Jean-Christophe Rufin
Editions Flammarion, juin 2020, 322 p., 19,50 €

Le pays : un rêve…
Habitué aux destinations calamiteuses, Aurel Timescu, le petit Consul, est pour une fois affecté dans un lieu enchanteur. Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan ex-soviétique, est une ville pleine de charme au climat doux, au luxe élégant. À la terrasse de cafés d’allure parisienne, on y déguste un petit blanc local très savoureux.
L’ambassade : un cauchemar…
Le chef de poste, autoritaire et brutal, est bien décidé à se débarrasser d’Aurel. Le fantôme de sa femme, récemment victime d’un tragique et mystérieux accident, plane au-dessus de l’ambassade. Et l’équipe diplomatique, tétanisée par le deuil, est livrée à la crainte et au soupçon.
Il n’en faut pas plus pour qu’Aurel se lance dans une enquête plus folle que jamais. Basée sur de fragiles intuitions, elle prendra, entre mafias locales et grands contrats internationaux, l’ampleur d’une affaire d’État.
Cette fois, Aurel ne lutte pas seulement pour faire triompher la justice. Il se bat pour une cause nouvelle et inattendue : rester là où il est et connaître enfin le bonheur.
Mes impressions de lecture :
Je voulais lire « Le suspendu de Conakry » depuis sa sortie, mais ça ne s’est jamais fait. Et lorsque « Le flambeur de Caspienne » a croisé ma route je n’ai pas hésité. J’avais déjà entendu parler de ce personnage lors d’interviews de Jean-Christophe Rufin et il m’intriguait. C’est un auteur que j’aime bien.
Je découvre donc ce personnage assez étrange dans cette troisième enquête, ça ne pose pas de problème en soi mais je compte lire les deux précédentes enquêtes pour bien savourer ses excentricités. J’aime son côté anti-héro. Plus il dit du mal de son apparence plus on entre en empathie avec lui. D’ailleurs c’est un peu se qui va se passer. On le voit sympathiser avec le gendarme de l’accueil et surtout les secrétaires et employées de l’ambassade grâce à son côté lunaire ou « inoffensif ».
J’ai découvert un peu l’Azerbaïdjan et cette presqu’ile de Bakou. J’avoue que la mer Caspienne et tout ce qui la concerne je ne connaissais pas trop. Ce mélange de modernité et de culture antique créent un contraste propice à tous les extrêmes.
L’enquête sert de prétexte à parler de sujets politiques et culturels. Ces contrats internationaux dont on entend parler parfois à la tv, les négociations occultes etc… La fameuse culture française (ça vaut pour tous les pays je suppose) qu’on maintient grâce aux consulats et ambassades. Tout cela est bien mystérieux pour les non initiés.
J’ai bien aimé aussi ce personnage qui s’attire l’aide des femmes dans un univers assez masculin. Ce côté petites souris qui voient, entendent tout et ne disent rien. Petit à petit on va découvrir qu’elles forment un maillage important sans le savoir.
Il y a des passages assez cocasses notamment en ce qui concerne ses habitudes vestimentaires. Il semble à la fois avoir un look recherché et en même parfois il met les vêtements dans l’ordre d’apparition… Non seulement il est resté coincé dans une mode « apparatchik soviétique » entre marron et vert. Ce qui est malin car deviendrait presque invisible. Mais il fait des assemblages très audacieux (surréalistes) salopette en jean, blazer bleu, gilet rouge et bottes en caoutchouc… ça pique les yeux !
Et de le voir se débattre avec des avances sexuelles… Cela donne lieu à des scènes qui valent leur pesant de cacahouètes !
J’ai bien aimé aussi son « réseau » qui lui permet d’obtenir des informations au niveau international.
La musique joue un rôle important dans la résolution des énigmes ainsi que l’alcool et le vin blanc en particulière… Le Tokay… son côté Roumain ressort !
C’est une lecture qui m’a fait beaucoup rire même si le fond du problème est bien triste.
Un roman détente qui se lit d’un trait !