Felis Silvestris

Anouk Lejczyk

Éditions du Panseur, #8, janv. 2022, 187 p., 17 €

#challengedhiverVleel

4e de couv. :
Sans crier gare, Felis est partie rejoindre une forêt menacée de destruction. Elle porte une cagoule pour faire comme les autres et se protéger du froid. Suspendue aux branches, du haut de sa cabane, ou les pieds sur terre, elle contribue à la vie collective et commence à se sentir mieux. Mais Felis ignore que c´est sa sœur qui la fait exister – ou bien est-ce le contraire ?
Entre les quatre murs d´un appartement glacial, chambre d´écho de conversations familiales et de souvenirs, une jeune femme tire des fils pour se rapprocher de Felis – sa sœur, sa chimère. Progressivement, la forêt s´étend, elle envahit ses pensées et intègre le maillage confus de sa propre existence. Sans doute y a-t-il là une place pour le chat sauvage qui est en elle.
Premier roman d´Anouk Lejczyk, Felis Silvestris renverse les codes du Nature Writing et nous plonge, le temps d´un hiver, dans une histoire intime et sensible, explorant notre imaginaire et nos inquiétudes face à des choix de vie qui nous effraient autant qu´ils nous fascinent.

Mes impressions de lecture :

J’ai découvert les Éditions du Panseur grâce aux soirées Vleel en janvier 2022 pour la sortie de ce roman, il aura fallu le temps pour que je me lance dans cette lecture.

C’est un roman qui se dévore sans qu’on s’en rende compte, c’est bien sûr dû à ce qui nous est raconté mais aussi à la structure du texte.

Nous avons une narratrice « je » qui raconte son retour à la civilisation après avoir cherché sa sœur dans la forêt où elle s’était réfugiée tantôt elle parle de sa propre expérience, tantôt elle fait le lien avec le père et la mère , il y a la même narratrice avec un « tu » qui nous raconte l’histoire de la sœur évaporée tout en s’adressant à elle comme si elle l’a prenait à témoin , ce sont des tableaux assez courts qui sont séparés par une sorte de refrain « -Et ta sœur, elle en est où, elle fait quoi  ? » suivit de la réponse brève qui sera développée en trois phases avant de retrouver cette question et une autre réponse.

J’avais choisi ce roman pour le challenge dans la catégorie « nature writing » et puis j’ai été troublée par ce qui est annoncé comme un renversement des codes. On a la sœur dépressive qui telle une graine a été poussée par le vent jusqu’à cette forêt occupée par des militants écologistes qui refuse qu’elle soit détruite. On va découvrir l’influence de la nature et de cette communauté sur cette femme fragile (en apparence)  en quête de sens. Elle a pris le nom de felis silvestris par hasard et tel le chat sauvage elle est indépendante tout en vivant avec les autres. Elle n’est pas happée par la nature, elle doit d’abord se reconstruire. Ce n’est pas elle qui va à la nature comme dans les récits de nature writing, c’est la nature qui va faire son œuvre en l’acceptant.  On ressent la notion de « passivité », Felis semble passive, elle fait sa part de corvées mais sans initiatives et la forêt aussi est passive et patiente elle sert de nid / refuge à Felis. Elle avait du mal à faire des choix au début de la narration et il va falloir tout un cheminement pour qu’elle prenne sa vie en main et voir son potentiel.

On voit deux types de souffrances avec les deux sœurs. C’est étrange elles n’ont pas de nom à part Felis à qui ont demande de se nommer en rentrant dans la communauté. Celle qui cherche souffre des conséquences des actes de Félis, alors que Félis porte son mal en elle.

C’est une drôle de famille les parents divorcés ont leur propre obsessions, centrés sur leur propre personne  et sont un poids sur la sœur qui est restée et qui par en quête de sa sœur évaporée.

Un petit mot sur l’objet livre puisque c’est le premier roman des éditions du panseur que j’ai lu. La couverture semble d’une simple couleur mais en fait ils y a des phrases d’écrites. C’est un livre agréable à tenir en main et lire, il s’ouvre facilement. il y a des belles marges autour du texte.

À la fin chacun a une nouvelle place.

À bientôt pour d’autres lectures de cette maison d’édition en attendant le prochain roman de l’autrice.