L’Homme aux deux ombres

Steven Price

Trad. Pierre Ménard

Éditions Denoël, nov. 2017, 780 p., 25,50€

Mes lectures Denoël

4e de couv. :

Londres, 1885. Une tête de femme est repêchée dans les eaux sombres de la Tamise. En charge de l’enquête, le grand détective William Pinkerton se lance sur la piste du célèbre Edward Shade, mais ce dernier lui file sans cesse entre les doigts. Pinkerton s’engouffre alors dans les bas-fonds londoniens : réverbères dans la brume, fumeries d’opium, égouts tortueux, séances de spiritisme. Il y découvre un monde d’espions, de maîtres chanteurs, d’adeptes de sectes, de voleurs à la petite semaine et de tueurs sans pitié.
Grandiose, profondément évocateur, L’Homme aux deux ombres dresse le portrait saisissant de personnages au bord de l’abîme. Plongé dans un univers de secrets et de faux-semblants, le lecteur découvre l’histoire du lien improbable entre William Pinkerton, détective de légende, et Edward Shade, l’homme le plus mystérieux de la capitale victorienne.

Mon Billet

Ce que j’aime dans les histoires qui se déroulent autour des années 1880-1914 c’est de voir l’expansion des techniques architecturales (entrée par exemple du fer et du verre), les changements dans les moyens de locomotion, les avancées technologiques (ex. : de la bougie à l’éclairage au gaz c’est d’ailleurs le titre original du roman « gaslight »!), l’arrivée de l’électricité et toutes les nouvelles sources d’énergie. Plus de lumière dans la rue ce qui semble éloigner les ténèbres alors que dans le même temps on voit l’émergence de nouvelles violences « politiques : attentats, anarchisme, révoltes, grèves… On retrouve cela dans ce que représentent le fer et le verre … et c’est aussi ce qui nous mènera à la première guerre mondiale et la fin d’un monde. (ici l’histoire se termine juste avant). Durant cette période historique où l’on voit de grands changements dans la société et les arts.

Le narrateur nous parle de l’accélération du temps. Tout va plus vite, que ce soit dans les transports ou la communication. On retrouve bien l’atmosphère londonienne des romans de Conan Doyle, Dickens ou les allusions au tristement célèbre Jack l’éventreur.

Ce roman met en scène William Pinkerton et sa célèbre agence de détective mondialement connue. Elle est tellement connue qu’on la retrouve dans plusieurs romans qui traite de ces thèmes là. Avec l’évolution des transports on voit aussi les grands bandits changer de continent et être poursuivis par des hommes comme William Pinkerton.

On va suivre en parallèle car liés à la quête de Pinkerton d’autres personnages qui sont plus du côté obscure. On découvre une partie des affaires  impliquant d’Adam Foole, Molly,  Japheth Fludd c’est le côté grand banditisme.

Entre Pinkerton et Foole il y a Charlotte Rickitt … qui elle est lié au fameux Shade… On se rend compte que tous se microcosme est lié mais cela je vous laisse le découvrir car c’est l’aspect enquête et intrigue.

Ce roman se lit facilement car nous avons l’intrigue principale et toutes les digressions sous forme de longs flashs back qui nous éclairent sur tel ou tel personnage. On va ainsi découvrir d’autres lieux comme l’Afrique du Sud et certaines parties de l’Amérique.

Les femmes n’ont rien à envier à leurs collègues malfrats pour mettre en place des mauvais coups.

Les enfants, leur exploitation,  le travail et la  misère ont leur importance dans les rencontres et la transmission des informations et le développement de la délinquance.

C’est aussi une histoire d’obsession puisque le fils va prendre la suite de son père dans cette recherche de l’homme aux deux visages. C’est cela aussi ce roman des histoires de famille, de transmission. On retrouve cela aussi dans le personnage de Charlotte Rickitt ou Adam Foole. Ce besoin de s’extraire de son milieu. C’est une époque où certains rêvent de changer de vie et d’évoluer dans la société.

Le brouillard londonien joue un rôle important dans les intrigues qui se déroulent à cette époque. Il masque ou déforme les choses et les événements. Il donne un aspect fantomatique aux gens.

J’ai pris grand plaisir à lire ce roman aussi car l’auteur joue avec beaucoup de thématiques que j’adore, je vous parlais de la lumière, et en effet miroir il y a tout ce qui concerne l’eau et sa symbolique, qui donne à l’intrigue une autre dimension plus psychologique encore.

J’ai plus envie de vous parler de « l’ambiance » que Steven Price à su mettre en place, car elle crée l’atmosphère qui est propice affaires louches.

La Guerre de Sécession 1861-1865 et  abolition de l’esclavage 1865, on créé des changements dans la société américaines et il y a des répercutions en Angleterre. Il reste par exemple encre des esclaves évadés qui ont pu changer de continent.

C’est aussi la période des découvertes archéologiques, des trafics se sont mis en place. Les voyages en Afrique se sont fait plus régulièrement. Spéculations et intérêts politiques dues aux colonies.

C’est aussi la période de la ruée vers l’or et des exploitations de diamants. On n’imagine pas comment certains ont fait fortune avec des exports de biens venant d’Afrique comme le grand engouement pour les plumes d’Autruche en Europe.

On retrouve aussi dans ce roman le spiritisme dans les salons huppés, encore une part d’ombre. Comment  chacun cherche un moyen de se distinguer et prendre l’ascendant sur ses contemporains.

L’Art aussi prend de l’ampleur avec les galeries qui sont des lieux de rencontre et d’influence.

On retrouve dans ce roman toutes ses thématiques… qui me fascinent.

C’est un roman de plus de 700 pages (je l’ai lu en deux temps) où il y a beaucoup de mise en scène et de mise en lumière de certaines personnes ou situations. C’est un roman qui prend son temps, il faut aimer rester dans une ambiance, ne pas chercher la vitesse et le spectaculaire.

Attention les dialogues ne sont pas signalés par des tirets ou des guillemets, les changement de personnages non plus ne sont pas signalés, il faut donc rester bien concentrés sur le texte.

J’ai pris grand plaisir car j’aime beaucoup cette période historique.

Steven Price un auteur canadien que je vais suivre…

Je remercie les Editions Denoël pour leur confiance.

Qui en parle ?

Belledenuit

Felina

Blackwolf

RL 2017

Article précédemment publié sur Canalblog

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