Sylvie Allouche
Éditions Syros, coll. Tempo, janv 2021, 99 p., 6,95 €
Mes Lectures Syros

4e de couv. :
Avant, le père de Simon était un luthier renommé, son atelier ne désemplissait pas. Puis il y a eu la guerre, l’occupation et le mot juif placardé en travers de sa vitrine. Alors Simon s’est fait une promesse : il composera une œuvre avec le violon que son père lui fabrique, pour lui dire tout son amour et son admiration. Un après-midi, Matthias, son meilleur ami, trouve l’atelier vide : la famille de Simon a disparu.
Mes impressions de lecture :
Il se trouve qu’en décembre deux copines sont venues me voir pour me demander des livres sur la seconde guerre mondiale pour des ados. Qu’elle coïncidence !
C’est le premier roman pour les 10 ans que je lis de Sylvie Allouche. Elle aborde toujours des sujets forts et la famille est au centre.
Le titre est très beau, il joue sur le double sens du mot « âme »… La musique du cœur.
Ce que j’ai beaucoup aimé dans ce roman, c’est qu’en peu de pages et s’adressant à des enfants de fin de primaire, il aborde plusieurs sujets touchant à la Shoah.
Sylvie Allouche met en avant des situations que les enfants peuvent visualiser. Tout d’abord l’amitié entre deux garçons qui partagent tout. Deux familles avec leur univers propre avec des gestes du quotidien. Deux milieux celui de la musique et celui du journalisme. Chaque garçon est influencé par les parents. Je vous laisse découvrir les autres différences ou points communs.
Cela débute par de la musique et une certaine douceur. On ressent bien l’incompréhension des garçons et de certains voisins face à ce qui se met en place.
Les allemands sont dans Paris, on découvre les lois antisémites, le couvre-feu, le rationnement, la faim, le manque, la souffrance, la collaboration, la résistance… Une tension palpable monte petit à petit. On la ressent fortement, cela va crescendo jusqu’à la rafle du Vel d’hiv. C’est expliqué simplement sans s’éterniser. Sylvie Allouche joue avec le suspens, pour accrocher le lecteur.
Je ne vais pas vous dévoiler ce qui va se passer, car il y a une belle intrigue. Dans ce roman, il est beaucoup question de choix, de décisions, de risques, ainsi que de rencontres décisives.
Au niveau émotionnel, Sylvie Allouche n’édulcore pas. Elle n’occulte pas la violence verbale ou physique mais c’est fait de manière brève, sans s’étaler, parfois juste suggérée.
C’est un roman qui est une première lecture, pour jeune lecteurs, qui préparera à des lectures plus « réelles » comme le journal d’Anne Frank.
Je remercie les Éditions Syros de leur confiance.
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