Julia Chapman
Trad Dominique Hass
Robert laffont, La bête noire, 2018, 384 p., 14,90 €

4e de couv. :
Quand Samson O’Brien débarque sur sa moto rouge à Bruncliffe, dans le Yorkshire, pour y ouvrir son agence de détective privé, la plupart des habitants voient son arrivée d’un très mauvais oeil. De son côté, Delilah Metcalfe, génie de l’informatique au caractère bien trempé, tente de sauver de la faillite son site de rencontres amoureuses. Pour cela, elle décide de louer le rez-de-chaussée de ses locaux. Quelle n’est pas sa surprise quand son nouveau locataire se révèle être Samson – et qu’elle découvre que son entreprise porte les mêmes initiales que la sienne !
Les choses prennent un tour inattendu lorsque Samson met au jour une série de morts suspectes dont la piste le mène tout droit… à l’agence de rencontres de Delilah !
Mon Billet :
J’ai été attirée par le synopsis et par le fait qu’il s’agisse d’une enquête en duo. J’aime les personnages récurrents dans les romans policiers. De plus les prénoms des protagonistes Samson et Delilah laisse présager une dose d’humour avec ce jeu d’homophonie avec les personnages bibliques. Dalila qui coupa les cheveux de Samson pour lui retirer sa force. Tiens tiens notre détective aussi a les cheveux un peu longs ! Dans ce duo, on retrouve la dualité pulsion-répulsion. Je t’aime moi non plus et inversement.
Nous avons une trame policière avec une enquête et en contrepoint la trame personnelle. Samson revient dans son village natal qu’il a quitté assez abruptement. Quatorze ans ont passé mais on lui en tient rigueur. De son côté lui aussi à de sérieux contentieux avec les gens de sa jeunesse. Pourquoi revenir alors ? Cela fait partie de ses petits mystères et sous entendus qui ne dévoileront pas complètement ce secret. … il faudra continuer la série. D’où l’intérêt de commencer dès maintenant puisque c’est le premier épisode.
Delilah se retrouve malgré elle embarquée dans une relation « professionnelle » avec son ancien binôme de course en montagne. Ils sont fauchés l’un comme l’autre mais aucun des deux l’admettra.
On est dans un village, on va donc ce retrouver avec des personnages haut en couleur qui forment une communauté, avec ses clans, ses familles et ses institutions. Cela donne une galerie de portrait savoureuse. Le caractère de chacun ou place dans la société va jouer un rôle dans l’intrigue.
Samson arrive et il dérange certaines personnes, il est comme un chien dans un jeu de quille. Il n’est pas le seul à avoir des secrets. On lui prête des intentions qu’il n’a pas (pour l’instant) suite dans le prochain épisode. Il y a des indices qui laissent entrevoir certaines choses.
L’intrigue policière se met en place en parallèle. Le lecteur va assister à certaines scènes et donc en savoir plus que les enquêteurs.
Le problème dans ses huis clos villageois, c’est que soupçonner son voisin, c’est souvent soupçonner un ami ou un membre de la famille. C’est délicat voire compliqué.
Nos deux personnages se débattent avec leurs problèmes personnels qui font diversion et retarderont parfois les conclusions qui s’imposent. Leur défiance permet de créer encore plus de suspens et fera réagir le lecteur (il ou elle va lui dire ?).
Nous sommes dans un premier tome d’une série, je savais donc qu’il y aurait une certaine lenteur dans la mise en place. Mais ces scènes d’exposition sont accompagnées d’humour alors j’ai bien rit et cela ne m’a pas gêné. Comme je disais en débutant ma chronique j’aime les personnages récurrents et j’aime cet arrière plan qui n’est pas vraiment en parallèle puisqu’il joue un rôle dans l’enquête.
Je me suis prise au jeu et j’ai eu du mal à poser le roman sur le dernier quart où le rythme c’est accéléré. J’ai failli oublier de parler du rythme de la narration. Il y a des variations avec des accélérations qui m’ont fait penser à Delilah lorsqu’elle s’entraine en montagne. Tantôt en petite foulée, tantôt plus rapidement avec des montées qui vous coupent le souffle.
J’ai adoré la fine équipe de la résidence, le côté famille recomposée. On croit qu’ils vivent coupés du monde dans leur bulle et en fait ils ont beaucoup d’atouts dans les mains. Ils m’ont bien fait rire.
Il y a des personnages qui semblent anodins et qui pourtant on leur importance car ils sont des liens entre divers groupes. J’ai adoré Ida qui vaut sont pesant de cacahouète (son langage, sa logique et sa loyauté) !
Bon j’arrête là vous l’aurez compris j’ai bien accroché.
Je remercie Babelio et les éditions Robert Laffont/ « la bête noire » pour cette découverte. J’espère pouvoir continuer à suivre les aventures de « Samson et Delilah ».
Petite parenthèse de lectrice :
Je lisais juste avant un roman où la place du feu était important (« le septième guerrier-mage » de Paul Beorn) et bien figurez-vous que dans « rendez-vous avec le crime » le feu aussi va jouer un rôle, mais je vous laisse découvrir. Quand au personnage masculin malmené ici aussi c’est le cas. On ne va pas comparer deux romans, mais c’est drôle de voir des similitudes entre deux lectures. Dans les deux cas le rôle féminin principal est tenu par une jeune femme de poigne qui n’hésite pas à taper du poing (et pas que sur la table !)
Article précédemment publié sur Canalblog
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