. Je pense même qu’aujourd’hui j’étais plus ouverte certaines questions traitées… Sans parler que l’engouement qu’à eu ce livre lors de sa publication est moins présent, mon approche sera moins dans l’excitation générale.

Bon Billet :

C’est un roman qui m’a agréablement surprise. Je m’attendais à une agréable lecture car Camille Brissot sait bien mettre en scène le monde des adolescents, mais plus j’avançais dans ma lecture, plus je déroulais des fils différents.

Lors d’une lecture, il y a ce que l’auteur a écrit et ce que le lecteur apporte.  Il se trouve que dans un premier temps j’ai eu l’impression d’être dans une histoire gothique et j’ai eu des réminiscences d’une autre lecture « Le cirque des rêves » Erin Morgenstern qui sont venues parasiter ma lecture. Puis cela a évolué.

C’est un roman qui traite des frontières entre réalité et monde virtuel, entre enfance et adolescence. Il nous décrit une IA (Intelligence artificielle) que Daniel notre héros appelle la ruche. Elle ne vit et se nourri que de ce qui se passe dans la maison des reflets.

Qui n’a jamais eu envie de continuer à parler  l’être aimé ? Si on nous proposait les services de la maison des reflets y souscririons-nous  ou refuserions-nous ?

Nous allons suivre les aventures d’humains et de clones virtuels, avec le risque parfois de se retrouver dans des zones assez floues, un certain état de confusion crée une atmosphère de mystère. Daniel vit protégé dans ce cocon, il s’est créé son monde qui lui convient. Cependant il a atteint ses quinze ans et il commence à ressentir les effets de l’adolescence. Il sort de l’enfance, il perd quelques certitudes, il sort de la maison… dans un premier temps dans un but d’étude mais c’est aussi un besoin de découvrir l’extérieur.

Son but : aller prendre des repères dans une fête foraine dont il aperçoit la grande roue. Ce n’est pas n’importe quel lieu… on continue dans le monde des illusions et des faux décors, c’est un monde de l’enfance. (NB : c’est aussi le point de départ de « Dans la peau de Sam » !)

Là, il va découvrir un être vivant mais presque irréel qui va bouleverser sa vie…

Durant les mois qui vont suivre Dan va grandir et va devoir affronter des changements au sein de la maison des reflets. Il va se poser de nouvelles questions, être confronté à ses doutes existentiels, il va s’interroger sur le sens profond de ce que sa famille réalise au sein de cette maison des départs, il va se poser des questions sur le rôle que l’homme doit jouer au sujet de la mort.

C’est beaucoup plus que l’éveil d’un jeune homme aux émois amoureux et à la mise à l’épreuve des liens d’amitié ou la quête des secrets de famille.

J’ai essayé de me remémorer ce que pensais de la mort lorsque j’avais quinze ans… c’était au siècle dernier….  C’était un sujet qui nous préoccupait beaucoup et nous imaginions la présence de fantômes ou d’entités … nous n’avions pas cette idée de monde virtuel, de réalité augmentée que les nouvelles technologies laissent imaginer.

Quand au travail de deuil, j’ai l’impression qu’aujourd’hui on en parle plus directement avec les jeunes.

C’est étrange car en lisant ce roman  et voyant les réactions de Dan puis ses confrontations aux idées des autres j’avais l’impression d’évoluer au même rythme que le jeune homme. Camille Brissot a su créer un personnage sans arrière pensée qui va découvrir de nombreux secrets…

Ce que j’ai aimé outre les thématiques de la « Maison », de la famille, de l’amitié, des apparences, de la vie et de la mort…  c’est le travail d’écriture. La narration à la première personne, les dialogues qui permettent d’initier le jeune homme, les descriptions des lieux et la partie épistolaire qui contrebalance l’ultra technologie. Camille Brissot a su garder l’attention avec les différents rebondissements et les petits secrets qu’elle a dévoilé par petites touches.

J’ai aimé la part de rêve, le mystère et le suspens, mais aussi la montée des émotions… voir Daniel chercher sa voie… au milieu de tous les reflets…

Ce roman jeunesse confirme qu’il n’y a pas d’âge pour prendre plaisir à la lecture et à se poser des questions.

Je remercie les Éditions Syros pour leur confiance.

Article précédemment publié sur Canalblog

Dans la peau de Sam

Camille Brissot

Editions Syros, Coll. Mini Soon (+10 ans) ,  juin 2017, 121 p, 5 €

Mes lectures Syros

4e de couv. :

Alors qu’ils visitent une fête foraine ultra high-tech, Charlie et Sam se font piéger dans une attraction secrète, interdite au public… Charlie, la fille la plus populaire du collège, se retrouve dans le corps de Sam, le garçon loser dont tout le monde se moque. Et vice versa. L’enfer ! Obligés de vivre chacun la vie de l’autre, Charlie et Sam font l’expérience la plus délirante et la plus forte de leur existence.

Mon billet :

La présentation des personnages nous permet de tout de suite bien les voir : elle très soucieuse des apparences et lui le maladroit de la vie adolescente. Les adolescents s’y reconnaîtront facilement. On a affaire aux deux extrêmes, mais on retrouve bien les étiquettes qui vous collent à la peau.

Que les adolescents peuvent être cruels entre eux.

Mais parfois la vie leur joue de curieux tours et cela changera leur point de vue. On est dans un roman SF jeunesse alors on va avoir des scènes « futuristes » et des situations délirantes.

Rien n’est prémédité, ni organisé, le destin et la curiosité vont se charger de les mettre dans une nouvelle situation. Comme l’indique le titre Charlie va se retrouver dans le corps de Sam et inversement. On peut même dire que l’inversion commence juste avant avec une gaffe de Charlie… 

On va suivre les étapes de leur nouvelle vie.

Accepter de corps de l’autre et accepter que l’autre soit dans le vôtre, voilà qui n’est pas chose facile. Car s’il y a la partie visible de tous il y a aussi la partie plus intime de l’anatomie… ils ont 14 ans !!!

Puis il y a interaction avec les autres :  la famille, les amis et les autres adolescents.

Échanger sa vie quotidienne et découvrir l’autre, faire l’expérience de la vie d’un inconnu. Il y a  un dicton qui dit que tu ne connaîtras pas l’autre avant de d’avoir marché dans ses chaussures un jour !

Car il ne faut pas oublier que les deux adolescents se croisaient mais s’ignoraient, ils ne faisaient pas partie du même cercle.

Ils vont se rendre compte que leurs vies sont plus complexes qu’il n’y paraissait. Se découvrir en découvrant la vie de l’autre…

Il y a de l’humour et des situations surréalistes, mais aussi des moments tendres où l’émotion prend le dessus.

Bien entendu le retour possible à la normale ne va pas se faire dans l’immédiat. Ils vont devoir surmonter des épreuves et vont devoir affronter de nouvelles données… dont un compte à rebours.

Bien que le texte soit à la troisième personne on a plus l’impression de voir le côté de Charlie. Est-ce cette image de fille superficielle qui nous fait dire que cela lui servira de leçon ? Cependant on voit bien que Sam va apprendre aussi des choses.

Sans être un roman moralisateur il transmet quelques bonnes idées qui j’espère feront que les jeunes lecteurs seront différents après l’avoir lu !

Un petit regret !  C’est trop court… on a envie de voir d’autres scènes … Je suis sûre qu’il y a eu des scènes coupées au « montage » ! le format de cette collection est sympa pour les jeunes lecteurs mais on a envie que certaines histoires soient plus développées…Bon ok je n’ai pas 10 ans !

Je remercie les Éditions Syros pour leur confiance.