Une petite chance

Marjolijn Hof
Traduit du néerlandais par Emmanuèle Sandon
Éditions du seuil, coll. Chapitre, 2008, 110 p., 8,10 €

Parlons Livres 66

4 e de couv. :

Le père de Lili est parti en mission humanitaire dans un pays en guerre. Lili a très peur pour lui. Et s’il était victime d’une balle perdue ou la fièvre jaune ? Elle imagine le pire. Pour augmenter les chances de revoir son père en vie, Lili élabore des stratagèmes mettant en scène sa souris Lulu et sa chienne Mona. Mais cela sera-t-il suffisant ? Les jours passent et le père de Lili ne donne toujours pas de nouvelles… Abordant d’un point de vue original les drames humanitaires et l’amour familial, Marjolijn Hof fait un portrait remarquable d’une petite fille confrontée aux affres de l’attente et montre que la vie comporte toujours une part de risque…


Ma chronique :

Lili est une petite fille qui prend conscience que son papa prend d’énormes risques pour aller aider les autres, alors qu’elle aussi a besoin de lui. Chapitre après chapitres on suit les étapes de cette absence et de la montée de l’angoisse chez ceux qui restent.
D’abord Lili se monte la tête sur une base hypothétique. Croyant l’aider sa  mère lui donne une astuce pour rendre rationnel une peur irrationnelle. Lili va intégrer cette nouvelle donnée à son angoisse incontrôlable. La peur de perdre un parent et une souffrance pour un enfant. Puis, les choses vont prendre une autre tournure et là l’inquiétude va crescendo au fur et à mesure que chaque membre de la famille va se lâcher. Le dénouement n’est ni rose ni noir. Ce roman nous parle de toutes les nuances qu’il y a entre ces deux teintes émotionnelles. Cette histoire nous montre aussi qu’on ne peut pas vraiment changer. Le père baroudeur et médecin humanitaire ne pourra pas changer sa façon d’être juste parce qu’il a trouvé la femme de sa vie et qu’il a une fille. Le père à choisi, la mère à choisi en conséquence de cause. Mais ni la mère, ni la fille n’ont choisi de vivre avec lui avec se mode de vie, pour elles il y a un contraste entre « égoïsme envers sa famille » et « altruisme en vers les autres ».  J’ai été très touchée par la détresse de la petite fille et je n’ai pas réussi à m’attacher au sujet « aide humanitaire en zone de guerre ». J’ai trouvé le sujet dur et la fin qui nous laisse un goût amer dans la bouche. Ce roman suscite de nombreuses questions sur la mort en général  et la mort des parents en particulier. La mort a-t-elle la même valeur que l’on soit jeune ou vieux ? Que l’on soit un animal ou un humain ? Que devient-on  après la mort des parents ? Cette question n’est pas abordée dans ce roman alors qu’elle est cruciale. La petite fille de 9 ans qui me l’a fait lire  ne semble pas avoir été traumatisée !  A moins que le fait de me le prêter soit un message… Je pense que c’est un livre qui mérite une discussion avec l’enfant… Il a une portée philosophique.
La couverture représente bien la petite fille triste, même les animaux expriment cette tristesse, le fond bien que chaleureux montre sa solitude.

Article précédemment publié sur le blog Parlons livres 66, mon ancien club de lecture.

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