Elmet

Fiona Mozley

Trad. Laetitia Devaux

Folio, 8 avril 2021, 320 p, 8,10€

Mes lectures Folio

4e de couv. :

« Le sol regorgeait d’histoires brisées qui tombaient en cascade, pourrissaient puis se reformaient dans les sous-bois de façon à mieux resurgir dans nos vies. »
John est venu s’installer avec ses enfants, Cathy et Daniel, dans le Yorkshire rural où était née leur mère. Ils y construisent une petite maison, bordée par la forêt et la voie ferrée. Dans ces paysages tour à tour désolés et enchanteurs, les deux enfants grandissent en marge des hommes, chassant pour se nourrir et recevant, pour toute éducation, quelques leçons d’une voisine. Mais un gros propriétaire terrien, Mr Price, menace de les expulser si John refuse de passer à son service. Ravivant un passé trouble, ce chantage déclenche dans la région un crescendo de violence. Jusqu’où John ira-t-il pour protéger les siens ?

Mes impressions de lecture :

C’est un roman où les personnages sont étranges. Cette famille qui se coupe du monde et non pas au fin fond de l’Amérique, non une forêt anglaise, cette proximité géographique donne l’impression que c’est à côté de chez nous. On nous explique bien l’origine de cette mise à l’écart du reste du monde, on peut comprendre le père. L’autre fait troublant c’est la proximité temporelle c’est aujourd’hui.

On est loin de l’image de l’Angleterre touristique. C’est l’Angleterre des laissés pour compte.

C’est un roman à la première personne, c’est Daniel, 13 ans, qui raconte. Mais il y a souvent le « Cathy et moi », Cathy a 15 ans et c’est sa sœur. Il y a la présence imposante du père et l’absence totale de figure maternelle. Sauf si on considère Vivien comme la figure féminine.

Il y a  à la fois la quête de sécurité et le danger sous-jacent. Cette forêt joue presque le rôle de l’île celle qui protège en les coupants du monde ou qui devient le piège, une prison.

Le contraste aussi réside dans ce père qui par ses activités met en danger ses enfants alors qu’il veut les préserver.

On va découvrir en même temps que Daniel des personnages singuliers, inquiétants, des histoires entourées de violence. Cela crée une certaine ambiance étrange. Une histoire qui tient en haleine le lecteur.

Il est question de corps et de terre. C’est bien plus que le thème des racines. Le père est tout en muscle, Cathy devient femme, Vivien à des problèmes de hanches…

La thématique de la forêt est très importante non seulement comme environnement mais aussi comme symbole. D’autres éléments symboliques sont présents qui ajoutent à l’atmosphère de cette narration.

C’est un roman qu’on a du mal à poser. J’ai lu les 80 pages sans m’en rendre compte en me disant « waouh ». Après lecture il faut laisser décanter les idées de Fiona Mozley. Cela m’a rappelé ce que j’avais ressenti en lisant « Les enfants de l’eau noire » de Joe Lansdale ou « Mortes-Eaux » d’Andrew Michaël Hurley.

Je remercie Folio de leur confiance.

Bonne lecture !

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Maeve

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