Alice marche sur Fabrice

Rosalie Roy-Boucher

Éditions Bouclard, janv. 2023, 175 p., 16 €

Challenge d’Hiver VLEEL Catégorie « Autrice canadienne »

4e de couv. :

Elle est québécoise et elle s’appelle Alice, elle a 26 ans.
Elle est à terre après que son chum l’a quittée. Fucking Fabrice Picard de marde. Alors elle plaque tout, traverse l’Atlantique pour aller marcher vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Sans vraiment savoir pourquoi elle vient s’user les semelles sur ce chemin béni.
Elle prie pour que celle qui lui a volé son amoureux souffre.
Elle marche et marche encore, histoire de remplacer le mal de vivre par le mal de corps. Ultreïa Alice !

Mes impressions de lecture :

J’ai découvert cette autrice l’autre soir le une rencontre organisée par le groupe VLEEL avec l’éditeur et l’autrice. Les deux ont su me convaincre, ainsi que l’avis positifs de certains lecteurs enthousiastes.

Je commencerai par un avertissement qui a son importance pour certains lecteurs. Ce roman est écrit par une québécoise avec des expressions et un lexique de là-bas, ainsi que quelques dialogues en anglais. La quatrième de couverture ci-dessus en est un exemple. Il n’y a ni glossaire ni notes en bas de page. C’est donc en connaissance de cause que j’ai décidé de lire ce roman et que j’ai pu apprécier cette particularité. Il faut s’immerger et se laisser porter.

Il y a ce côté « exotique » dans les jurons, ou dans les petites choses du quotidien qui rend le texte encore plus savoureux. Quand elle dit qu’elle a une vie de « marde » ça donne une autre dimension à ce qu’elle vit.

J’ai aimé ce personnage féminin à fleur de peau. Elle a été trompée et quittée après 5 ans d’amour. Elle a décidé de tout quitter avant d’entreprendre ce fameux Chemin de Compostelle. Alors je vous le dis tout de suite on n’est pas du feelgood et de bons sentiments. Elle hait Laure qui lui piqué son chum, elle en veut à Fabrice d’avoir piétiné son cœur. Si vous croyez que faire ce chemin c’est pour pardonner cette trahison vous vous égarez. Là, on est dans le concret, elle est en colère et elle le dit à qui veux l’entendre. La petite touche féministe vient donner un petit plus à cette narration…

Ce n’est pas non plus un guide pour pèlerin, elle met en avant certains points négatifs et positifs des rencontres et des effets de la marche. Elle ne fait pas dans la dentelle.

Quand elle ne va pas bien, elle en remet une couche. Elle dit qu’elle est dans l’apitoiement sur elle-même alors qu’elle va de l’avant et qu’elle fonce dans tout ce qui se met en travers de sa route.

J’ai aimé ses monologues intérieurs lorsqu’elle raconte certaines situations qu’elle vit mal, ou lorsqu’elle  dit le contraire de ce qu’elle pense parce qu’on lui a appris à faire attention aux sentiments des autres. Par moment elle se lâche comme si ouvrait des vannes.

Elle va nous raconter des rencontres plus ou moins agréables, elle va décrire des lieux et des scènes qui parlerons à ceux qui connaissent un peu ce chemin. J’ai cru qu’elle allait passer près de chez moi, mais ce n’est pas le chemin qu’elle a choisi. On a droit à des scènes très visuelles qui rappellent certaines anecdotes de pèlerins.

Sur ce parcours elle va rencontrer des personnes qui vont plus ou moins l’aider à avancer. Va-t-elle trouver le bon dérivatif pour oublier le couple maudit ?

J’ai passé un bon moment de lecture avec ses chapitres courts qui nous exposent une scène. L’autre parle de « tableaux » et c’est tout à fait cela. Les titres des chapitres son parfois amusants.

Je vous laisse découvrir toutes les aventures et mésaventure d’Alice et de ses compagnons de route.

Ce roman a confirmé que je ne suis pas prête de faire ce Chemin intérieur ou physique. Mais j’ai eu plaisir à me remémorer certains lieux cités que j’ai eu le plaisir de visiter.

Je remercie le groupe VLEEL pour cette découverte.

Tout ce que tu devrais savoir avant de m’aimer

Gerard Guix

Trad. Carole Fillières

Éditions Aux forges de Vulcain, 2022,373 p., 20 €

Mes lectures Aux Forges de Vulcain

Challenge VLEEL

4e de couv. :
Si notre vie est un film, sommes-nous des acteurs… ou des spectateurs ?

Cinq ans se sont écoulés depuis la rencontre de Gérard et Anastasia à Londres. Cinq ans où, malgré la passion des premiers jours, ils se sont éloignés jusqu’à se sentir très loin l’un de l’autre, même s’ils sont dans le même lit. Ils sont maintenant sur le point d’embarquer pour un voyage sur la rive suisse du lac Léman. Là, dans la maison où l’actrice Audrey Hepburn a passé ses derniers jours, Gérard va tenter de relancer sa carrière littéraire tandis qu’elle essaie désespérément de sauver leur relation. Gerard Guix manie l’humour, le suspense et le fantastique dans ce roman empreint d’amour du cinéma, où lectrices et lecteurs découvriront s’il est possible d’effacer notre mémoire et de vivre sans aucun souvenir.

Mes impressions de lecture :

C’est le premier roman de Gérard Guix que je lis. J’avais acheté « Cimetière » mais je n’ai pas encore eu le temps de le lire. C’est un auteur catalan qui n’a que ces deux romans traduits en français. Je ne sais pas si j’ai le niveau suffisant en catalan pour lire « dia de caça » et « la deriva dels continents » mais j’avoue que le lire en VO me plairait.

C’est l’histoire d’un couple improbable… Dès le début on sent qu’il y ont vécu un drame et ils tentent de reconstruire leur couple. Le lecteur va supposer des choses, voir les deviner mais il faut attendre pratiquement la moitié du roman pour avoir des réponses claires. Claires c’est vite dit !

Nous allons suivre ce couple qui va de Barcelone à Monges en Suisse. On a donc un mouvement de projection, on va de l’avant, et en même temps on a Gérard qui se remémore leur rencontre, leur vie de couple chaotique et donc une sorte de marche arrière. Puis ils arrivent à leur destination et il va y avoir le point de bascule et c’est elle qui va devenir narratrice. Ce changement de focale donne à la narration un cours différent.

Tout au long de cette histoire, il y a des touches fantastiques qui sont un peu comme de la pensée magique. Gérard est troublé lorsque ces vœux d’accidents se réalisent. Son imagination fertile d’écrivain et de dramaturge va prendre des proportions énormes.

Mais le fantastique prend un autre chemin… et bouleverser la narration…

C’est un texte très travaillé avec de nombreux détails. Un exemple Gérard nous raconte la fixette qu’il fait sur une tâche d’humidité qu’il retrouve d’une chambre d’hôtel à une autre. Il en devient obsédé et le lecteur voit le malaise que cela crée (cette tâche n’est pas anodine on peut y voir des sens cachés ou symboliques). Lorsque c’est Anastasia qui parle, elle se souvient le regard étrange qu’il avait à fixer le mur. Tous deux ne voit rien de la même façon.

J’ai bien aimé le personnage de Gérard Guix avec tout l’égocentrisme du créateur. C’était troublant de voir une sorte de double de l’écrivain que je lisais. Comme je ne le connais pas, je ne sais pas qu’elle part de lui il a projeté. Mais j’ai aimé son cynisme, sa vision très sombre de ses contemporains, il est très caustique et en même temps il s’englobe dans les êtres qu’il critique. Cela donne par moment des scènes ironiques. J’ai parfois souris. À d’autres moments c’est une vraie tête à claque notamment lorsqu’il façonne la personnalité d’Anastasia jeune fille sans passé. Il y a de forts contrastes entre ce que vivent les personnages intérieurement et leur réactions externes.

On découvre que depuis le départ ils ont des relations assez dysfonctionnelles. Elle qui s’accroche à son rêve de couple et lui qui faute de pouvoir s’en débarrasser va en faire sa créature, sans parler des relations sexuelles avec d’autres femmes.

Ce qui m’a intéressé en dehors de l’histoire autour du couple et de l’histoire « fantastique », c’est tout ce qui concerne la création littéraire (romans et pièces de théâtre) et toutes les références cinématographiques et musicales (je me suis mise à écouter « Mishima » groupe catalan dont j’ai bien aimé ce que j’ai trouvé sur youtube!).

Il y a justement dans ce roman un aspect visuel très important et ainsi qu’un aspect sonore. Le toucher, l’odorat et le goût sont notamment présents dans tous ce qui est sensuel. C’est comme si tous les sens étaient exacerbés, c’est à la limite de la violence tant les personnages sont à fleur de peau. Deux écorchés vifs qui essaient de survivre.

Je me suis régalée dans la partie voyage car ils empruntent une autoroute que je connais depuis toujours. J’ai bien reconnu certaines haltes !

Un roman surprenant et très prenant. Je vous laisse découvrir ce beau roman bien singulier et touchant. Auteur à suivre !

Je remercie les Éditions Aux Forges de Vulcain de leur confiance

Ps : j’ai choisi ce roman pour le challenge VLEEL catégorie « livre qui réchauffe » à causes scènes sexuelles assez explicites.

Grand-Passage 

Stéphanie Leclerc

Éditions Syros, sept. 2022, 335 p., 16,95 €

Mes lectures  Syros

Mes chroniques jeunesse du mercredi

 4e de couv. :

Un roman à l’ambiance envoûtante, entre polar et conte fantastique. 
Lauris vit heureux à Grand-Passage, au bord de l’autoroute où sa mère travaille. Pourtant, depuis l’enfance, il perçoit des phénomènes étranges : autour de lui, des animaux morts s’animent. Un beau jour, c’est le fantôme de son grand-père qui vient lui parler. Peu après, son amie Lali disparaît subitement. L’effroi s’abat sur la vallée lorsque son corps est retrouvé près de l’autoroute. Tandis que la communauté de Grand-Passage se verrouille, Lauris multiplie les rêves inquiétants…
« Pépite 2022 Fiction ados », un prix Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis – France Télévisions.

Mes impressions de lecture :

Ce que j’ai aimé dans cette histoire c’est qu’il ne s’agit pas d’une enquête, on est dans les pourquoi ? et les qui ? Nous voyons tous les personnages pris par leurs préoccupations personnelles et leurs réactions face aux drames qui ont lieu dans ce petit village. J’avais compris certaines choses mais l’histoire a tellement de facettes qu’on se laisser emporté par la narration.

J’ai ressenti que Lauris allait vivre une sorte de rite de passage de l’enfance à l’âge adolescence. La mort vient créer un avant et un après.

C’était intéressant les effets miroirs entre le passé et le présent. Cela donne une dimension supplémentaire à ce qui ce joue au présent. L’effet miroir est aussi dans le fait que l’ado rejette sa naissance et que sa mère doive accepter sa mort. La mère par exemple nous montre comment ce qu’elle a vécu est aussi vécu par cette nouvelle génération d’ados.

Le titre de ce roman à différentes approches. Les personnages vont aussi chercher le sens du nom de ce lieu où ils résident. C’est comme si l’auteur faisait écho aux pensées du lecteur.

La touche fantastique donne à ce roman une aura très spéciale. J’ai aimé l’explication finale. La boucle est bouclée.

Il y a des moments très émouvants. Cette histoire est chargée de tant de secrets et de non-dits. Il y est notamment beaucoup question de relations mère-enfant, fusionnelles et conflictuelle. Le rôle du père est aussi sujet de réflexions.

Ce roman parle de la mort d’adolescents, mais aussi d’autodestruction (drogue, alcool, violence…) par des actions extrêmes. Il y est question aussi des conséquences sur les autres adolescents.

La sexualité est aussi au cœur de l’adolescence, là aussi il est question de rite de passage. J’ai été touchée par le fait que les relations sexuelles des filles soient toujours assimilées à la prostitution même s’il y a un jeune homme qui défend une copine en disant « qu’elle ne se vend pas, elle donne…». C’est quand même tenace cette différence entre les garçons et les filles qui ont plusieurs expériences sexuelles. Les scènes de sexes sont assez évasives pas explicite.

Ce que j’ai aimé, c’est qu’il reste des zones d’ombre dans la vie des personnages, certains éléments du passé restent dans le passé. On ne sait pas pourquoi tout à coup il y a passage à l’acte. Un peu comme dans la vraie vie où on suppose des choses mais on ne peut rien affirmer.

Ce que j’ai trouvé très judicieux c’est que les drames se déroulent dans les sous-bois, il y a tout l’imaginaire lié à la forêt, et pour dérouter le lecteur on a aussi la présence de cette autoroute.

J’ai été ému par les liens d’amitié entre certains personnages et les différents drames.

Je vous laisse découvrir par quels chemins Stéphanie Leclerc va mener ses personnages et se lecteurs. Chacun verra l’histoire avec son ressenti personnel. Le thème de la mort n’est pas facile à aborder à l’adolescence. La part onirique permet d’aborder certaines facettes de ce thème et d’autres.

Je remercie les Éditions Syros de leur confiance.

Nuit Américaine

Pierre Rehov

Éditions Cosmopolis, sept 2022, 543 p., 22 €

Mes lectures Cosmopolis

4e de couv. :

Avec Nuit américaine, Pierre Rehov livre l’épopée crépusculaire du rêve américain, la guerre entre la Cosa Nostra et les cartels boliviens pour le contrôle d’Hollywood et le code de l’honneur des affranchis. Telle une balle traçante, Nuit américaine vous propulse aux ultimes frontières du nouveau Far West, là où les parties de poker sont vertigineuses. Sillonnez Rome, New York, Los Angeles, les déserts de Vegas. Plongez dans la guerre souterraine des cartels et des mafias historiques. Rencontrez le mal absolu et la pornographie de l’horreur. Retrouvez Lucky Luciano, Meyer Lansky, mais aussi Hugh Hefner, l’entourage de Kennedy. Effacez vos ennemis. Vivez l’amour fou. Abandonnez toute chance de retour. Après Ted et 88, Pierre Rehov signe la grande aventure de l’année littéraire et vous plonge à pic dans le brasier américain des années 60, le monde où les Dieux de la guerre se sont affrontés pour Los Angeles. … et pour l’amour d’une femme.

Mes impressions de lecture :

Je ne connaissais pas l’auteur mais le titre de ce roman et le sujet ont attirés mon attention.

J’ai particulièrement aimé la partie qui se passe en Italie jusqu’à la rencontre de Zio à New York, car on est dans la construction d’une vie avec ses rêves et ses espoir. C’est aussi les années soixante en Italie, le cinéma et tout ce qu’il y a des prometteurs. Les amis d’enfances, le premier amour, les choix bons ou mauvais. Il y a de la pauvreté, de la violence mais on a l’impression que les protagonistes peuvent maîtriser s’ils prennent les bonnes décisions.

Une fois que leur vie bascule on est dans un autre monde, un autre état d’esprit. On joue dans la cour des grands. Ils n’ont plus la même liberté.

J’ai aimé ce que véhicule Rafaela cet élan vers la vie.

On a différents thèmes importants, à commencer par la religion. Rafaela est juive, Fabio est catholique, ce n’est pas anecdotique dans le milieu et à cette époque. On a entre les ombres du récent passé de la deuxième guerre mondiale.

Il est aussi question du rôle de la femme, de ce à quoi elle peut aspirer. Rafaela a une soif de connaissances, elle ne cadre vraiment pas avec l’univers de Fabio.

C’est un roman qui vous happe. On est avec les personnages et leurs aventures (ou mésaventures). Il y a une part d’émotion qui contraste avec ce que leur réserve la vie.

Nuit américaine a un rapport avec le cinéma univers de Rafael et avec la part d’ombre dans laquelle va évoluer Fabio.

Un roman très prenant et une prédominance de l’aspect visuel dans la façon de raconter les événements, si en plus on a les références au cinéma de cette époque on ne va pas le lâcher. Il a tous les ingrédients du roman noir, avec des éléments liés à la tragédie. Amour impossible, la destinée qui joue avec les personnages. Les personnages sont-ils prédestinés ? Que ce passe t-il lorsqu’ils veulent suivre leurs propre règles, prendre leur destin en main ?

C’est une histoire qui met en scène la prédominance de la famille, sur les bases des valeurs dans le cadre la cosa nostra, un roman de gangster.

Un roman avec un souffle romanesque qui plaira les lecteurs qui aiment suivre les personnages longtemps dans ce qu’il vit.

Je remercie les Éditions Cosmopolis de leur confiance.

Le mystère du tableau volé

Danielle Thiéry

Éditions Syros, Souris noire, 2018, 169 p., 7,95 €

Série Lily et Lucas

Chronique jeunesse du mercredi

4e de couv. :
Un voyage scolaire, la rencontre avec un tableau de maître, la question des origines… et un degré supplémentaire dans l’action pour la nouvelle enquête de Lily et Lucas !
En séjour à Bordeaux avec sa classe, Lucas explore le quartier de la place Saint-Michel où se rassemblent de nombreux antiquaires. Soudain, il tombe en arrêt devant la copie d’un tableau de Botticelli : la scène est classique, mais l’un des anges représentés lui ressemble trait pour trait. Comme si le peintre l’avait pris pour modèle ! Comment est-ce possible ? La journée passe et la seule occasion de montrer cette peinture à sa sœur Lily, c’est en pleine nuit. Lucas parvient à la convaincre de faire le mur…

Mes impressions de lecture :

L’autre jour je cherchais ma chronique de ce roman et j’ai réalisé que je ne l’avais pas et que je ne l’avais donc pas lu et chroniqué ! Du coup il fallait que je comble cette lacune. Alors aujourd’hui, j’ai 14 ans comme nos deux héros !

C’est le cinquième volet des (mé)aventures des jumeaux Lily et Lucas. Ils grandissent d’un tome à l’autre, là ils sont en seconde. Deux ados très différents de caractères et de physiquement. Elle est brune et mat de peau et veux devenir policière. Il est blond et rêveur. Les deux sont impulsifs mais pour des raisons différentes.

Dans chaque histoire de cette série on explore un lieu et un milieu. Ici on va être dans l’art. Lucas est parti pour cette classe découverte un peu perturbé par des histoires de filiation. Alors imaginez sa fascination lorsqu’il se voit son portrait dans un tableau en vitre chez un antiquaire. Son imagination débordante va prendre le relais.

Ce que j’aime c’est que lorsque l’un des deux jumeaux a un problème il va demander de l’aide à l’autre, comme ils sont complémentaires on a deux façons différentes de réagir.

Lily qui dans d’autres épisodes a fait un stage avec une commissaire qui l’a prise sous son aile car elle a des dispositions pour ce métier. Lorsque ce sera nécessaire l’adolescente va faire appel à ses souvenirs de ce qu’elle a retenu  de l’aspect de négociatrice  pour essayer de gérer une situation dramatique.

Les adultes ne sont pas loin pour leur porter secours, cependant Danielle Thiéry joue avec le suspens et les tensions dramatiques. Ils vont une fois être en danger mortel. J’ai bien aimé le rôle de Marguerite même si au début on pourrait croire que c’est une mégère, elle va se révéler très importante.

J’ai beaucoup aimé que l’histoire se déroule dans le vieux Bordeaux.

Une histoire en appelant une autre, j’ai pensé à « Enquête à Bordeaux, l’inconnu du parc » de Jeanne Faivre d’Arcier aussi chez Syros.

J’ai souris lorsque au début de l’histoire Lily va à l’ancien commissariat de la rue de Castéja, le fief de Anselme Viloc, commissaire de papier de Guy Rechenman série policière adulte qui se déroule fin des années 80 dont j’attends la prochaine enquête qui sort cette semaine !.

Qui en parle ?

Jangelis

Mes désirs futiles

Bernardo Zannoni

Trad. Romane Lafore

Éditions de la Table Ronde, Quai Voltaire, janv 2023, 219 p., 22,50 €

Mes lectures de la Table Ronde

4e de couv. :

Archy naît dans une tanière au milieu de la forêt, au sein d’une portée de fouines. Son père a été tué par l’homme, et sa mère se démène pour nourrir ses petits au cœur de l’hiver. Très vite, Archy comprend qu’il doit lui aussi chasser s’il veut garder sa place dans la famille.
Mais à peine s’est-il essayé à piller un nid qu’il se blesse. Son destin prend alors un sombre tour : devenu inutile à sa mère, il est vendu à un vieux renard cruel, Solomon le prêteur sur gages, qui en fait son esclave puis son apprenti avant de lui révéler son secret : il connaît l’existence de l’écriture, de Dieu et de la mort… Solomon lègue à Archy ce testament qui l’accompagnera toute sa vie dans son exploration de la forêt. Mais est-ce un trésor ou un fardeau que ce secret de l’homme ?
À mi-chemin entre fable et roman d’initiation, Mes désirs futiles mêle aventure et philosophie pour mieux interroger la nature humaine et la force de nos désirs.

Mes impressions de lecture :

Un roman original et intéressant.

Le narrateur est une fouine, il s’appelle Archy. Dans un premier temps on le voit dans sa famille. Les relations autour de la survie, de la portée la mère finira par s’occuper que du plus fort. Archy est très prometteur, il observe ce frère plus fort,  jusqu’à ce qu’un accident le rende boiteux. Que va-t-il devenir ?

On se croirait dans un roman picaresque, au lieu d’un enfant pauvre nous avons cette fouine. Il va être vendu à un vieux maître roublard. Solomon est un renard usurier qui échange des denrées. Archy devient son esclave. Il le bat lorsqu’il est trop lent, quand la colère le prend, toutes les raisons son bonnes pour le soumettre et passer ses nerfs. Il n’est soumis qu’en apparence.

On s’attache à ce jeune Archy. Il est intelligent, observateur et bon. Il va découvrir le secret de Solomon. Sa curiosité a failli lui causer sa mort. Mais Solomon qui souffle  « le tiède » et le froid, va le soigner, car il a compris qu’il a trouvé un héritier. Il le nourrit, le menace, lui explique la vie, le met au fait de ses affaires et lui donne des surnoms négatifs « poil de cul, poulette », le  bats et lui interdit d’avoir une vie à lui.

Solomon sait lire et il possède Le Livre, une bible qu’il interprète à sa façon. Il a perdu une part de son animalité et a découvert la finitude de l’être. Archy va devenir son apprenti, il a apprendre à lire écrire et penser. Solomon va lui apprendre que certains instincts « animal » sont des « désir futiles »

Comme dans un roman de formation, on va voir passer par différentes phases, mais la perte de l’insouciance animale va le troubler. Le doute va s’insinuer. Dès qu’il se rebelle il est battu. Difficile dans cette situation de faire des choix de vie.  Il va à sa façon se révolter et transgresser des règles. Il va découvrir les secrets de son maître.

On va suivre ainsi différentes étapes de sa vie et les rencontres qu’il va faire. Sa vie va prendre des tournants surprenants. On ne s’ennuie pas avec tous les rebondissements. Il va vivre avec cette part d’animalité et cette partie d’humanisation. Les deux vont lui permettre de survivre mais aussi lui causer de grands troubles et des malheurs.

Je ne vous en dirais pas plus car il faut le découvrir par vous-même.

Ce roman est une fable qui raconte la vie de l’Homme découvrant Dieu qui le sort des ténèbres de l’ignorance.

C’est un beau premier roman auteur à suivre dans ces prochains écrits.

Je remercie les Éditions de la Table Ronde de leur confiance.

Qui en Parle ?

Litote

La bataille d’Orange. Rome en péril 6 octobre 105 avant J.-C.

Alain Deyber

Éditions Faton, mai 2022 , 128 p., 100 ill., 29 €

Masse Critique Babelio / Éditions Faton

Challenge VLEEL

4e de couv. :

À Orange (Vaucluse), le 6 octobre 105 av. J.-C., une armée germano-celtique venue des confins de l’Europe anéantit deux armées romaines de huit légions, que Rome a dépêchées dans le bas Rhône pour lui barrer la route de la Méditerranée. Les Romains perdent au combat 100 000 hommes, 20 000 sont faits prisonniers et un nombre incalculable sont blessés. Leurs camps sont détruits. Le butin, voué par les vainqueurs aux divinités de la guerre, est mis en pièces et jeté dans des gouffres ou tourbillons du Rhône et ses affluents. Les prisonniers sont torturés, exécutés, leurs cadavres jetés dans des fosses. Les chevaux subissent un sort similaire. Les généraux Mallius Maximus et Quintus Servilius Caepio, s’enfuient pendant la bataille et rejoignent Rome, où ils sont traduits devant le Sénat pour répondre de leurs actes. Cette bataille d’anéantissement est une des plus grandes défaites qu’ait connues la République romaine.

Mes impressions de lecture :

Je commente assez peu de documentaires sur ce blog car ce n’est pas mon genre littéraire de prédilection et donc pas un exercice facile. Je sors de ma zone de confort pour vous parler de cet ouvrage que j’ai reçu grâce à masse critique Babelio et les éditions Faton. Je n’en avais pas entendu parler avant de le voir dans les livres sélectionnés.

Pourquoi avais-je envie de découvrir cet ouvrage ?

Il faut remonter à l’adolescence… et même avant… je suis arrivée à Orange à l’âge de 3 ans et je suis passé je ne sais combien de fois sous les arches de l’Arc de Triomphe ou autour. Mon collège-lycée c’était le lycée de l’Arc juste à côté… Régulièrement on nous parlait de ce qui était représenté sur les différentes vous vous doutez bien que je n’ai pas tout retenu, mais je me souviens des gaulois représentés sur différents panneaux (p.93, 95, 96) et des batailles. Cependant, en ce qui concerne cette bataille je n’ai aucun souvenir.

J’ai compris dès la préface pourquoi je n’avais pas entendu parler des recherches archéologiques… celles dont il est question dans cet ouvrage des décennies à être mises en œuvre. J’avais quitté la région entre temps.

Cet ouvrage est passionnant et très instructif que ce soit au niveau des tenants et des aboutissants de cette bataille. On y découvre différents aspects des batailles, qui étaient les combattants et pourquoi cette bataille a eu lieu et les conséquences. Alain Deyer a su allier connaissances très précises  sur cette époque et ces événements et rendre abordable pour un lecteur non initié.

Ce que j’ai aimé c’est que l’auteur donne ses sources et lorsqu’il émet des hypothèses c’est signalé. Ce n’est pas romancé mais bien raconté.

Le format 16×24 est agréable à tenir, les photos de très bonne qualité permettent de compléter le texte. Il  y a des photos de certains lieux de Rome, d’Orange, des équipements militaires, artefacts, pièces de monnaie etc. des reconstitutions de camps, des schémas…

Cet ouvrage parle de cette fameuse bataille mais aussi des recherches archéologiques. C’est très intéressant de voir les différentes facettes du  travail d’historien et d’archéologue.

Ce documentaire a des annexes très fournis : une table chronologique assez synthétique, un index et surtout les sources et bibliographie qui on servit à écrire cet ouvrage.

J’ai trouvé le glossaire très intéressant (pour les amoureux des mots) l’auteur explique l’emploi de certains termes avec la définition concernant des points particuliers.

C’est ouvrage très structuré  avec des chapitres avec différentes parties, des textes assez brefs  pour chaque thématique qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble.

Bonne découverte.

Je remercie Babelio et les éditions Faton de m’avoir permis ce voyage dans le temps.

L’Éternelle chute d’Alice

Hugo BERNARD

Éditions Les Presses de la Cité, 26 janvier 2023, 286 p., 22 €

Masse Critique Babelio / Les Presses de la Cité

EN LIBRAIRIE LE 26 JANVIER 2023

4e de couv. :

Un mystérieux trou de trente-cinq centimètres de diamètre et cent sept mètres de profondeur creusé dans la montagne, à l’orée de la forêt, devient du jour au lendemain l’unique préoccupation d’une petite ville, le réceptacle des espérances, des colères et des secrets inavouables.

Mes impressions de lecture :

Tout d’abord un petit mot sur la couverture qui est très intéressante, tout part en effet d’une fleur…

Dans ce roman on est dans la thématique nul n’est innocent, on a tous des secrets plus ou moins inavouables qui nous rongent de l’intérieur.

Ce roman est très prenant avec ses chapitres courts et ses secrets qui n’en finissent pas de refaire surface. C’est très intéressant cet effet miroir avec ce trou dans lequel la petite Alice est tombée. Il y a des secrets dont le lecteur à en connaître les racines. Ce que j’ai trouvé cruel, c’est qu’un secret mortel va être transmis à une personne qui n’en comprend pas la portée…

Ce qui m’a beaucoup plus ce sont les fausses pistes et les interprétations erronées justement à cause de tous ces secrets. Du coup tout le monde est suspects puisqu’ils ne se comportent pas avec la conscience tranquille. On dirait qu’on ouvre des boîtes de pandore, la vanité, la jalousie, la vengeance, la cruauté, la cupidité, la recherche de mise en lumière… Ce qui est bien c’est qu’on ne sait jamais ce qu’on va découvrir.

Dans « l’Éternelle chute d’Alice » il y a bien sûr des références à la fameuse Alice, mais on est loin du pays des merveilles. J’ai surtout vu le thème de la forêt qui est très présent, à commencer par le nom du village « Renard-les-bains », le trou est à l’orée de la forêt, il y a la végétation qui occulte des personnages dangereux. Sans parler du trou et de l’enfouissement dans la terre, comme tous les secrets enfouis…. La fameuse doudoune rouge on s’attend presque à voir sortir le loup et le petit chaperon rouge, ou un ogre… On a tout un imaginaire personnel qui vient nourrir l’histoire.

Il y a du suspens et du mystère, on pourrait facilement glisser vers un roman plus noir, plus sordide, qu’il ne l’est, je pense notamment au père d’Alice. C’est justement parce qu’on ne bascule pas que ce roman m’a plu. Il y a un côté grotesque et facétieux à nous montrer ce que les plus bas instincts de l’être humain est capable. Je vous laisse découvrir cette fin !!!

J’ai ressenti une certaine critique de la société en quête de reconnaissance. On a tout le cirque médiatique qui se met en branle dès qu’on annonce c’est chute dans un trou d’une petite de 4 ans. On a la régie publicitaire d’une chaine de TV qui voit grimper ses tarifs pour les publicités, on y voit tout le cynisme de ceux qui profitent du malheur des autres. Nous sommes en 2001 donc tout ce qui est réseaux sociaux n’est pas encore en place sinon imaginez ! On a des gens qui vont se faire de l’argent en vendant des produits. Il y en a qui veulent leur petit quart d’heure de célébrité comme disait Andie Warhol.

J’y ai vu aussi la culpabilité, expiation et la rédemption selon le cas avec toutes ces confessions. On a pratiquement tous les péchés…

Le thème de la famille et de la filiation ont une place importante dans cette histoire.

J’ai bien aimé aussi que l’on passe de personnage à l’autre tout en étant à la troisième personne, le titre du chapitre indique sur qui est dirigé le projecteur. Il y a un côté très visuel.

J’ai passé un bon moment de lecture. J’ai même parfois rit car bien que le sujet soit grave, il y a des personnages et des situations drôles (dans tous les sens du terme). Les amateurs de cosy mystery devraient aimer.

Je remercie Babelio et les Éditions Les presses de la Cité.

La vie indocile d’Achille Le Guennec

Isabelle Renaud et André Mora

Éditions Syros, 12 janv 23, 265 p., 17,95 €

Mes lectures Syros

Chronique jeunesse du mercredi

4e de couv. :

Un roman aussi drôle que brillant porté par un anti-héros irrésistible ! 

Dans la famille Le Guennec, on aime les bonnes notes et l’équitation. Lorsque Achille écope d’un avis de redoublement (avec 3 de moyenne en anglais), c’est un peu l’apocalypse ! Les vacances s’annoncent mal : il va devoir réviser et monter à cheval, lui qui ne rêve que d’air guitar et de festival de metal. Sans compter que toute la famille est en ébullition en prévision de l’arrivée d’Alice, la très distinguée correspondante anglaise de sa frangine…

Mes impressions de lecture :

Je découvre avec cette nouvelle année deux auteurs jeunesse. Ils ont su marier deux univers celui de la guitare et celui des chevaux.

Juste une petite remarque, on ne sait pas quand se déroule cette histoire, mais si c’est aujourd’hui la 3ème est jalonnée d’un tas de rencontres entre le prof principal et les parents, surtout quand ça ne va pas bien, plus les vœux pour l’année suivante… ça c’est juste la maman traumatisée qui a vécu ça en 2022 qui refait surface. AhAhAh !

Revenons à cette histoire…

C’est l’histoire d’un père qui est licencié par qu’il n’a pas su s’adapter à notre époque et ne parle pas anglais. La vie de famille va changer mais pas comme on pourrait le croire… je vous laisse découvrir.

Décidément les éditions Syros aiment les romans qui introduisent l’anglais dans le texte, il y a bien sûr la collection Tip Tongue mais  aussi « Love Song » de Fred Dupouy…

Achille est un ado de presque 15 ans très touchant car il développé une attitude suite à d’événements. Il paraît nonchalant et désinvolte, cependant on va se rendre compte face à certaines situations que cela remonte à plus longtemps et plus profondément que l’on croit. Très vite on nous oriente sur une chute de cheval qui a changé sa vie suite à des conséquences mentales. Quant en fait ce n’est que la partie visible de l’iceberg.

Eloïse la petite sœur est agaçante comme doivent l’être les petites sœurs ! On se rend compte qu’elle aussi  a des fêlures et qu’elle n’est pas aussi sûre d’elle qu’on puisse le croire.

Alice, elle semble entrer de l’autre côté du miroir en débarquant dans cette famille bretonne qui vit dans le Val d’Oise. Cette jeune anglaise a aussi fait une chute de cheval avec des conséquences physiques. Elle a une autre réaction face à l’accident parce qu’au départ elle avait un rapport différent au monde équin.

On va donc avoir ces quatre lignes principales. Le père et les trois adolescents vont faire des choix pour avancer. Chacun porté par se obsessions : être un leader et savoir parler anglais, être fan de Métal et obnubilé par Corinne, être populaire et être la meilleure, vivre dans le monde équin. Sauront-ils évoluer et résoudre leurs problèmes ?

Ce que j’ai aimé dans ce roman c’est l’humour pour mieux faire passer les souffrances et autres embûches du quotidien. On va bien rire lors de certaines scènes, notamment avec le père qui va parler un anglais mâtiné d’anglais et un savant sabir franco-anglo-chinois.

C’était une bonne idée de faire entrer quelqu’un d’étranger à la famille et au pays pour résoudre des problèmes qui étaient masqués. C’est vraiment une autre façon d’appréhender les choses et rompre la dynamique familiale.

Ce roman aborde aussi un thème que je ne vois pas souvent, celui de la masculinité, qu’est-ce qu’être un homme aujourd’hui, en dehors de l’aspect sexuel. On a le père qui se retrouve à la maison et on a le fils qui ne veut pas remonter en selle… avec ces deux exemples on se rend compte des injonctions de la société face à ce qui peut passer pour des échecs mais en sont-ils ?

On a la tante avec ses méthodes frontales avec la cravache et ces idées de dresser les chevaux, qui fait écho a la façon d’élever les enfants à dure, pour qu’on ne parle pas faiblesse. Elle aussi va recevoir une leçon de la vie et voir une autre façon d’aborder les choses.

Ce que j’ai beaucoup apprécié ce sont les choix des prénoms entre Achille l’anti-héros, Alice la petite anglaise et son univers particulier et Eloïse (une réf aux histoires de Hillary Knight ?) un prénom très classique qui va avec cette bonne élève et cavalière émérite. Sans parler des parents qui s’appellent Camille et Camille ! l’oncle Maurice le métalleux (pas métallo) …

De nombreux rebondissements, des prises de bec, de l’amour et des « dramas » vont tenir le lecteur en haleine. On va aussi avoir des scènes touchantes, pleines d’émotions lorsque les personnages vont ouvrir les yeux.

Ce que je retiendrais de ce roman c’est qu’avec beaucoup de bienveillances ont peu résoudre bien des problèmes existentiels et aller au bout de ses rêves.

Si vous aimé le cheval, l’ air guitar, le métal  et les histoires de familles et de fratrie vous allez vous régaler, amour et amitié.

Je remercie les Édition Syros de leur confiance renouvelée.

Qui en parle ?

Mylène

Jean-Luc et Jean-Claude

Laurence Potte-Bonneville

Éditions Verdier, Août  2022, 160 p., 17 €

Rentrée Littéraire d’automne 2022

Dans ma médiathèque il y a… Cercle littéraire de janvier

Challenge d’hiver Vleel 2023 : Catégorie Tout Schuss

4e de couv :

Dans ce café d’un petit bourg où Jean-Luc et Jean-Claude ont la permission, tous les jeudis, de venir boire un verre (sans alcool), les choses prennent ce jeudi un tour inhabituel.
D’abord, il y a ce gars, ce jeune gars aux cheveux si blonds, qui émerveille les deux amis parce qu’il vient d’Abbeville. […]
Où vont-ils ? On ne sait pas très bien, au PMU peut-être. Et ce gars, que leur veut-il, à eux qui sont si vulnérables ?
Du souci, il en sera beaucoup question dans cette histoire dont une vieille dame et une phoque sont les témoins silencieux, et les collégiens d’une classe découverte des témoins beaucoup plus agités. Sur le parking d’Intermarché, ça ne se passe pas très bien. Faut-il partir encore plus loin, là où la virée pourrait devenir dangereuse ?

Cet ouvrage a reçu le prix Stanislas 2022 et le prix de la SGDL Révélation d’automne 2022 (dotation André-Dubreuil pour un premier roman).

Mes impressions de lecture :

C’est un livre qui m’a été conseillé par ma libraire, et généralement on a des goûts assez semblables alors je l’ai écoutée.

J’ai lu ce roman en une journée, c’est la consigne de la catégorie tout schuss. C’est tout naturellement qu’on ne pose pas ce livre avant la fin car on veut connaitre les tenants et les aboutissants.

C’est un roman avec des gens tous différents et chacun avec en tête des questionnements qui les font aller de l’avant.

Jean-Luc et Jean-Claude ce sont deux êtres qui se soutiennent l’un l’autre dans leurs difficultés psychologiques, leur léger décalage mental. De plus, Jean-Luc doit faire attention à l’addiction à l’alcool et Jean-Claude à son diabète. Ils prennent soin l’un de l’autre. Ils vivent dans une routine rassurante alors quand un grain de sable s’en mêle ça part en vrille.

Florent lui aussi a des soucis, d’argent et de cœur qui lui embrouillent un peu l’esprit, quand il croise la route du duo il ne va rien gérer. Il y a quelque chose de suicidaire dans son comportement.

La directrice, du Foyer pour personnes handicapées depuis quelques mois, se retrouve avec deux chambres vides on va la voir aussi se débattre avec sa conscience professionnelle.

On a une instit qui ne gère pas ses élèves et qui est complètement dépassée par les événements.

Il y a des gens biens intentionnés qui vont faire ce qu’ils peuvent… sans rien attendre en retour.

Cette histoire c’est un enchaînement d’événements qui fait penser aux dominos, l’un entrainant l’autre dans sa chute.

La tension dramatique est accentuée par la tempête de la veille et l’alerte orange qui est comme lei motiv. On sent le drame arriver, tout dans la narration nous y fait penser. La violence est en arrière plan, on sent que tout peut basculer… Je vous laisse le découvrir.

C’est un roman bref qui va à l’essentiel. Il a les bases pour un roman noir mais ce n’est pas ce que l’autre à choisi. Il a les ingrédients pour un feel-good et là non plus ce n’est pas la voie choisie par l’autrice. C’est un roman littéraire avec des ellipses qui laissent une place aux lecteurs.

« Jean-Luc et Jean-Claude » c’est une question de regard. Regard de la société sur les personnes en handicap mental, en personnes fragilisés par la vie, par la difficulté à communiquer ses sentiments.

La scène sur la plage est magnifique car on est dans l’affectif, l’empathie…

La fin est très belle.

Une très belle lecture.