On s’était donné rendez-vous…

Céline Rouillé

City Éditions, fév.  2019, 304 p., 18,50 €

Mes lectures City

on s'était donné

4e de couv. :

Adolescents, Valentine et Benjamin s’étaient fait la promesse de ne pas laisser le temps ternir leur amitié. Dix ans plus tard, alors qu’elle est sur le point de se marier, Valentine part à la recherche de cet ami perdu de vue. Les retrouvailles sont heureuses et les souvenirs affluent, effaçant les années. Mieux encore : la jeune femme devient très vite amie avec Lauren, la compagne de Benjamin. Trop vite ? Peu à peu, Valentine est perturbée par cette nouvelle amitié : Lauren devient exigeante, tyrannique, insupportable. En quelques mois, la vie de Valentine est empoisonnée par cette relation très toxique. Ne parvenant plus à faire face, elle décide de tout quitter pour se réfugier, seule, au bord de la mer. Dans ces conditions, Benjamin voudra-t-il tenir la promesse d’être toujours là pour elle ?

Ma chronique :

C’est le premier roman de Céline Rouillé que je lis, je découvre donc son écriture. Une lecture qui permet de se dépayser, je ne connais pas l’île d’Ouessant et la côte bretonne. Ceux qui connaissent je suppose qu’ils vont guetter tous les lieux cités notamment tous les phares.

J’ai beaucoup aimé les scènes où la nature et les éléments jouent un rôle dans l’histoire. Tantôt ce sera comme des bouffées d’oxygène positives, tantôt ils créent  un certain isolement autour de Valentine. Ils représentent la force et l’énergie.

J’étais partie avec l’idée de lire un feelgood et je me suis retrouvé avec un roman plus sombre, ce qui n’est pas une mauvaise chose.

C’est un roman à la première personne, on va donc suivre les mésaventures de Valentine.  Jeune femme qui à la veille de la trentaine a une vie bien rangée. Elle a un travail, un amoureux qui veut se marier avec elle… Elle est lucide sur ses fragilités. On va dire que c’est une gentille.

Tout à coup c’est comme si toutes les planètes s’étaient alignées pour la pousser vers un trou noir. Aurait-elle offensé un dieu de l’Olympe ?

Le premier chapitre nous plonge au milieu d’un drame… L’autrice est maligne elle laisse croire aux lecteurs des choses … puis aux chapitres suivants on va découvrir une autre chose…

Céline Rouillé a su installer son personnage dans cette situation assez dérangeante face à la gentille une perverse narcissique. On va voir se mettre en place les mécanismes destructeurs. Elle joue avec les phases positives et les phases négatives.

Le lecteur entre en empathie avec le personnage de Valentine mais en même temps on a envie de la secouer … Par moment on la croit lucide et puis bing elle tombe dans le panneau, c’est agaçant mais malin de la part de l’autrice. On se rend compte que ce travail de sape n’est pas compris par tout le monde. Heureusement elle va trouver quelqu’un qui va lui donner comme conseil de chercher de l’aide en dehors du cercle proche.

D’autres lignes directrices semblent venir bousculer la vie intime de cette jeune femme, ce qui n’arrange guère ses problèmes. Mais cela donne à l’intrigue plus de profondeur. On aura des réponses…

Dans les failles de Valentine on va vite découvrir que les non-dits familiaux ont préparé le terreau pour cette tendance à l’isolement.

Je vous laisse découvrir Valentine en train de se débattre dans ce cauchemar et comment elle s’en sortira. J’ai beaucoup aimé a phase de reconstruction.

L’amitié et la confiance en l’autre va jouer un rôle important que se soit dans la chute ou la suite.

Il y a deux mois je vous ai parlé de ce sujet traité en littérature jeunesse avec « Je te plumerai la tête » de Claire Mazar. Ce sont des lectures qui ne sont pas neutres, elles posent des questions aux lecteurs qui retrouveront des comportements  pas si éloignés d’eux.

Je remercie les City Editions de leur confiance.

je te plumerai la tête

Article précédemment publié sur Canalblog

Une évidence

Agnès Martin-Lugand

Éditions Michel Lafon, mars 2019, 381 p., 19,95 €

Mes lectures Michel Lafon

4e de couv. :

Reine mène une vie heureuse qu’elle partage entre son fils de dix-sept ans et un métier passionnant.

Une vie parfaite si elle n’était construite sur un mensonge qui, révélé, pourrait bien faire voler son bonheur en éclats…

Faut-il se délivrer du passé pour écrire l’avenir ?

Ma chronique :

Agnès Martin-Lugand nous trace le portrait d’une femme contemporaine, une femme forte qui mène sa vie tambour battant. Elle a fait des choix et elle assume les conséquences. Bons ou mauvais ils ont construit sa vie, tout en ayant aussi un côté auto-destructeurs.

On aune femme passionnée qui va au bout des ses choix quitte à se détruire et à les imposer à son entourage.

Elle est parfois dans la contradiction, tiraillée entre son rôle de mère et de femme célibataire. Qui est-elle vraiment ? Elle semble s’être oubliée pour jouer le rôle de mère.

Le sujet que je retiendrai c’est celui de la liberté et par contraste celui des murs de prison qu’on se construit pour se protéger. On fini par se prendre à son propre piège.

Elle a choisi une vie conformiste. Elle fait tout pour coller à cette image acceptable par la société.

En ce donnant corps et âme à son enfant, il se crée forcément une relation fusionnelle. Elle est à un moment clé, où son fils va se détacher d’elle, elle souffre par anticipation.

Lorsque j’ai commencé ce roman je venais de fermer « Phalène fantôme » de Michèle Forbes. Certains sujets se recoupaient comme la passion de jeunesse. Dans les deux cas le passé refaisait surface mais de façon bien différente. Elles avaient mis leur vie entre parenthèse pour continuer à vivre. La grande différence c’est que les conséquences des choix d’une femme des années 50 et des années 2000 sont bien différents.

Dans « une évidence » Saint Malo est comme un personnage de l’histoire. J’ai trouvé malin que Noé soit si attiré par cette ville à travers un roman … ça donne un côté prémonition. En même temps, on ne peut pas s’empêcher de penser à l’arche de Noé et de là faire le lien avec la mer. Eh oui de la mère à la mer il n’y a qu’un pas ! Prendre le large, couper les amarres, couper le cordon ombilical… renaître.

Je n’ai jamais lu « ses messieurs de Saint Malo » de Bernard Simiot  il me semble que je dois avoir un exemplaire perdu dans ma bibliothèque… un jour peut-être !

Un roman  qui se lit d’une traite un week-end dans mon cas … sans être larmoyant âmes sensibles prévoyez un kleenex car il y a des scènes touchantes.

Je remercie les Editions Michel Lafon pour leur confiance.

Qui en parle ?

Jangelis

*********************

Article précédemment publié sur Canalblog