Gyrðir Elíasson
Traduit de l’islandais par Catherine Eyjólfsson
Éditions de la Peuplade, 2019, 147 p, 18 €

4e de couv. :
Un homme vit et peint dans ses caravanes tout près de la Sandá, une rivière glaciaire aux confins de l’Islande. L’été s’achève, les tableaux s’entassent dans l’atelier, les visites sont rares et les nuits, de plus en plus froides et tranquilles. Avec en tête la biographie de Chagall ou les lettres de Van Gogh, l’artiste arpente la forêt, s’oubliant dans le courant du temps passé, que viennent interrompre les apparitions irréelles de la femme à l’imperméable rouge. Une seule chose lui importe : peindre la vérité des arbres qui l’entourent. Dans une langue vêtue de paysages, sensible aux tensions secrètes du silence, Au bord de la Sandá suit l’itinéraire d’une réflexion qui choisit l’au-revoir, laissant derrière « des années de sable, dénudées et balayées par le vent, comme un désert desséché par un hiver sans pluie ».
Ma chronique : Coup de cœur
J’ai été attiré par ce roman depuis sa sortie et c’est avec plaisir que je l’ai eu pour mon anniversaire cet été. Je me suis dit il est court (160 p) je vais vite le dévorer. Et bien croyez le ou non j’ai pris volontairement mon temps pour le lire, des semaines ? si si… Entre les chapitres courts (parfois j’en lisais plusieurs) mon esprit vagabondait… j’allais moi aussi me promener au bord d’une rivière…
C’est un coup de cœur ! Je crois qu’il y a des livres qui entrent dans votre vie au moment adéquat et qu’ils entre en résonance avec une partie de vous.
Lorsqu’on parle de ce roman l’adjectif « contemplatif » revient à chaque fois. Oui il fait partie de cette catégorie de romans. Dans le terme contemplatif il y a l’image d’immobilité et de passivité. Pourtant dans ce roman il y a un mouvement, une volonté, une quête vers l’instant sublime où l’homme et le peintre, les deux facettes du protagoniste, seront en phase jusqu’au moment ou ils se fondront presque dans le paysage. On guette l’état de grâce.
L’homme fait un bilan de sa vie personnelle et en tant que peintre, il y a une honnêteté et une lucidité dans l’analyse des faits, jusqu’au moment où il est en accord avec lui-même.
Ce que j’ai aimé c’est de le voir en action : je pense, je vois, je fais.
En tant qu’homme il se retranche dans une solitude qui lui confère une paix intérieure. En tant que peintre on va le voir tâtonner, travailler sa technique reprendre l’aquarelle et revenir aux sources, aux origines. J’ai aimé cet aspect « work in progress ». Ces réflexions en tant que peintre se nourrissent des biographies de peintres et des lettres de Vincent Van Gogh… J’ai d’ailleurs repris mon recueil de lettres et comme lui j’en lisais quelques unes…
L’histoire se passe en Islande au bord de la Sandá, mais vous pouvez transposer l’histoire n’importe où, il faut une rivière, une forêt en dehors d’un village. Les références littéraires que Gyrðir Elíasson cite sont la plupart connues de tous. Il y a bien quelques particularités mais rien qui empêche le lecteur français de s’identifier ou de se ressentir les mêmes sensations.
Le personnage me semblait tellement réel … que j’avais l’impression de le voir, de l’entendre…
Conclusion il faut que je lise un autre roman de Gyrðir Elíasson pour voir si la magie opère une nouvelle fois ! D’ailleurs j’ai vu que son prochain roman va bientôt paraître chez la Peuplade…
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