Alexandre Najjar
Éditions Gallimard, 2013, 207 p., 20€
« Le mois de la littérature libanaise »

4e de couv. :
Fruit d’un voyage à Stockholm et à Göteborg, ce récit nous livre les premières impressions d’un écrivain libanais parachuté dans
un monde situé aux antipodes du sien. Avec érudition et humour, l’auteur nous décrit la Suède dans tous ses états, nous parle des
Suédois et de leurs coutumes surprenantes, et met en exergue les différences qui séparent le Liban et la France de cette planète
étrange. Plus d’une fois, le narrateur rencontre des anges. Comment s’en étonner dans un pays considéré comme un paradis?
Mes impressions de Lecture :
Jusqu’à il y a peu je ne connaissais pas le nom d’Alexandre Najjar. Et depuis que j’ai choisi ce livre pour « le mois de la littérature libanaise » je vois son nom partout, il a notamment publié chez la Petite Vermillon que je suis pourtant depuis quelques années ! Il vient de recevoir « le Grand prix de la Francophonie 2020 ». Il y a des chemins étranges qui conduisent un lecteur vers une œuvre…
J’ai choisi cet ouvrage car c’est « un récit d’un voyage en Suède », depuis quelques années je me suis mise à lire et apprécier la littérature scandinave alors j’étais curieuse d’avoir le regard d’un écrivain libanais.
Ce n’est pas un carnet de voyage, ni un journal mais on suit l’auteur dans ses déplacements, ses rencontres et ses réflexions. Nous avons dans ce récit de l’histoire, de la géographie, de la littérature, un point de vue « social » et différents points de vue politiques.
J’aime beaucoup ce récit car Alexandre Najjar glisse des références littéraires dans ses réflexions. C’est un voyageur curieux et à l’écoute de l’autre. Il est là pour des conférences et il passe son temps avec des étudiants/professeurs de plusieurs nationalités, donc différents points de vue. Le sujet du racisme et de la place de l’étranger font parties des interrogations de l’auteur visiteur, mais aussi le rapport des habitant face à la ville de Stockholm et la Suède.
Il sait faire parler les gens et on fait un tour du monde sans bouger. Chaque « étranger » à une histoire et un lien fort avec son pays d’origine. Alexandre Najjar met en évidence l’influence du modèle suédois sur ces habitants.
Lors de ses discussions avec les étudiants (ou autre personne croisées) de toutes origines, il aborde des sujets qui vont des considérations sur la météo, écologie, ou la vie quotidienne à des sujets très actuels comme a religion, la politique (notamment le printemps arabe), l’intégration… Le côté international c’est aussi la cuisine.. musique…
Par exemple après le visionnage d’un court métrage espagnol sur le voile, il développe sa pensée sur le sujet et petit à petit l’élargit.
Les arts sont très présents. A commencer par Millegarden sur l’Île de Lindingo qui donne le nom au titre de cet ouvrage où l’artiste Mille a installé de nombres sculptures. On y découvre un français jardiner et photographe que l’auteur avait connu au Liban. Des Arts du jardin à la photographie d’écrivains, Laurent élargie encore un peu plus le nombre de sujets abordés par Alexandre Najjar.
Le Liban se dessine en contrepoint. Il ne compare parfois ce qu’il voit avec ce qui se passerait dans son pays. Évocation de souvenirs personnels et familiaux. On découvre le vaste réseau qu’Alexandre Najjar a su tisser par ses déplacements, ses différentes activités et sa curiosité. De manière sous-jacente cela fait penser à l’idée de diaspora.
J’ai bien aimé la partie la façon d’introduire l’histoire de la Suède, petit rappel pour certaines choses et découverte pour d’autres. Cela m’a rappelé des entre autre « la divine géométrie » qui se déroulaient sous Gustave III…
J’ai aimé les différents tons employés et l’humour avec lequel il se moque gentiment des petits travers des uns et des autres.
Ce récit est un beau panorama culturel.
Sur le blog de Maeve, l’organisatrice du mois de la littérature libanaise, vous trouverez d’autres chroniques sur Alexandre Najjar et la littérature libanaise.
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