Tout Ira bien

Stéphanie Richard

Sarbacane, Coll. Beau & Court, sept 2022, 124 p., 12,90 €

Mes chroniques jeunesse du mercredi

4e de couv. :
Ira, ce qu’elle préfère, c’est détruire : elle va tout casser, y compris elle-même, et rien ne pourra l’en empêcher : ni ces poèmes qui sortent d’elle comme des bombes, ni sa passion pour Louise Michel.
À moins que… ?
Il y a dans sa classe une fille, une nouvelle. Tess. « Sainte Tess », elle l’appelle. Ira la trouve insupportable, mais Tess remue en elle un truc bien enfoui… une pulsion de vie, comme une loupiotte dans la nuit, planquée derrière la pierre de ses poings.

Mes impressions de lecture :

Je ne connaissais pas cette collection chez Sarbacane. Pour l’instant, j’ai cru voir qu’il y avait 4 titres depuis 2021. D’après ce que j’ai lu ce sont tous des textes pêchus.

C’est aussi le premier roman de Stéphanie Richard que je lis pourtant elle en a au moins une douzaine à son actif… Il va falloir que je me rattrape un peu, d’autant qu’il y en a où l’humour prime…

Dans ce roman il y a des sujets lourds, mais c’est raconté avec une grande énergie qui laisse peu de place au laisser aller. Ira jeune immigrante africaine, mère toxico qui l’a laissé aux services sociaux et qui n’arrive à s’intégrer dans les familles d’accueil, on fait plus léger.

D’entrée on sent sa colère et sa violence, autodestruction et sans estime de soi tout ce qu’il faut pour mal tourner. Heureusement il y a des gens qui s’accrochent que ce soit Moïse et Christine chez les adultes. Même ses copains de bêtises ne sont pas des amis.

L’autrice nous montre qu’elle est loin d’être bête, elle écrit des poèmes, ses références littéraires ne sont pas banales. Elle est consciente qu’elle fait tout pour être rejeté et se faire jeter. Il va y avoir une escalade dans ses actes, plus elle grandit plus sa violence prend des proportions énormes.

Dans ce roman on va découvrir cette adolescente de troisième qui va dépasser les limites. On arrive donc à un point de non retour… quand tout à coup… une main tendue inattendue trouvera peut-être le chemin vers la meilleur part d’elle même…

Va-t-elle s’en sortir ?

J’ai aimé comment à travers les poèmes à la manière de… nous racontent la vie de sa mère et sa vie, sans pathos sans jugement. Des textes percutants.

J’ai aimé le jeu de mot dans le titre et la couverture est juste explosive ! Quelle couleur !

Je vous laisse découvrir ce que Stéphanie Richard nous a concocté. Je ne m’attendais à ces solutions… J’essayais en tant qu’adulte d’imaginer ce qui serait possible de faire…

Un roman pour les ados qui ont besoin d’histoires fortes, actuelles et qui veulent s’en sortir.

Je remercie Jangelis pour cette lecture

Qui en Parle ?

Jangelis

Mujeres libres

Isabelle Wlodarczyk

Éditions Babouche à l’oreille, 2022, 16€

4e de couv. :

Les Mujeres libres est un mouvement féministe d’une grande force, porté par des femmes qui rêvaient d’émanciper et d’instruire leurs semblables. Il naît en Espagne dans les années 30 et vit encore aujourd’hui à travers le monde. Il fait l’objet d’une grande actualité historique et, à mesure qu’on exhume les cadavres des fosses communes franquistes, la parole des femmes est progressivement elle aussi réhabilitée.

Le roman « Mujeres libres »  s’inscrit au cœur des vies de ces femmes qui ont combattu avec passion, se sont engagées dans la guerre d’Espagne, sont mortes, parfois, avec courage et dignité. Il est traversé par ce même souffle qui leur a permis à toutes de se dépasser. Trois portraits croisés bouleversants, accompagnés d’une version en musique téléchargeable, composée et interprétée par Pierre Diaz.

Mes impressions de lecture :

Vous allez vous dire que je continue à être dans les années 30 et les effets des guerres du XXe siècle. Une fois de plus un livre est venu à moi pour s’insérer dans une suite de textes forts.

On m’a offert ce livre à la Comédie du Livre de Montpellier parce que je suis une femme et je suis espagnole. J’avais hésité à l’acheter moi-même. Je connaissais l’autrice pour un roman jeunesse que j’avais adoré.

J’ai fait une belle découverte en lisant ces trois nouvelles autour de trois figures féminines inspirées de plusieurs personnes réelles. Je ne connaissais pas ce mouvement des « Mujeres Libres » ni leur revue. J’ai bien envie d’en savoir un peu plus. Je suis espagnole mais je viens d’une famille où l’on ne parle pas de politique, le franquisme a causé bien des traumatismes et chaque famille a dû garder certains secrets pour survivre.

Les histoires sont brèves une quinzaine de pages pour la plus longue. Brèves comme la vie de ses héroïnes de la guerre civile espagnole. Vous vous doutez bien qu’elles faisaient partie des révolutionnaires. Des femmes exaltées, courageuses et prête à tout pour être libres.

Isabelle Wlodarcsyk a su mettre en avant l’origine de chacune et ce qui a déclenché leur révolte aussi jeunes. Des histoires émouvantes sans aucun pathos. Elle met bien en avant le rôle de la transmission de mère en fille pour garder sous le boisseau leur envie de s’exprimer. C’est une autre époque.

Je vous laisse découvrir ces parcours de vie. Après l’avoir lu ses nouvelles, j’ai écouté la version avec musique offerte avec le livre. Cela donne un plus aux histoires. Les musiques accentuent l’aspect dramatique et les extraits d’informations de l’époque nous resituent bien dans l’époque.

J’ai aussi lu cet ouvrage dans le cadre du challenge de l’été de Vleel. Il entre dans deux catégories « une maison d’édition que je n’ai jamais lu » et « une livre qui vous ouvre de nouveaux horizons » et je crois que c’est cette deuxième catégorie que je vais choisir.

La cité des jarres

Arnaldur Indridason

Trad. Eric Boury

Points, 2006, 408 p., 7,70€

4e de couv. :

Un nouveau cadavre est retrouvé à Reyk-javik. L’inspecteur Erlendur est de mauvaise humeur : encore un de ces meurtres typiquement islandais, un «truc bête et méchant» qui fait perdre son temps à la police… Des photos pornographiques retrouvées chez la victime révèlent une affaire vieille de quarante ans. Et le conduisent tout droit à la «cité des Jarres»…

Mes impressions de lecture :

J’ai découvert cet auteur il y a une douzaine d’année avec « L’homme du lac », j’avais aimé cette ambiance où le passé a une grande importance. J’ai lu plusieurs romans de la série des Erlandur mais je ne les ai pas tous chroniqué, puisque je n’ai retrouvé qu’un article. Dans ma pal il y a de nombreux titres en attente.

J’ai gagné  il y a quelques années un volume avec trois histoires… dont « La cité des jarres » qui est en fait la troisième enquête publiée. merci à cette blogueuse.

Dans cette histoire le fil conducteur est la femme et l’enfantement. Nous allons retrouver des personnages qui vont avoir des grossesses non désirées pour différentes raisons. Ce roman qui date de 2000 (en VO) traite déjà d’un sujet qui est d’actualité « le consentement », ce n’est pas d’aujourd’hui que certains hommes remettent en question le comportement déplacé masculin.

L’histoire débute en 2001 mais va nous faire faire des incursions dans les années 60.

Ce que j’aime dans ces séries ce sont les interférences entre la vie personnelle de l’enquêteur et sa vie professionnelle. Il a des relations très conflictuelles avec sa fille.

Il néglige sa santé et on sent poindre des problèmes futurs.

Vous savez, si vous me suivez, que j’aime la thématique de l’eau. Je m’attendais à trouver ici celle classique liée à une île et j’ai la surprise de découvrir cette du marécage asséché.

Je vous laisse découvrir ce qu’est la cité de jarre et le rôle qu’elle va jouer.

Il ne me reste plus qu’à lire les autres titres en attente.

Je n’ai pas encore tenté les autres séries.

Et vous appréciez-vous ces romans ?

Qui en parle ?

Cryssilda de « Voyager et lire »

Les chevaliers du Tintamarre T2 Le voyage des âmes cabossées

Raphaël Bardas

Éditions Mnémos, 2021, 383 p., 21 €

Mois de Raphaël Bardas

4e de couv. :

Rien ne va plus à Morguepierre ! Tandis que des cadavres de sel s’éparpillent aux quatre vents, une rumeur parle du retour du terrible et mythique Navire des Âmes cabossées. Au même moment, la flamboyante Margaux, intrigante horlogère aux cheveux rouges, réunit les chevaliers du Tintamarre, désormais à la retraite après avoir sauvé la ville, pour un voyage que seuls ces fous furieux oseront entreprendre : partir sur les traces d’un souvenir d’enfance.

L’appel de l’aventure, et leur increvable cœur sur la main, envoient donc nos trois compères par-delà les mers, du soleil brûlant de El Cuento au froid mordant de Pointe-au-Sud. Mais alors qu’une implacable course-poursuite s’engage, les trois chevaliers prennent conscience que la réussite de leur mission cache un enjeu bien plus grand : la survie de leurs âmes.

Dans Le Voyage des Âmes cabossées, Raphaël Bardas revient dans l’univers baroque et décalé des Chevaliers du Tintamarre pour explorer cette fois le roman d’aventure et le conte philosophique.

Mes impressions de lecture :

Je vous ai dit que j’avais aimé le tome 1 des Chevalier du Tintamarre pour sa gouaille et le côté surexcité des personnages et bien ce tome je l’aime car il a un côté plus mesuré. Enfin c’est mon ressenti. Il y a de la castagne, de l’alcool et du sexe et du vocabulaire fleuri et de l’humour mais je sens moins de surenchère.

Cet épisode nous permet d’approfondir nos connaissances sur Morguepierre. Sur sa population et ses mœurs, son histoires et se spécificités. On découvre d’autres personnages qui par leur interaction avec ceux que l’on connait vont nous permettre de découvrir d’autres facettes des chevaliers du Tintamarre par exemple.

En parlant des personnages on a une jolie galerie de portraits très hétéroclite, des êtres hauts en couleur et en tempérament !

Ce volume commence par une carte. J’adore cela. Cela indique aussi que nous allons explorer d’autres lieux de cet univers créé par Raphaël Bardas. C’est un roman qui ouvre de nouvelles perspectives différentes de celles du premier tome. Ici on va explorer au-delà de l’horizon. Ouverture vers l’extérieur. La focale change.

Autre particularité c’est la présence de pages d’un journal de bord ou des lettres. C’est toujours intéressant d’avoir une autre forme de narration pour avancer dans l’histoire.

J’aime beaucoup ce roman car il y a des néologismes truculents et savoureux. En parlant de mots et de noms ils ne sont pas choisis par hasard (voir les interviews sur Book en Stock). J’ai réalisé en voyant arriver un personnage pourtant déjà croisé sur le tome 1 (oui parfois je suis lente) Cardoso Loengrin, qu’il avait un rôle qui m’a fait penser à un personnage d’opéra, avec son costume de Capitaine très voyant, son épée d’apparat, son cheval et  sa façon de s’adresser aux Chevalier du Tintamarre qui sont à l’étage. Et qui est tourné en ridicule. Qu’est-ce que j’ai rit du ridicule de la situation. Ceci n’est qu’un exemple…

Les mots c’est aussi l’introduction de mots espagnols avec la présence des gitans…

La magie tient un rôle important dans cet épisode.

Je me suis régalée aussi avec la partie voyage et découvertes par eau ou par air. Mais il ne faudrait pas que j’en dise trop.

C’est un roman dense tant par le fond que la forme qui nous tient en haleine. On n’a pas le temps de s’ennuyer.

Je remercie Phooka pour m’avoir permis de découvrir cette deuxième  aventure, le partenariat s’étant perdu cet été dans les méandres de la poste.

Voir aussi :

Au petit bonheur la chance

Aurélie Valognes

Le livre de poche, 2019, 376 p.

4e de couv. :
1968. Jean a six ans quand il est confié du jour au lendemain à sa grand-mère, Pour l’été. Pour toujours. Il n’a pas prévu ça. Elle non plus. Mémé Lucette n’est pas commode, mais dissimule un cœur tendre. Jean, véritable moulin à paroles, est un tourbillon de fraîcheur pour celle qui vivait auparavant une existence paisible, rythmée par ses visites au cimetière et sa passion pour le tricot. Chacun à une étape différente sur le chemin de la vie – elle a tout vu, il s’étonne de tout –, Lucette et Jean vont s’apprivoiser en attendant le retour de la mère du petit garçon. Ensemble, dans une société en plein bouleversement, ils découvrent que ce sont les bonheurs simples qui font le sel de la vie.

Mes impressions de lecture :

J’ai gagné ce roman lors d’un concours. Je l’ai prêté en attendant le bon moment pour le lire. Le jour où je rapatriais mes chroniques des romans d’Aurélie Valognes sur ce blog, on me le rendit. Je me suis dit que c’était un signe ! Une autre drôle de coïncidence : ce roman débute le 14 juillet 1968, le jour de ma naissance !

On découvre l’histoire de Jean un petit garçon confié à sa grand-mère alors qu’il fête ses 6 ans. Son père est marin, il a une autre famille en Angleterre, il est souvent absent et il est porté sur la boisson qui le rend violent. Sa mère a quitté son compagnon pour refaire sa vie à Paris.

On découvre une France à deux vitesses. Lucette, la grand-mère vit dans un immeuble vétuste sans eau courante et avec les toilettes dans la cour. Pour combien de temps encore ? Françoise, sa tante vit dans un immeuble avec toutes les commodités modernes. Elles sont toutes les deux à Granville. On va voir le quotidien qui change au fil des pages. J’ai pensé à « les choses » de Perec.

On découvre tout cela à travers le regard de Jean ce petit garçon qui grandit en réalisant que son père et sa mère ne sont pas là pour l’aimer et le choyer.

On se rend compte que les traumatismes de la seconde guerre mondiale sont encore très présents. Entre les peurs des bombardements les soirs d’orage ou la haine du boche.

Les années passent grand-mère se fait vieille et elle est veuve sans beaucoup de ressources et pourtant elle donne tout à son petit fils. Heureusement, elle est bien entourée mais pour combien de temps.

Ce roman m’a fait penser à « Tom, petit Tom, tout petit homme Tom » de Barbara Constantine. L’entraide et l’amitié sont si importantes pour avancer.

J’ai bien aimé les titres des chapitres qui à l’instar du titre sont des expressions très connues qui rappellent bien c’est années là. Cela m’a fait sourire car elles me touchent. J’ai aussi beaucoup aimé les références aux années 70 avec des objets du quotidien qui ont vu le jour, les chansons, les films etc. Nostalgie quand tu nous tiens !

C’est une agréable lecture, tendre et émouvante, qui nous fait voyager dans un temps pas si lointain où les femmes devaient faire des choix lourds de conséquence.

Dernière saison dans les Rocheuses

Shannon Burke

Trad. Anne-Marie Carrière

10/18, 2018, 280 p., 17,50 €

Le mois de Grands Ouest, nature Writing et écologie  sur le blog Mille (et une) lectures de Maeve

4e de couv. :

Retour aux sources pour cette expédition de trappeurs, dans la tradition des grands romans d’aventure à l’américaine.

En 1820, aux Amériques, le commerce des fourrures est un moyen périlleux de faire fortune. À peine le jeune William Wyeth s’est-il engagé auprès de la compagnie de trappeurs la plus téméraire de l’État qu’il manque de se faire tuer. Il découvre alors la force des liens entre les hommes, dont la survie ne dépend que de leur solidarité. Chasse au bison, nuits passées à dormir sur des peaux de bête, confrontations aux forces de la nature ou aux tribus indiennes, la vie de trappeur est rude, mais William a soif d’aventures. Il a quitté sa famille pour le grand Ouest, sauvage et indompté. Il devra réunir plus de courage et d’habileté qu’il ait jamais cru avoir pour en sortir vivant.

Mes impressions de lecture :

J’ai eu très envie de lire ce roman à sa sortie en janvier 2018. J’ai été ravie de gagner ce livre en mars 2018 sur le blog de Boulimie Livresque. Et je ne sais pas ce qui c’est passé deux ans ont passé à toujours reporter la lecture. Il aura fallu attendre que Maeve lance ce mois sur le grand Ouest américain pour que je me lance.

On entre immédiatement au cœur de l’histoire. Les protagonistes principaux sont vite en place et même s’il va y avoir des périodes de séparation on va les retrouver à différentes étapes de leur vie. Certains vivront plus longtemps que d’autres.

Le narrateur est William Wyeth, c’est donc à travers ses yeux que l’on va découvrir les différents modes de vie et les paysages très variés.

On pourrait classer ce roman dans les romans d’aventure, voir de la nature writing mais dans tous les cas c’est un roman de formation.

La couverture  nous renvoi à des paysages clames et isolés. Pour ce qui est isolé ça l’est mais calme non. Trop d’enjeux différents et de brassage de populations aux besoins et aux mœurs différentes. On est dans une période de violence et de prise de pouvoir entre anglais, américains et indiens. Forces inégales. La violence c’est aussi ce qui régit le monde des trappeurs. Pourtant ils forment une force lorsqu’il faut s’entraider. On le voit notamment lorsque William est gravement blessé. Il va être soigné et porté vers un lieu ou on peut s’occuper de lui.

On découvre le fameux rêve américain, celui de tous les possibles. Où les hommes sont capables du meilleur ou du pire. Nouvelles opportunités pour essayer de faire fortune à la seule force de son courage.

J’ai beaucoup aimé les personnages de William, Alene et Ferris et le docteur Meek.

Et quand est-il de l’amour ? là aussi tout est possible et compliqué. Je ne vais pas vous en dire plus.

Il est beaucoup questions de choix. William est tiraillé entre deux mondes, entre deux envies…

Ce n’est pas un journal, c’est un roman qui retrace une période de la vie de William. J’ai bien aimé les petites formules du style « Max Grignon allant jouer un rôle crucial dans ce récit, je m’attarderai à le décrire » ou « ce récit n’est pas a priori celui de notre d’amour… » ce genre d’effet attire l’attention du lecteur.

J’ai été transporté dans une autre époque et un autre monde deux cent ans en arrière.

Une bonne lecture pour voyageur immobile.

Le mois de mai se termine et j e n’ai eu le temps que de lire un roman sur cette thématique qui pourtant me plait.

Je vous conseille d’aller voir toutes les lectures de Maeve, ma wish list a encore grandi !

Challenge « Grand Ouest, nature writing » chez Maeve…

Chaque année je dis non aux challenge parce que je sais que je fais des digressions littéraires au fur et à mesure que des partenariats se présentent. Mais voilà…

Je suis le blog de Maeve sur les réseaux sociaux et c’est tellement stimulant d’être plusieurs sur une même thématique que je me laisse embarquer… donc après le mois libanais, le mois irlandais voici que « le grand ouest, nature writing et écologie » nous ouvre ses portes d’embarquement.

J’ai un peu de mal à identifier si certaines de mes prochaines lectures font parties de ces catégories là. Et je ne sais pas si j’aurais le temps de faire baisser ma PAL ! comme par exemple : « Nirlitt » de Juliana Léveillé-Trudel éditions de la Peuplade, ou « les excusions de l’écureuil » Gyrdir Eliasson, pourraient rentrer dans la catégorie « nature writing » ?

J’ai dans mes étagères Jim Harrisson, Cormac MacCarthy, Jim Fergus, David Vann « désolation », John Krakauer ‘Into the wild », Barbara KIngsolver « L’arbre aux haricots »… Peter Rock « live no trace »… Ron Rash…

Pour l’instant, je pense me lancer dans un seul roman de ma pal : « Dernière saison dans les rocheuses » Shannon Burke chez 10/18. Un livre que j’avais gagné grâce au blog « boulimie livresque » en 2018 !!! (vous voyez l’utilité des challenges).

4e de couv. :

Retour aux sources pour cette expédition de trappeurs, dans la tradition des grands romans d’aventure à l’américaine.En 1820, aux Amériques, le commerce des fourrures est un moyen périlleux de faire fortune. À peine le jeune William Wyeth s’est-il engagé auprès de la compagnie de trappeurs la plus téméraire de l’État qu’il manque de se faire tuer. Il découvre alors la force des liens entre les hommes, dont la survie ne dépend que de leur solidarité. Chasse au bison, nuits passées à dormir sur des peaux de bête, confrontations aux forces de la nature ou aux tribus indiennes, la vie de trappeur est rude, mais William a soif d’aventures. Il a quitté sa famille pour le grand Ouest, sauvage et indompté. Il devra réunir plus de courage et d’habileté qu’il ait jamais cru avoir pour en sortir vivant.

Et vous êtes vous tentés ? Alors allez sur le blog « mille (et une) lecture de Maeve » qui organise cette aventure. Elle a même créé un joli logo !

Des idées lecture ? Est-ce que ce thème vous inspire ?

En mai fait ce qu’il te plait !

La peuplade

J’ai découvert les éditions de la Peuplade, cette maison d’édition québécoise, sur les réseaux et j’ai tout de suite été attirée par certains titres. J’ai commencé à me procurer ces titres et à partager mes lectures avec une copine qui a tout de suite été emportée par ces lectures.

Les extraits de lectures, les trailers et autres discussions sur m’ont permis de découvrir ses ouvrages.

J’ai suivi une « causerie avec Noémie Pomerleau-Cloutier » par internet et cela m’a permis de savourer les sonorités et le langage de nos amis québécois.

Pour l’instant je n’ai pas eu le temps de tous les lire mais j’espère le faire au plus tôt.

Et j’en ai déjà repéré d’autres !

Et vous lesquels avaient vous lu ? Qu’avez vous ressenti ?

Je les ai répertorié pour mieux me repérer pour mes futur chroniques. Vous trouverez les quatrième de couverture. Et au fur et à mesure je mettrai les liens vers mes chroniques… il y a déjà quelques titres soulignés…

Bonne lecture.

Par auteur :

Noémie Pomerleau-Cloutier

« La patience du lichen » Noémie Pomerleau-Cloutier… Poésie
4e couv : Très loin sur la côte nord du golfe Saint-Laurent se trouve au milieu du chemin un panneau de signalisation portant le mot FIN : le voyageur doit s’arrêter à cette hauteur. Or, au-delà de la limite de l’asphalte existent sur plusieurs centaines de kilomètres des communautés qui ne sont accessibles que par les airs, l’eau ou la glace, selon les saisons. Fascinée depuis son enfance par le bout de la route 138, Noémie Pomerleau-Cloutier est allée à la rencontre des Coasters – innus, francophones et anglophones –, a enregistré leurs voix pour remailler en poème ces territoires morcelés et ces luttes à finir. La patience du lichen est un témoignage poétique d’une rare envergure, un reportage au grand cœur qui plonge dans l’histoire et l’intimité de cette partie méconnue du Québec.

Mireille Gagné

« Le lièvre d’Amérique » Mireille Gagné
4e de couv. : L’organisme de Diane tente de s’adapter doucement. Elle dort moins, devient plus forte et développe une endurance impressionnante. L’employée modèle qu’elle était peut encore plus se surpasser au travail. Or des effets insoupçonnés de l’intervention qu’elle vient de subir l’affolent. L’espace dans sa tête se resserre, elle sent du métal à la place de ses os. Tout est plus vif – sa vision, son odorat, sa respiration. Comble de la panique, ses cheveux et ses poils deviennent complètement roux en l’espace d’une nuit. Et puis les mâles commencent à la suivre.
Quinze ans plus tôt, Diane connaît un été marquant de son adolescence à l’Isle-aux-Grues, ces jours de grosse mer où Eugène bravait les dangers, la fascination de son ami pour les espèces en voie d’extinction et – comment s’en remettre – le soir de l’incendie.

Tove Jansson

« La fille du sculpteur » Tove Jansson

4e de couv. :
La fille du sculpteur raconte une enfance vécue comme un rêve, inspirée de celle de Tove Jansson, au début du xxe siècle, entre Helsinki et la maison familiale sur une île de l’archipel de Porvoo, où ses parents artistes se retiraient pour l’été. Dans ce livre éminemment onirique, les êtres humains se mettent soudainement à voler, des créatures imaginaires et mystérieuses apparaissent au détour de certaines criques, et Dieu le père lui-même surveille les enfants qui jouent dans le jardin.

« Le livre d’un été » Tove Jansson
4e de couv :La jeune Sophie vient de perdre sa maman. Elle dort désormais seule dans le grand lit de la maison de vacances où elle passe l’été avec son père et sa grand-mère, sur une île du golfe de Finlande. Pendant que l’homme vaque à ses occupations, la vieille dame espiègle – qui fume en cachette – et la petite fille curieuse de tout réinventent un monde où désobéissance et magie sont reines. Entre les tempêtes et les visites des îles voisines, elles posent les bases d’une sagesse naïve, celle-ci prenant la forme parfois d’une thèse sur Les vers de terre qui se sont séparés en deux ou de discussions sur la tolérance et le respect. Sophie, au fil des jours de juillet et d’août, appelle son courage lorsque mesurée à ses peurs irrationnelles de l’eau profonde, des hauteurs, de l’obscurité ou des petits animaux. Elle sait sa grand-mère jamais très loin, présente, aimante, dans cet été de nature et de jeu, avec comme meilleurs amis la forêt, le ciel et la mer.

Gyrdir Elíasson

« La fenêtre au sud » Gyrdir Elíasson
4e couv. : Quelque part en Islande, au bord de la mer, un village de maisons noires fait face à l’infini de l’eau. Dans son repaire, un romancier peine, sur sa vieille Olivetti, à écrire la vérité d’un couple parti en vacances pour se retrouver. Qui s’amuse ? se demande-t-il, déposant les feuilles dactylographiées sous la fenêtre sud claire. La radio, pendant ce temps-là, donne des nouvelles d’un autre monde : le séisme de Fukushima, l’assassinat de Ben Laden, la guerre en Syrie. Au rythme des quatre saisons de l’année, comme un contrepoint nordique aux célèbres concertos de Vivaldi, La fenêtre au sud transforme cette histoire simple d’amour et de fantômes en un livre immense sur les crépuscules de la création. L’encre s’épuise, l’écrivain tapera bientôt blanc sur blanc, traversant la page comme on marche dans la neige.

« Au bord de la Sandá » Gyrdi Elíasson
4e couv. : Un homme vit et peint dans ses caravanes tout près de la Sandá, une rivière glaciaire aux confins de l’Islande. L’été s’achève, les tableaux s’entassent dans l’atelier, les visites sont rares et les nuits, de plus en plus froides et tranquilles. Avec en tête la biographie de Chagall ou les lettres de Van Gogh, l’artiste arpente la forêt, s’oubliant dans le courant du temps passé, que viennent interrompre les apparitions irréelles de la femme à l’imperméable rouge. Une seule chose lui importe : peindre la vérité des arbres qui l’entourent. Dans une langue vêtue de paysages, sensible aux tensions secrètes du silence, Au bord de la Sandá suit l’itinéraire d’une réflexion qui choisit l’au-revoir, laissant derrière « des années de sable, dénudées et balayées par le vent, comme un désert desséché par un hiver sans pluie ».

« Les excursions de l’écureuil » Gydir Elíasson
4e de couv. : Sigmar est un petit garçon à part qui, par le pouvoir de l’imagination, change les mondes, voit partout autour de lui les objets comme des animaux – l’aspirateur est un poisson de pierre dans une grotte marine, les biches ornant une nappe sont perdues dans un labyrinthe. Au lit un livre à la main, dehors au jardin, sur le chemin des courses avec Björg, sur son chantier naval ou plongé dans le corps de l’écureuil de son dessin, les excursions de l’enfant aménagent sa solitude et capturent nos conceptions du monde réel. Devenu écureuil, il marche jusqu’à la ville. Suit-il les traces du garçon mystérieusement disparu ? Ne souhaite-t-il seulement qu’un camarade de jeu ?

Juliana Léveillé-Trudel

« Nirliit » Juliana Léveillé-Trudel
4e de couv. :Une jeune femme du Sud qui, comme les oies, fait souvent le voyage jusqu’à Salluit, parle à Eva, son amie du Nord disparue, dont le corps est dans l’eau du fjord et l’esprit, partout. Le Nord est dur – «il y a de l’amour violent entre les murs de ces maisons presque identiques» – et la missionnaire aventurière se demande «comment on fait pour guérir son cœur». Elle s’active, s’occupe des enfants qui peuplent ses journées, donne une voix aux petites filles inuites et raconte aussi à Eva ce qu’il advient de son fils Elijah, parce qu’il y a forcément une continuité, une descendance, après la passion, puis la mort.

Un conte dis-tu ?

Marie Jadis & Jean Teuleman  

Il. Luci Luca

2018, 74 p.,  9 €

979 669918535

marronfluo@gmail.com

conte dis-tu

4e de couv :

« Il était une fois, dans un petit village, au bord de l’Océan, une maison immense. On  ne savait pas depuis quand elle était posée là, mais elle semblait avoir été construite depuis très longtemps. Jamais les rideaux ne bougeaient… »

Ma chronique :

C’est une très jolie histoire dans une autre histoire.

On va en effet suivre l’histoire de la narratrice et de son jeune voisin un « drôle de môme ». Une histoire touchante et actuelle. J’ai adoré leur interventions pendant la lecture. Les interruptions dues aux contraintes de la vie quotidienne ainsi que les liens que la lecture crée entre eux.  Ah a lecture et la transmission !

Ensemble ils vont lire une histoire, un conte qu’ils ne connaissaient pas. On va se plonger en même temps qu’eux dans un monde d’autrefois, un monde imaginaire où l’on va suivre un enfant dans une sorte de voyage initiatique aux multiples rebondissements. Le héros accompagné d’un chat (pas n’importe lequel !) vont devoir affronter des épreuves et résoudre des problèmes. 

J’ai eu l’impression un instant de suivre Alice lorsqu’elle court après le lapin toujours en retard. L’intervention de l’animal, ici le chat, nous fait entrer dans le monde des contes. On découvre d’autres références aux romans d’aventure.

Vont-ils atteindre leur but ?

Vont-ils survivre ?

Vont-ils pouvoir revenir dans le lieu initial ? Qu’auront-ils appris ?

Et qu’en sera t-il de la narratrice et de l’enfant de la vraie vie ?

Je vous laisse découvrir tout cela et bien plus.

Dans le livre vous pourrez découvrir de belles illustrations, des compositions à bases de collages comme vous pouvez déjà en avoir un aperçu sur la couverture.

Il y a dans ce roman des thématiques qui me plaisent beaucoup notamment celui de la maison. Ici nous avons d’une part l’appartement refuge pour de gamin et ensuite la maison dans le conte.

Et puis l’eau intervient aussi dans les étapes qu’elle soit sous forme de fontaine ou de mer.

Les mises en abîme qui emboîtent des histoires permettent aussi d’avoir des écritures différentes, nous avons donc la réalité avec un langage parlé et actuel, puis la narration avec le conte ainsi que l’intervention de certains personnages et enfin l’extrait du journal intime.

La touche « fantastique » et « magique » créent dans le conte une sorte de distanciation pour bien nous ancrer dans le monde imaginaire et que l’enfant puisse en tirer des « leçons ».

La narratrice elle aussi va faire un travail d’introspection sur ces choix de vie.

Alors est-ce un conte ?

A qui s’adresse ce roman ? De par la structure je dirais un adolescent ou un adulte.

Je remercie la petite fée qui m’a fait découvrir cette jolie aventure.

Article précédemment publié sur Canalblog

L’Analphabète

Agota Kristof

ÉditionsZoé, 2004, 57 p., 11 €

Cercle littéraire médiathèque

4e de couv. :
Onze chapitres pour onze moments de sa vie, de la petite fille qui dévore les livres en Hongrie à l’écriture des premiers romans en français. L’enfance heureuse, la pauvreté après la guerre, les années de solitude en internat, la mort de Staline, la langue maternelle et les langues ennemies que sont l’allemand et le russe, la fuite en Autriche et l’arrivée à Lausanne, avec son bébé.
Ces histoires ne sont pas tristes, mais cocasses. Phrases courtes, mot juste, lucidité carrée, humour, le monde d’Agota Kristof est bien là, dans son récit de vie comme dans ses romans.

Autrice :

1935 (Hongrie) -2011 (Suisse). Ecrivaine poétesse, romancière et dramaturge suisse.

Deux films ont été tirés de ses romans dont « Le grand cahier ».

Elle est arrivée en 1956 à l’âge de 21 ans en Suisse suite à la révolution des conseils ouvriers de 1956 écrasée par l’armée soviétique.

Elle écrivait en hongrois avant de passer à la langue française, elle a reçu plusieurs prix.

Anecdote de lectrice :

J’ai découvert le nom d’Agota Kristof dans les années 90 et ce fut un choc littéraire car ses écrits entraient en résonance avec ma vie. Je n’ai pas lu la trilogie : Le grand cahier/ La preuve/ Le troisième mensonge dans l’ordre mais au fur et à mesure qu’ils ont croisé mon chemin. « L’Analphabète » j’ai découvert ce titre sur la plateforme Libfly (aujourd’hui disparue) qui nous faisait découvrir la maison d’édition indépendante suisse Zoé. Il aura fallu attendre que la Comédie du Livre 2019 se consacre à la littérature suisse et que l’éditrice  Caroline Coutau vienne nous parler de sa maison d’éditions Zoé. Ma collègue m’a offert se livre avant que je l’achète !

Ma Chronique :

Dans ce récit autobiographique, j’ai retrouvé Agota Kristof, son style et ses thèmes fondateurs. Par cette brève biographie, elle confirme ce que l’on ressent dans ses romans. Ces phrases ont une musicalité bien à elle. Elle va à l’essentiel comme si ces mots lui étaient comptés, sans pour autant avoir des phrases trop courtes, elle explique sa façon d’écrire par son impression de ne pas maîtriser la langue française, ce qui ne se remarque nullement.

Dès le titre, on se doute qu’elle n’y va pas par quatre chemins, ni en douceur, elle est directe, « l’analphabète » est un mot fort qui tombe comme un couperet elle n’emploie pas de formule poétique, alors qu’elle écrit de la poésie depuis sa plus tendre enfance.

Elle nous raconte son enfance, sa famille, sa jeunesse, son arrivée en Suisse, le passé laissé dernière elle. Elle nous raconte son apprentissage et appropriation de la langue française qui s’est imposée à elle, de la douleur d’abandonner sa langue maternelle comme si elle avait coupé un cordon ombilical pour renaître, elle vivra avec cette blessure interne.

Les frontières physiques et celles de la langue, les barrières mentales. Dichotomie entre l’intérieur et l’extérieur.

Le thème de l’exil avec Agota Kristof n’est pas une période transitoire, elle a vraiment coupé les ponts, elle ne parle pas de retour. Elle n’est pas tendre avec les régimes politiques qui l’on conduite en Suisse. Il y a comme un travelling entre le général et le particulier.

Ce récit autobiographique et ce qu’elle y raconte a malheureusement encore des résonances aujourd’hui. Quitter son pays d’origine pour raisons politique sans vraiment choisir son pays d’accueil, perdre ses repères, sa langue, sa culture, sa famille. C’est une femme de volonté elle a tout réappris et reconstruit en arrivant en Suisse.

Elle gardera une souffrance viscérale toute sa vie du moins c’est du moins ainsi qu’on le ressent dans ses romans. Je n’ai pas lu ses pièces de théâtre, ni ces poèmes.

Elle est décédée, mais il me reste encore des romans à découvrir…

Et vous connaissez-vous cette écrivaine ?